Autonomisation des jeunes au Mali, une alternative salvatrice pour la cohésion sociale
Dans un contexte marqué par des tensions et des défis sécuritaires et socio-économiques, l’autonomisation des jeunes, particulièrement dans les zones de crise apparaît comme une stratégie incontournable pour la consolidation de la cohésion sociale, la stabilisation et le développement durable.

Pour les experts en développement, paix et sécurité, l’autonomisation des jeunes n’est pas seulement une question de développement, mais bien plus, elle constitue un enjeu de sécurité et de cohésion sociale.
Ousmane Sina Diallo, sociologue, spécialisé dans la consolidation de la paix, la cohésion sociale, établit la relation entre les activités génératrices de revenus (AGR) et la cohésion sociale. A ses dires, la cohésion sociale, renforcée par les AGR, permet d’établir des liens de solidarité au sein des communautés, de réduire les inégalités, et de contribuer à la stabilité sociale.
Des propos corroborés par Mady Ibrahim Kanté, chercheur expert en sécurité, qui ajoute que « l’autonomisation des jeunes permet de leur éviter d’être enrôlés par les groupes armés ou de tomber dans le banditisme ».
L’autonomisation des jeunes, un rempart aux choix extrêmes !
Le président de l’Union des Ambassadeurs (UDA), Dadié Soumaré, indique que 400 000 jeunes arrivent chaque année sur le marché de l’emploi, et parmi eux il y a ceux qui empruntent la route de l’immigration et ceux touchés par l’enrôlement dans les groupes armés, ils sont de la tranche d’âge de 15 à 35 ans. Face à cette situation, de nombreuses initiatives sont menées par l’Etat, les collectivités et des organisations non gouvernementales en faveur des jeunes, notamment dans les zones touchées par les conflits.
Pour Aliou Kassogué de l’Unité de Gestion du Projet de Promotion de l’accès au financement, de l’entreprenariat et de l’emploi au Mali (PAFEM) non moins spécialiste d’activités génératrices de revenus, les mécanismes d’inclusion socio-économiques ont démontré leur efficacité dans le maintien des jeunes et la consolidation sociale au sein des communautés. Soutenant à son tour, la vulnérabilité des jeunes désoeuvrés, notamment dans les zones de conflits : risque d’enrôlement par des groupes armés, pratiques illicites, M. Kassogué, indique que grâce à des créations d’emplois temporaires et permanents viables, les jeunes des communautés sont détournés des mauvaises influences et activités illicites.
Issa Kassogué, chef du projet de Promotion de l’accès au financement, de l’entrepreneuriat et de l’emploi au Mali (PAFEE), renchérit en soutenant combien des initiatives socio-économiques ont soutenu des jeunes, et femmes dans les régions de Bandiagara, Douentza et Mopti, des zones confrontées à des défis sécuritaires.
Investir dans la jeunesse pour la paix et la prospérité
« Un jeune qui a une activité économique est moins vulnérable à la manipulation, à la violence ou à l’extrémisme ; un jeune autonome est plus enclin à s’impliquer dans la vie communautaire », a déclaré Cheicknè Sow de la Jeune Chambre Internationale, établissant la corrélation de l’autonomisation des jeunes et leur participation citoyenne en faveur de la cohésion sociale. Un engagement communautaire repris par Harouna Yattara du conseil national de la jeunesse, qui soutient également que « l’autonomisation économique des jeunes au Mali, joue un rôle important dans la réduction des tensions sociales, en leur offrant des alternatives aux activités illicites tout en renforçant leur engagement communautaire ». Un avis largement partagé par Aïssata Bah l’une des bénéficiaire du projet PAFEM. Pour elle, les initiatives d’accompagnement économique contribuent à grande échelle à la cohésion sociale.
Khadydiatou SANOGO/maliweb.net
Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les Droits Humains (JDH) au Mali
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