Les leaders religieux au cours d’un meeting dimanche au CICB : «Nous n’avons pas de candidat et appelons à préserver le climat social»

1 Nov 2011 - 00:00
1 Nov 2011 - 00:00
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Ils n'ont jamais fait mystère de leur volonté d'être au cœur de la chose politique lors de  l'élection présidentielle de 2012. Les leaders religieux, puisque c'est d'eux qu'il s'agit, ont, au cours d’un meeting tenu dimanche dernier au CICB, appelé tous les acteurs (pouvoirs publics, Ceni, classe politique etc) impliqués dans le processus électoral à veiller sur le bon déroulement du scrutin. Ils se sont félicités de la stabilité qui prévaut dans notre pays et ont réaffirmé que rien ne doit entraver cet équilibre. Ils ont, en outre, renouvelé le même appel aux chefs spirituels, aux leaders d'opinion de n'entreprendre aucune action pouvant compromettre le climat social.

Au cours de la rencontre, les leaders religieux ont indiqué n'avoir pas de candidat tout désigné pour l'élection présidentielle. Mais ils ont dit avoir une préférence pour tout candidat doté d'une qualité d'homme digne, honnête. Un candidat qui se soucie du bien-être des Maliens et qui a un profond respect de nos valeurs sociétales. Cette annonce faite par le prêcheur Chérif Ousmane Madani Haïdara a été saluée par des ovations nourries des milliers de fidèles musulmans qui ont répondu à l'appel de la coalition des leaders et chefs spirituels maliens.

Outre Chérif Ousmane Madani Haïdara, on notait la présence de Amadou Nouri Tall de Nioro du Sahel, non moins fils de Thierno Hady Tall, du président de l'Union des jeunes musulmans du Mali (UJMMA) Mohamed Macki Ba, de Thierno Hady Thiam et du jeune prêcheur Choila Bayaya Haïdara. On notait aussi la présence des représentants des grandes familles maraboutiques (Tall, Haïdara, Kounta etc). S'y ajoutent les représentants de plusieurs associations et organisations religieuses comme le Haut conseil islamique, l'AMUPI, l'UMAMA, l'Union des femmes musulmanes du Mali (UNAFEM), l'Ancarddine, le Nourridine, le Conseil National des Chorfa du Mali etc. Cependant, il faut noter l’absence du président du Haut Conseil islamique, Mahamoud Dicko, qui s’était fait représenter.

Trois thèmes étaient inscrits à l'ordre du jour : "L'unicité dans la Oummah islamique", "L'islam face aux défis du contexte actuel", "Rôle des leaders religieux dans la consolidation de la paix et de la stabilité dans notre pays".

C'est justement ce dernier thème qui a fait l'objet d'un grand débat et a retenu l'attention de tous les participants. Il fut très largement expliqué par le guide spirituel de l'association Ançardine Chérif Ousmane Madani Haïdara. Qui soutiendra qu'une élection présidentielle est l'affaire de tous y compris des leaders religieux et chefs spirituels et que ceux-ci ne doivent pas demeurer en marge du débat politique. Ils ont un rôle capital à jouer et ne doivent pas attendre que les choses se gâtent pour jouer aux sapeurs pompiers. Conscient du fait que les périodes électorales ont toujours donné lieu à des tensions sur le continent africain, il dit en appeler au bon sens de tous. Il a exhorté les leaders religieux et les prêcheurs à mesurer leurs propos et à sensibiliser l'opinion nationale. Il a clamé haut et fort que les fidèles musulmans doivent éviter de se laisser manipuler par le premier venu. Thierno Hady Thiam abondera dans le même sens et demandera aux fidèles de ne pas vendre leur âme au diable. "Ne votez pas pour des tee-shirts et des paquets de thé. Votez pour des gens qui prennent en compte vos préoccupations, c'est partant de là que vous ferez prévaloir votre rôle de citoyen" a-t-il déclaré. Le jeune prêcheur Bayaya Haïdara demandera surtout aux leaders religieux de s'assumer et de jouer pleinement leur rôle sans courir le risque de tomber dans les considérations partisanes. Il leur défendra par ailleurs d'être des marionnettes entre les mains des hommes politiques.

L'autre intervenant, docteur Hamza Maïga, a aussi insisté sur la cohésion que connait notre pays. Il a invité les uns et les autres à faire en sorte que ce climat social puisse continuer à se consolider.  "Ne dites jamais que ce qui s'est produit dans d'autres pays ne peut pas se passer chez nous. Nous devons demeurer vigilants" a-t-il précisé.Chacun des intervenants a beaucoup insisté sur le rôle des leaders religieux dans une société en pleine mutation comme la nôtre. Ils ont plaidé pour l'émergence d'un leadership religieux. Il s'agit d'une personnalité religieuse imbue de la confiance de tous et pouvant parler au nom de l'ensemble de la communauté musulmane.

Le président de la commission d'organisation, Mohamed Macki Ba, a indiqué que pareille rencontre va se multiplier pour que les leaders religieux, chefs spirituels et notabilités se retrouvent pour parler des problèmes du pays. Une mission sera envoyée à l'intérieur du pays pour  rencontrer les fidèles musulmans autour des sujets d'actualité. Enfin, Chérif Ousmane Madani HaÏdara invitera les fidèles à aller retirer leur carte d'électeur.  C'est le premier devoir du citoyen et c'est à partir de là qu'il pourra jouer toute sa partition, a-t-il déclaré. 

Abdoulaye DIARRA


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