Émission «An ka ben- Faisons la paix» animée par notre confère Kassim Traoré de Radio Klédu : Une vitrine de la paix et du dialogue intercommunautaire

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**** Émission «An ka ben- Faisons la paix» animée par notre confère Kassim Traoré de Radio Klédu :
Kassim Traoré

L’émission «An ka ben – Faisons la paix » est une initiative de Misahel, la Direction du développement et de la Coopération suisse (Ddc) et Radio Klédu. C’est une émission hebdomadaire animée tous les samedis sur Radio Klédu de 15 heures à 16 heures, par notre infatigable confrère Kassim Traoré et qui s’inscrit dans le cadre du processus de réconciliation nationale en cours au Mali. L’émission permet aux Maliens de tous bords d’échanger leurs points de vue sur ledit processus. C’est une vitrine pour la paix et la réconciliation au Mali. Du mois de mai à septembre 2014, une vingtaine d’émissions ont été réalisées.

 

Cette émission a débuté le samedi 3 mai 2014, Journée internationale de la presse. Tout un symbole. Le thème choisi lors de son inauguration portait sur : «La réconciliation nationale», avec comme invité Attayer Ag Iknane, Secrétaire général du ministère de la Réconciliation nationale. En plus de l’invité du jour qui a parlé des contours de la réconciliation, il y a eu un micro-trottoir avec les populations des régions Nord du Mali, qui ont exprimé leur manière de voir la réconciliation nationale. En outre, les auditeurs ont participé à l’émission en appelant directement le studio pour donner leurs avis, critiques et suggestions.

 

«Les femmes et le processus de réconciliation : la préparation des pourparlers d’Alger», a été le thème de la deuxième émission qui a été animée en Bamanankan. Elle avait comme invité Sall Oumou Seck, maire de Goundam, qui a abordé le processus de réconciliation nationale, tout en indiquant que ce processus ne peut pas se faire sans les femmes. Le maire de Goundam a demandé aussi que justice soit faite, même si le pardon sera obligatoire.

 

Un micro-trottoir de 5 minutes a permis à certaines déplacés et victimes de la crise de s’exprimer en demandant aide et réparation à l’Etat malien. Les auditeurs, dans leurs interventions téléphoniques, ont insisté sur le mécanisme des pourparlers qui ne doivent pas se faire sans l’implication des communautés à la base et la société civile malienne. Cette émission en langue nationale Bamanankan a suscité beaucoup d’engouement, ce samedi 10 mars 2014.

 

Le samedi 17 mai 2014, la troisième émission s’est intéressée à ce thème : «Les jeunes, la paix et la réconciliation nationale». Il y avait autour de la table, Mohamed Salia Touré, président du Conseil national de la jeunesse, qui a développé les activités du Cnj relatives à la préparation de la tenue d’un Forum international des jeunes du Sahel sur la crise sécuritaire. Mais aussi, Mohamed Ali Ould Bagnan, président des jeunes de la communauté arabe et Afizou Boncana Maïga du collectif Cri de Cœur.

Le président des jeunes arabes a bien apprécié la démarche du gouvernement d’organiser les Assises nationales sur le Nord du Mali, tout en soutenant que l’Etat doit aller plus loin, avec l’implication des vraies victimes de la crise, celles qui ont souffert dans leur chair et dans leur âme, en leur donnant la parole. Afizou Boncana Maïga a fait savoir qu’il y a trop d’oubliés, surtout les personnes qui sont dans les zones reculées comme Ber, Ménaka et Bourem. «L’Etat doit penser à elles, surtout les populations qui commencent à revenir dans leurs localités respectives», a-t-il dit. Cette émission a été réalisée en français, et il y a eu beaucoup d’interventions des jeunes qui ont appelé pour faire des contributions de qualité.

 

Le samedi 24 mai 2014, Alioune Ifra N’Diaye, opérateur culturel et Traoré Oumou Touré, présidente de la Cafo étaient les deux invités de la 4ème émission. C’était en langue nationale Bamanankan. Ils ont parlé du rôle de la société civile dans le processus de paix et de la crise qu’a connue le Mali dans sa partie septentrionale. «Le Mali et les Maliens doivent tout faire pour avoir des citoyens, des jeunes (filles et garçons) qui connaissent et respectent les valeurs de la société malienne», a déclaré Alioune Ifra N’Diaye. Selon lui, le citoyen doit désormais se sentir au centre de la construction de la Cité. Sans cela, il n’y a pas de Cité.

Quant à la présidente de la Cafo, elle a mis l’accent sur le rôle que les femmes peuvent jouer dans le cadre du retour de la paix et de la stabilité. Traoré Oumou Touré a indiqué que les femmes qui sont dans les régions nord du Mali sont en contact avec sa structure. «Quand j’ai été récemment à Kidal, j’ai échangé avec des femmes. Toutes ces femmes ont des solutions pour un retour à la paix, parce qu’elles ont vécu la crise et connaissent tous les acteurs», a-t-elle affirmé. Les auditeurs ont agrémenté les propositions des deux invités. Surtout que l’émission était animée en langue en Bamanankan.

 

«La communication en période de réconciliation, la gestion des organes de presse étatiques et privés», tel était le thème de l’émission «An Ka Ben-Faisons la paix» du samedi 7 juin 2014. Elle avait comme invité le ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de l’Information, Mahamadou Camara. Ce dernier a détaillé les stratégies du gouvernement en matière de communication, la couverture des pourparlers d’Alger et l’implication de la presse privée dans les activités gouvernementales. Il a surtout insisté sur une presse responsable qui doit donner des informations en faisant des recoupements, au lieu de s’adonner à des scoops. Les mécanismes de professionnalisation de la presse au Mali, la construction d’un centre de formation professionnelle pour les journalistes et communicateurs, la nouvelle loi sur la presse, la Haute autorité de la communication (Hac) ainsi que la création d’un centre d’information gouvernemental ont été les points clés de cette émission, qui a été réalisée en français. Le ministre a décidé de toujours répondre à l’invitation de tous les journalistes et à tout moment. Pour lui, il n’y a pas meilleur outil de réconciliation que la communication.

 

Le président Pierre Buyoya, non moins patron de Misahel, a été l’invité du samedi 14 juin 2014. C’était pour parler du rôle de la Communauté internationale dans le processus des négociations au Mali. Il n’a passé que 15 mois au Mali, venu dans des conditions beaucoup plus difficiles. Mais Pierre Buyoya s’est réjoui du fait que les différents protagonistes de la crise malienne se retrouvent autour de la table des négociations. C’est en octobre 2012 qu’il est arrivé au Mali, bien avant la mise en place de la Misma. Il a participé à la mise en place de la Misma et au déploiement des militaires des différents pays. Il a fait savoir qu’il est là pour le Sahel, avec les pays du Sahel. Tout en indiquant que la Communauté internationale a consenti beaucoup d’efforts pour le retour de la paix au Mali. «En dehors des déploiements des militaires, il y a eu des actions humanitaires. Mais malgré cela, la situation à Kidal est grave, parce que rien ne marche comme il faut. L’école est arrêtée, les centres de santé, les services sociaux de base ne fonctionnent pas. C’est pourquoi l’initiative «panier du cœur» a apporté des vivres et des produits de première nécessité de deux mois aux populations de Kidal. Cette action va continuer dans les autres localités, surtout à l’approche de la rentrée scolaire afin que les enfants puissent aller à l’école avec des fournitures scolaires», a-t-il déclaré. Pour lui, la paix n’est pas une question d’un seul jour, elle doit être construite par étape. Le président Buyoya a ensuite répondu aux questions des auditeurs, qui étaient nombreux ce jour-là.

 

«Les préparatifs des pourparlers d’Alger» était le menu de la septième émission «An Ka Ben-Faisons la paix», le samedi 21 juin 2014. Dans cette édition, Kassim Traoré et son équipe ont pu joindre au téléphone le vice-président du Mnla à Ouagadougou, Mohamed Djéry Maïga, qui a donné des explications sur la rencontre que son mouvement a eu dans cette ville avec les émissaires du gouvernement malien. Pour lui, c’était une simple prise de contact. Certes, Modibo Keïta leur a parlé des prochaines négociations à Alger, mais pour eux, il n’est pas le médiateur. À la question de savoir ce que le Mnla va demander, Mohamed Djéry Maïga a répondu ainsi : «Ce que nous allons demander au cours des pourparlers, ne sera pas dit ici, mais sachez que nous resterons avec nos populations». Il a clairement fait savoir que tous les groupes prendront part aux négociations d’Alger.

 

Après lui, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a été aussi joint au téléphone. Il a demandé le renforcement du mandat de la Minusma. Cela, pour qu’elle puisse répondre aux préoccupations des populations qui ne sont pas en sécurité. Surtout le déploiement des unités dans les agglomérations afin de prendre en charge les menaces et les forces hostiles. Pour lui, le Mali prendra part aux pourparlers d’Alger, au dialogue partout où besoin est pour le retour de la paix et de la stabilité. Un micro-trottoir des femmes des régions sur le retour de la paix et les interventions téléphoniques ont mis fin à cette émission, qui a été animée en français. En résumé, tout le monde a souhaité la paix et le dialogue.

 

«L’affaire des bérets rouges, la mutinerie du 30 septembre 2013 et les dossiers en instance au niveau des tribunaux malien». Ces différents sujets ont été abordés dans l’émission du 28 juin 2014. Les intervenants étaient Me Patrick Baudouin, chef de la délégation de la Fidh (Fédération internationale des droits de l’homme) au Mali ; Me Moctar Mariko, président de l’Amdh (Association malienne des droits de l’homme) et Me Bréhima Koné, président d’honneur de l’Amdh. Ils ont, tour à tour, fait le point de la mission de la Fédération internationale des droits de l’homme au Mali. Une mission qui est venue s’enquérir des suites réservées aux affaires dites des bérets rouges, la mutinerie du 30 septembre 2013 à Kati.

 

Selon Patrick Baudouin, ces affaires ne doivent pas restées sans suite, surtout que les instructions de certaines sont finies. Pour les juristes, les autorités maliennes ont donné des assurances et ils ont aussi exigé des éclaircissements à propos des exactions commisses dans les régions Nord du Mali. «Car, s’il y a des poursuites dans les affaires au Sud du pays, tel n’est pas le cas pour les exactions au Nord du pays», ont-ils indiqué. Le juge en charge du dossier des exactions et autres violations des droits humains au Nord ne peut même pas s’y rendre. Cela, à cause de l’insécurité. Ils ont demandé, selon Me Bréhima Kona, à l’Etat de prendre des dispositions afin que des poursuites et instructions soient ouvertes. Ils ont également souhaité la négociation, avant de demander le respect des droits humains au Mali, pour les crimes commis et qui ne doivent pas rester impunis.

 

«Phase I des pourparlers d’Alger», ce thème a été détaillé au cours de l’émission du 5 juillet 2014. C’était en prélude à l’ouverture des pourparlers. L’émission, animée en langue nationale Bamanankan, avait comme invité Makan Koné, ancien Commissaire à la Commission réconciliation nationale et président de la Maison de la presse. Il a expliqué comment les débats allaient être organisés entre les participants des groupes armés et de la partie gouvernementale. Makan Koné a déploré l’absence de la société civile à cette phase I, qui devait élaborer la feuille de route des pourparlers. Pour lui, un document de ce genre ne pouvait être adopté sans la présence des acteurs de la société civile, pour ne pas dire des communautés à la base dans les régions Nord du Mali. Le président de la Maison de la presse a surtout mis l’accent sur la nécessité des pourparlers en cette phase cruciale, surtout que les groupes armés, selon lui, étaient en position de force. Cela, après les incidents du 17 au 21 mai 2014. Il n’a pas manqué de demander le respect du cessez-le-feu par les groupes armés qui, selon lui, ne sont pas les maîtres sur le terrain. Le président de la Maison de la presse du Mali a souhaité le renforcement des militaires de l’Onu en matériels et logistiques, tout en se basant sur la connaissance du terrain. Pour Makan Koné, en l’absence de l’armée malienne, les terroristes vont prendre le dessus sur les groupes armés. Répondant aux questions des intervenants par téléphone, il dira que la négociation est un pas vers la paix, mais qu’elle doit être soutenue par des dispositifs militaires renforcés. «Toute guerre se termine autour d’une table de négociations», a-t-il dit.

 

«Les négociations entre le Mali et les groupes armés, les réactions des différents acteurs» ont dominé l’émission du samedi 12 juillet 2014. Abdoulaye Diop, chef de la délégation malienne aux pourparlers, s’est dit satisfait des retrouvailles entre Maliens. Selon lui, il s’agissait d’échanger entre Maliens, de discuter et de trouver des solutions à la crise que connaît le Mali. Il s’est dit optimiste qu’à la suite de ces négociations. Mohamed Djéry Maïga, pour sa part, a mis l’accent sur le début des pourparlers. Il a dit que le climat qui a prévalu à l’ouverture des travaux augure des lendemains meilleurs.

Me Harouna Toureh, au nom des groupes sédentaires, a abondé dans le même sens. Pour lui, c’était un climat bon enfant qui a permis un travail de qualité.

Sur le plateau en direct, on avait Sidi Ali Ould Bagnan, président de la communauté arabe et Almhady Cissé, président du Collectif Cri de cœur. Les deux personnes ont apprécié la tenue des pourparlers, tout en pensant que rien ne doit se faire sans les victimes. Ils ont insisté sur la justice qui ne doit pas être occultée lors de ces pourparlers. La paix, pour eux, ne peut aller sans la justice. Les appels téléphoniques ont porté sur la nécessité des pourparlers. Les intervenants ont demandé le renforcement et l’équipement de l’armée malienne. Car, qui veut la paix selon eux, doit préparer la guerre. Et pour les auditeurs, les autres pays ne continueront pas éternellement à aider le Mali. Il faut que le Mali prépare bien sa propre armée pour sécuriser les Maliens et leurs biens. Mais, cela ne peut se faire qu’avec des moyens pour couvrir toute l’étendue du territoire national.

 

Le samedi 19 juillet 2014, l’émission a été consacrée à l’adoption de la feuille de route des pourparlers et les consultations nationales organisées par le président Ibrahim Boubacar Keïta. C’est le ministre algérien des Affaires étrangères qui a détaillé la feuille de route adoptée. Ramtane Lanmara a indiqué que cette feuille de route ne comporte pas de fédéralisme, d’autonomie, encore moins d’indépendance. Cela, comme l’avait stipulé l’accord de Ouagadougou. Selon lui, chaque partie a apprécié ce document comme base des futures négociations.

Mohamed Ibrahim Assaleh a, au nom de la Cpa, dit que c’est un document qui intègre leurs préoccupations. Même son de cloche du côté d’Algabass Ag Intallah qui était le porte-parole des groupes armés, et qui a salué l’adoption du document. Selon lui, ce document consacre le départ pour les vraies négociations avec la partie gouvernementale. «Toutes les deux parties ont souhaité la cessation des hostilités sur le terrain. Une commission a été mise en place pour faire respecter le cessez-le-feu avant la reprise de la phase II des pourparlers», a-t-il dit.

 

À noter que le président IBK avait réuni la classe politique, la société civile pour leur expliquer la feuille de route adoptée. Pour lui, rien ne vaut la paix entre les fils du Mali. Les différents acteurs de la classe politique et de la société civile ont salué son initiative, avant de demander que la feuille de route soit partagée avec l’ensemble de la population malienne. Par contre, les auditeurs ont émis des doutes sur la possibilité d’avoir la signature d’un document de pais et son respect. Mais ils ont prié pour la bonne marche des pourparlers afin que la paix revienne au Mali.

«La restitution de la première phase des pourparlers d’Alger ; le contenu de la feuille de route des pourparlers» sont des sujets abordés le samedi 26 juillet 2014. L’invité était le Haut représentant du chef de l’Etat aux pourparlers, Modibo Keïta. Il a parlé du choix de l’Algérie pour abriter les pourparlers, qui s’explique, selon lui, tout d’abord par la confiance des autorités aux Algériens et à leur président. Avant d’expliquer le contexte géopolitique de la crise malienne et la longue frontière que le Mali partage avec l’Algérie. «Mieux, les deux parties se sentent à l’aise avec l’Algérie», a-t-il dit. Parlant de la feuille de route, il dira que c’est un document de travail, mais pas un accord, en soi. «Dans les grandes rencontres de ce genre, les gens doivent se mettre d’accord sur ce qu’ils doivent discuter afin d’éviter de revenir chaque fois en arrière. La feuille de route est comme un agenda de travail, la méthodologie à suivre lors de la phase II, qui sera consacrée aux écoutes des populations à la base, des sociétés civiles, des organisations des femmes et des jeunes», a déclaré Modibo Keïta. Pour lui, ces personnes seront écoutées et après, il doit y avoir les avis des groupes armés et des groupes d’auto-défense ainsi que la synthèse qui sera faite par les médiateurs», a-t-il ajouté. D’après lui, la synthèse sera le document qui reflète le point de vue des deux parties et l’ossature d’un préaccord. Lequel aussi sera soumis à la population avant qu’il ne soit l’accord définitif. Modibo Keïta a fait savoir que les médiateurs sont nombreux, avec en tête l’Algérie. Il s’agit de la Minusma, l’Union africaine, l’Union européenne, le Tchad, le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso et la Suisse. Pendant une heure, Modibo Keïta a décortiqué le processus des pourparlers, tout en indiquant que c’est un bon processus pour une véritable paix au Mali. Mais, en matière de négociation, dit-il, il faut avoir le sens de l’écoute, la patience et le don de soi pour accomplir un travail de qualité.

Le président de l’Alliance des générations démocratiques du Mali (Agdm), Dramane Diarra, et le président du parti La Lumière, Seydou Diawara dit Martin, étaient les deux invités de l’émission du samedi 2 août 2014. Ils sont revenus sur la feuille de route des pourparlers, la rencontre entre le président de la République, la classe politique et la société civile. La situation sur le terrain à Kidal a été aussi abordée par les deux invités. L’émission qui était diffusée en langue nationale Bamanankan, a été une occasion pour les auditeurs de mieux comprendre les contours de la feuille de route des pourparlers.

Dramane Diarra a apprécié la démarche explicative du président de la République, mais il ne veut pas que ça se limite à cela, parce qu’il y a la grande majorité des Maliens qui doit être informée aussi. Le président du parti La Lumière n’a pas aimé le fait que le Mali n’ait rien proposé en termes de programme de développement des différentes régions du Mali. Selon lui, Kidal n’est pas la seule région du Mali qui connaît des difficultés. À l’en croire, le gouvernement devrait expliciter sa démarche de développement et de prise en compte des doléances des Maliens. Parlant de la situation sur le terrain avec les attaques contre les militaires de l’Onu, les deux invités ont déploré cette situation. Selon eux, la difficulté réside dans une gestion plus concertée avec des équipements et des matériels pour les militaires de la Minusma, mais aussi le déploiement de l’armée malienne sur le terrain. Toutes choses, selon eux, susceptibles de faciliter le travail pour les soldats de la Minusma.

Les auditeurs ont mentionné que le Mali doit préparer son armée, pour bien sécuriser les populations du Nord. Certains ont salué la bravoure des soldats de la Minusma qui se sont sacrifiés pour la paix au Mali.

 

«Comprendre la démocratie, le fonctionnement des institutions démocratiques, former et sensibiliser les populations à faire de la bonne gouvernance pour une culture de la paix et de la stabilité au Mali». Ce sont les missions de l’Association démocratie One O One que dirige Traoré Coumba Bah. Elle a été l’invitée de l’émission du samedi 9 août 2014. Dans un Bamanan clair et simple, elle a donné des détails sur le fonctionnement des institutions démocratiques. Selon Traoré Coumba Bah, la bonne compréhension du rôle de chaque structure facilite le travail du gouvernement. Parlant des activités de son association basées sur la sensibilisation à travers des sketches, l’humour sur le retour de la paix au Mali, elle a indiqué que les femmes déplacées ont été sensibilisées à Mopti, Ségou, Kayes et Sikasso. Tout cela pour parler de paix et de réconciliation. «Les artistes proposent des solutions de retour dans leur localité d’origine, comment leur faciliter cela ?», se demande-t-elle. «En tout cas, l’association démocratie One O One véhicule des messages de paix et de réconciliation avec des projections de films», a-t-elle ajouté.

Les interventions des auditeurs ont porté sur la situation des déplacés et l’absence de l’association One O One au Nord dans le cadre de la sensibilisation. Certains ont pensé qu’une association de ce genre doit faire des messages dans les différentes langues nationales du pays. Répondant aux questions, Traoré Coumba Bah dira que c’est la situation sécuritaire qui ne facilite pas pour le moment les activités dans le Nord du pays. Mais, que l’association profitera du retour de l’administration afin de sillonner les localités du Nord.

 

Samedi 23 août 2014, il a été question de «la phase II des pourparlers d’Alger». Comment le Mali se prépare ? Les grandes lignes de la deuxième phase ont été décortiquées par le Haut représentant du chef de l’Etat, Modibo Keïta, qui est revenu sur sa démarche qui a consisté à aller à la rencontre de la classe politique, de la jeunesse et des femmes. Cela, avant les acteurs de la société civile et les religieux. Au cours de l’émission, Modibo Keïta a expliqué comment la 2ème phase va se dérouler, surtout les écoutes de la société civile pendant une semaine, permettant aux populations des régions Nord du Mali, les communautés et la société civile de donner leurs points de vue sur la crise. Après cette écoute, ajoute-t-il, il y aura des séances avec la partie gouvernementale et les groupes armés. Selon lui, l’intérêt des écoutes des communautés, pour ne pas dire des populations des zones de conflits, permet aux médiateurs d’entendre d’autres voix hormis les groupes armés et les groupes d’auto-défense de même que la partie gouvernementale. «C’est pourquoi, il doit y avoir 3 représentants par région, 2 représentants de la société civile, un représentant de la jeunesse et des femmes», a-t-il précisé. Au cours de l’émission, il a salué les pays membres du Comité de médiation, la Communauté internationale et les pays amis du Mali, sans oublier l’Algérie.

Ibrahim Assibite Ag Akado de la milice d’auto-défense Bouctou a été l’invité de l’émission du samedi 29 août 2014, qui a porté sur la participation de la société civile. «Ceux qui sont partis représenter la société civile à Alger II ne sont pas mandatés par les faitières. Certes, ils sont des membres influents des organisations de la société civile, mais ils sont partis en leur propre nom. Parce que s’ils étaient mandatés par les organisations, ils allaient être mieux outillés avec des informations de qualité. Surtout des préoccupations des populations des régions concernées par la crise. Nous les avons découvert comme tout le monde, ils n’ont consulté personne avant de partir», a déploré Ibrahim Ag. Selon lui, les groupes armés, avant de partir à Alger, ont eu une rencontre de concertation à Ouagadougou, mais les représentants de la société civile sont partis en rangs dispersés. Il a dénoncé le fait que les Bellah, une grande communauté dans les régions Nord du Mali, ne sont pas associés aux pourparlers. «Aucun représentant de cette communauté, c’est-à-dire les Bellah, n’a été invité à Alger, alors qu’elle constitue 50% des populations des régions nord du Mali», a-t-il souligné. Avant de marteler que cela n’est pas fortuit, parce que les autorités, de même que les groupes armés, ignorent cette composante de la société malienne. En répondant aux questions des auditeurs, il dira que son souhait est que le Mali retrouve sa dignité. Pour lui, aucun sacrifice ne sera de trop pour sauver le Mali. Et cela quels que soient les obstacles.

 

Le samedi 6 septembre 2014, le plateau était animé par les femmes qui ont participé aux pourparlers d’Alger et les jeunes. Sur le plateau, il y avait Mme Sidibé Dédéou Ousmane du Conseil social, économique et culturel et Souleymane Satigui Sidibé du Conseil national de la jeunesse. Les deux invités sont revenus sur les écoutes des pourparlers. Selon eux, ces écoutes ont accusé du retard parce que certains membres des régions Nord, pour ne pas dire la délégation de Kidal, étaient en retard. Mme Sidibé Dédéou Ousmane a fait savoir que le premier round n’a pas été facile, parce que certains représentants des régions nord sont venus uniquement demander la division du pays, afin qu’ils puissent se prendre en charge. «Toute la matinée a été consacrée à ces propos», a-t-elle dit. Le représentant des jeunes a évoqué l’absence des jeunes de Kidal, qui sont favorables à un Mali Un et Indivisible. À l’en croire, devant le Comité des médiateurs, il a indiqué que plusieurs personnes qui sont dans cette salle, ne peuvent pas parler, parce qu’après Alger, ils ne pourront plus retourner à Kidal. D’après les deux invités, c’est après la pause qu’ils ont fait savoir aux délégués de Kidal que la question de d’indépendance est dépassée, parce que le document de travail qui est la feuille de route, ne l’a pas mentionnée. Mieux, ces délégués devraient s’informer auprès des groupes armés, avant de venir. Les deux invités en répondant aux questions des auditeurs ont dit clairement que la rencontre de la société civile s’est achevée à Alger sans problème, parce qu’ils ont fait ensemble un document recensant les préoccupations de tous les Maliens. Notamment le retour de l’administration, les infrastructures de base, l’école, la santé. Ce document a été remis au Comité des médiateurs.

«La place de la jeunesse dans la crise au Sahel», tel était le thème développé le samedi 13 septembre 2014 par Djibril Sacko et Hama Maïga, tous deux membres du Conseil national de la jeunesse du Mali. C’était pour faire une sorte de restitution du Forum international de la jeunesse sur la crise dans le Sahel. Les travaux de 3 jours ont réuni à Bamako les jeunes venus d’Afrique, des experts et autres spécialistes des questions sécuritaires dans le Sahel. Le but, selon les invités, était de fédérer les idées des jeunes pour faire face à la crise dans le Sahel, mais aussi d’échanger et de se donner des conseils. Pendant 3 jours, à les en croire, les participants ont fait des propositions et contributions. Les recommandations ont été remises au président malien, qui a même présidé la cérémonie d’ouverture dudit Forum. Aux dires des invités, Ibrahim Boubacar Keïta a passé toute la matinée de la cérémonie d’ouverture à échanger avec les jeunes venus d’Afrique. En marge de ce Forum, ils ont abordé les activités citoyennes que le Conseil national de la jeunesse doit mener dans le cadre de la reconstruction des Foyers de jeunes et autres lieux de loisirs des jeunes, qui ont été détruits dans certaines localités du pays. Tout cela entre, selon eux, dans le cadre du retour de la paix et de la réconciliation entre les jeunes du Mali.

Les questions des auditeurs, pour la plupart des jeunes, ont porté sur les Vacances citoyennes, le retour de la paix dans les régions nord et les jumelages entres les différentes villes du Mali comme moyen de réconciliation. Comme l’émission a été faite en langue nationale Bamanankan, plusieurs femmes ont aussi fait des contributions allant dans le sens de l’organisation des activités de jeunesse partout au Mali.

 

Pour l’émission du samedi 20 septembre 2014, réalisée en français, il s’agissait pour Ibrahim Assibite Ag Akado de la milice d’auto-déférence Bouctou et Madame Sidibé Dédéou Ousmane, de parler des pourparlers d’Alger, la division née entre les groupes armés et les groupes d’auto-défense. Ce premier face-à-face a permis aux auditeurs de comprendre la participation des groupes d’auto-défense pour le Cmfpr qui s’est éclaté en deux lors des pourparlers. Aux dires d’Ibrahim Assibite Ag Akado, l’erreur est partie depuis l’accord de Ouagadougou ou la Cmfpr est née, les autorités de l’époque l’ont voulue sans chercher à comprendre les groupes qui la composent. «Aujourd’hui, c’est tout à fait normal que ça explose parce que les différents groupes ne se connaissent pas. Ils ont été mis ensemble par le gouvernement, dans le seul but de faire pression et dire qu’il y a d’autres voix», a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’après Ouaga, le leader de la Cmfpr, Me Harouna Toureh, a pris ses distances avec les autres groupes, en faisant des activités en solo avec le nom de la coalition. C’est ce qui a fait qu’il y a eu la création de la Cmfpr II. Cette division a eu lieu avant Alger, et à Alger, la même coalition a été divisée.

Mme Sidibé a, cours des débats, apporté des précisions sur les préoccupations recensées lors des écoutes de la société civile : le retour de l’Etat et l’administration, les écoles, les centres de santé et les banques. De son avis, la division née entre les groupes armés et autres ne s’est pas passée en sa présence. Elle a souligné le climat de confiance qui a caractérisé les débats par les acteurs de la société civile, même si au début, cela n’a pas été facile. Cela, compte tenu de l’incompréhension entre les différents acteurs. Mme Sidibé, répondant à un auditeur, a fait savoir qu’aucun accord n’a été signé, mais que c’est après la fête de Tabaski que les différentes parties vont se retrouver pour faire la synthèse des écoutes et des séances à huis-clos avec les groupes armés et la partie gouvernementale. Elle a par contre déploré l’absence des Bellah qui constituent une communauté majeure dans les régions Nord du pays.

 

Le samedi 27 septembre 2014, l’émission a porté sur «la place de la justice dans le cadre de la réconciliation nationale et les pourparlers d’Alger». Sur le plateau, il y avait Siaka Siriman Coulibaly, vice-président du Syndicat libre de la magistrature (Sylima) et Amadou Cissé, président de la jeunesse Fare An Ka Wuli. Le magistrat Coulibaly dira qu’aucune paix durable ne sera réalisée sans la justice, parce que les victimes vont toujours se plaindre, surtout quand ils verront leurs bourreaux en liberté. Amadou Cissé des Fare a indiqué que personne au Mali ne fermera et ne doit fermer les yeux sur les cas d’injustices dans notre pays. Il a souhaité cependant la bonne instruction des dossiers, suite aux exactions commises au nord du Mali. Pour lui, le cas d’Aguel Hoc ne pourra jamais être pardonné. Siaka Siriman Coulibaly a avoué qu’il y a des instructions en cours, des juges ont été choisis pour mener les enquêtes, mais que la situation du pays ne permet pas aux juges d’aller enquêter. «Car les zones les plus concernées ne sont pas sous contrôle du gouvernement malien. Même là où l’Etat se trouve actuellement, les juges n’ont pas commencé à travailler», a-t-il dit.

Amadou Cissé dira que la justice et les juristes doivent avoir leur méthode de travail, car les populations victimes, au Nord comme au Sud, ont soif d’une justice équitable et juste. Les deux invités ont demandé au gouvernement de ne pas sacrifier les victimes d’exactions du Nord ou même du Sud au nom de la réconciliation. Ils ont insisté sur la réparation de certains cas d’injustices au Mali.

 

Les auditeurs ont souhaité que la justice soit saisie, que les juges et les autres auxiliaires de la justice sachent d’abord qu’ils travaillent pour le rétablissement de la vérité en vue de donner satisfaction aux faibles et de favoriser la paix entre les Maliens.

 

En conclusion, de mai à septembre 2014, une vingtaine d’émissions ont été réalisées, soit 4 émissions par mois dont 9 en français et 11 Bamanankan. À travers ces émissions, les Maliens ont exprimé clairement leur volonté d’aller vers la paix et la réconciliation nationale. Pendant quelques mois, les auditeurs ont souvent demandé la rediffusion de certaines émissions comme : Justice et pourparlers ; l’explication de la feuille de route par le Haut représentant du chef de l’Etat ; la vision des femmes sur la réconciliation nationale. Ce qui prouve à suffisance que les Maliens veulent la paix et souhaitent la réconciliation nationale.

La REDACTION

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  2. Toute société qui se donne l’objectif de construire la paix va droit au mur. “An ka bɛn”, n’est donc qu’un faux débat; vide de sens. Une de ces tribunes où on ne cherche qu’à embaumer le mensonge parce qu’on a peur de s’affronter en tant que citoyen responsable.

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