Aux Etats-Unis, la parade militaire de Trump endeuillée par le meurtre "politique" d'une élue locale
Washington va voir défiler samedi des milliers de soldats dans une grande parade militaire voulue par Donald Trump, confronté à d'importantes manifestations contre sa politique migratoire dans un pays endeuillé par le meurtre d'une élue.

La journée de samedi en dit long sur les divisions qui fracturent l'Amérique.
Au moment où Washington se préparait à accueillir son premier défilé militaire d'envergure depuis plus de 30 ans, le jour même des 79 ans de Donald Trump, une élue du Minnesota et son mari ont été tués à leur domicile. Un "acte délibéré de violence politique", a dénoncé Tim Walz, le gouverneur de cet Etat du nord.
Melissa Hortman, 55 ans et mère de deux enfants, était une élue locale de premier plan.
Un autre élu démocrate et sa femme ont également été gravement blessés chez eux par des tirs.
Donald Trump, qui a lui même échappé en juillet dernier à une tentative d'assassinat, a rapidement condamné une attaque "terrible".
Le suspect reste activement recherché et une manifestation anti-Trump organisée à proximité des lieux des attaques, à Minneapolis, a été annulée.
- "Mépris pour la vérité" -
Car signe du climat politique tendu aux Etats-Unis, samedi est aussi une journée de mobilisation nationale baptisée "No Kings", pour protester contre l'"autoritarisme" de Donald Trump et "la militarisation de notre démocratie". Près de 2.000 rassemblements étaient annoncés à travers les 50 Etats du pays.
Si des centaines de milliers de spectateurs sont attendus à la parade militaire, au budget chiffré à 45 millions de dollars, le mouvement de constatation "No Kings" ambitionne d'être "le plus important depuis le retour au pouvoir de Donald Trump".
Ainsi à New York, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées sur la 5e avenue, malgré la pluie, dans une ambiance bon enfant.
Au son d'un brouhaha de tambours et de clochettes, la foule, immense, chante "Hey hey, oh oh, Donald Trump has got to go!" ("Donald Trump doit s'en aller!").
"Il est essentiel pour nous de montrer que la démocratie est encore forte dans ce pays, que les gens le ressentent. Nous voulons aussi montrer à nos enfants que, lorsque nous penserons à cette période de l'histoire où la démocratie était menacée, nous avons choisi de participer", a déclaré à l'AFP Vikas Mehta, médecin de 45 ans venu manifester avec sa femme et leurs deux enfants.
"Ce qui se passe avec ce gouvernement est très inquiétant. Les attaques contre les immigrés et la science en particulier. Et, en général, le mépris pour la vérité est un problème majeur", déplore de son côté Sarah Hargrave, quadragénaire venue manifester en banlieue de Washington, à Bethesda.
A Los Angeles, après des rassemblements contre les arrestations brutales d'immigrés, les milliers de manifestants ont défilé sous le regard des militaires envoyés par Donald Trump pour tenter de juguler les violences. Les membres de la Garde nationale, qui surveillent certains bâtiments, ont été hués par le cortège mais n'ont pas répondu.
- "Vue magnifique" -
Aux manifestants, Donald Trump a promis de répondre "avec une très grande force" en les qualifiant de "gens qui détestent notre pays". "Le président est bien sûr favorable aux manifestations pacifiques", a précisé la Maison Blanche.
Dans Washington, barricadée de kilomètres de clôtures de sécurité, doivent défiler à partir de 18h30 (22h30 GMT) près de 7.000 soldats et quelque 150 véhicules militaires, survolés par une cinquantaine d'avions.
"C'est super, et cette vue est magnifique! Moi qui reviens d'Europe je n'aurais pas choisi un meilleur endroit aux Etats-Unis pour cet événement", se réjouissait Vicente Tovar Garcia, militaire américain habituellement stationné en Allemagne.
Une démonstration de force inhabituelle aux Etats-Unis - le dernier défilé militaire d'envergure y remonte à 1991, après la Guerre du Golfe -, particulièrement significatif au début d'un mandat où le milliardaire new-yorkais repousse les limites du pouvoir présidentiel.
Ce dernier s'est entretenu samedi matin au téléphone avec Vladimir Poutine du contexte international tendu, notamment du conflit entre Israël et l'Iran. Donald Trump a d'ailleurs noté que le président russe lui avait "souhaité très gentiment" son anniversaire.
Source: https://www.boursorama.com/
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