Les soliloques d’Angèle : L’automédication : une pratique à double tranchant
L’automédication consiste à prendre des médicaments sans avis médical. Bien qu’elle puisse sembler pratique dans certaines situations – par exemple, pour soulager un mal de tête ponctuel - elle comporte des dangers réels et peut entraîner de graves conséquences.

Prenons l’exemple d’une camarade de primaire, qui traitait des douleurs abdominales avec des antispasmodiques, pensant qu’il s’agissait de douleurs menstruelles. En réalité, elle souffrait d’une appendicite aiguë. Le diagnostic tardif a conduit à une péritonite et à une opération en urgence. Le surdosage en paracétamol peut provoquer une insuffisance hépatique. Mélanger plusieurs médicaments sans encadrement médical augmente également le risque d’interactions graves, comme entre anticoagulants et anti-inflammatoires, pouvant entraîner une hémorragie digestive. À cela s’ajoutent les risques de dépendance, de résistance aux antibiotiques ou d’empoisonnement… autant de conséquences qui méritent d’être prises au sérieux.
Dans un contexte professionnel où la performance et la présence sont valorisées, de nombreux salariés s’automédiquent pour continuer à travailler malgré la fatigue, la douleur ou la maladie. Les médicaments concernés sont variés : antalgiques (paracétamol, ibuprofène), somnifères, stimulants, anxiolytiques, antidépresseurs ou encore antibiotiques.
Mais certains traitements provoquent somnolence ou troubles de la concentration, augmentant les risques d’accidents, notamment dans les métiers manuels, du transport ou de la santé. Se soigner seul pour rester productif est un piège : cela met en danger l’individu et l’entreprise. D’où l’importance de systématiser les bilans de santé en entreprise.
Les bonnes pratiques sont simples : lire les notices, respecter les doses et la durée du traitement, ne pas utiliser les médicaments d’autrui, consulter un professionnel en cas de doute. En matière de santé, la prudence est essentielle.
Mais avant tout, il est impératif de résoudre la problématique plus vaste de l’accès aux soins, qui reste une cause majeure de l’automédication. Cette question doit rester au cœur des préoccupations publiques.
Je termine par un clin d’œil à mon médecin traitant, généraliste et spécialiste en cardiologie, qui m’a inspiré ce sujet. Il se reconnaîtra. Merci à lui, et à tous ceux qui œuvrent chaque jour pour apporter des solutions, au moins des alternatives, à ce défi de santé publique.
Parce que c’est notre Mali.
Muriel Jules
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