Grève des magistrats : Lueurs d’un dénouement honorable

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Les magistrats dénoncent la mauvaise foi du gouvernement
Les magistrats lors d'une conférence de presse

Dans un communiqué conjoint publié le mercredi 19 septembre 2018, le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) ont annoncé le début de plusieurs démarches importantes dans la haute sphère de l’État pour un dénouement honorable de leur grève de depuis deux mois.

Après avoir annoncé le début des démarches avec les gouvernants, les deux syndicats ont, dans leur communiqué, rassuré leurs militants de l’engagement et leur détermination à faire aboutir les revendications légitimes de la corporation.

Le SAM et le SYLIMA n’ont pas caché leur mécontentement de l’attitude du Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali qui, selon eux, après avoir obtenu des syndicats de magistrats tous les éléments factuels sur la grève et surtout leurs arguments, a mis curieusement ces moyens à la disposition du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, pour lequel il roule désormais.

« En effet, dans un courrier confidentiel adressé au PM et aussi dans une Lettre circulaire adressée à l’ensemble des avocats du Mali, le Bâtonnier soutient que notre grève est illégale puisque selon lui nous refusons d’assurer le service minimum et que, aussi, nous sommes allés en grève sans avoir au préalable saisi le gouvernement d’un préavis », ont écrit les deux syndicats dans leur communiqué conjoint.

Aussi, le SAM et le SYLIMA s’étonnent-ils que le bâtonnier ait recommandé à l’État d’user de ses prérogatives régaliennes y compris celle relative à son droit de réquisition sur les magistrats afin de mettre fin à la souffrance injustifiée des avocats et de leurs clients. « Fort de ces conseils, le Premier ministre a saisi la Cour Suprême d’une demande d’avis sur la légalité de la grève en cours », révèlent-ils avant de laisser entendre : « L’Avis de la plus haute juridiction est attendu donc par le gouvernement sur la question avant de tenter d’autres manœuvres contre la magistrature ».

Selon le communiqué, le SAM et le SYLIMA expriment leur incompréhension et surtout leur indignation face à cette attitude du Barreau puisque les avocats relèvent de la grande famille judiciaire et ont invité les magistrats à s’abstenir de toute confusion puisque tous les avocats ne sont pas comptables de ces propos. Aussi, ont-ils déclaré que les deux bureaux, réunis le mercredi matin ont, après examen de la demande du Garde des Sceaux tendant à la suspension du mot d’ordre de grève, opposé une fin de non-recevoir à ladite demande.

Avant de terminer, le SAM et le SYLIMA ont remercié les magistrats pour leur unité, engagement et détermination constants depuis le début de ce mouvement « de grève historique » avant de les rassurer de l’imminence du dénouement de la crise et en appellent à la plus grande vigilance.

Boureima Guindo

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