Projet de loi électorale : les femmes marchent ce matin sur l’hémicycle

Les associations féminines du pays ont un seul point de convergence ce matin : l’Assemblée nationale. La raison : protester contre le rejet des dispositions du projet de loi électorale qui...

14 Août 2006 - 12:25
14 Août 2006 - 12:25
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 Les associations féminines du pays ont un seul point de convergence ce matin : l’Assemblée nationale. La raison : protester contre le rejet  des dispositions du projet de loi électorale qui seraient favorables à une participation accrue des femmes à la vie politique.

Sous l’égide du groupe Pivot droit et citoyenneté, l’ensemble des associations féminines du Mali se sont donné rendez-vous le vendredi 11 juillet 2006 au centre Awa Keïta pour exprimer leur soutien au projet  de loi portant code électoral. Ce matin, les députés du Mali doivent en principe statuer sur le projet de la nouvelle loi électorale. Mais, les informations qui ont filtré des travaux de la commission loi ont révolté les femmes. Au cours de la conférence de presse du vendredi, les femmes ont protesté contre la volonté de certains députés de s’opposer au vote  de la nouvelle loi électorale qui est favorable à une participation accrue des femmes à la vie politique du pays. Les articles 6 et 67 du projet de loi électorale sont les points de discorde entre les femmes et certains députés. Dans des termes sans équivoques, ces deux articles prennent en charge les aspirations des femmes maliennes quant à leur participation  à la vie publique. "Aucune liste ne doit comporter plus de 70% de l’un  des deux sexes que ce soit pour les listes de candidature et au niveau de

la CENI". Cette nouvelle disposition du projet de la nouvelle loi électorale n’est pas du goût de certains députés qui ont même tenté de l’enlever  au niveau de la commission loi de l’Assemblée nationale. Pour barrer la  route à ces députés, les femmes se sont donné rendez-vous ce matin à  l’Assemblée nationale pour une manifestation historique. Elles entendent attirer l’attention des députés qui sont opposés à l’émancipation politique des femmes maliennes que le Mali ne pourra se développer sans l’appui des  52% de la population qu’elles représentent.

Pour sa part, Mme Kané Nana Sanou, au nom des femmes du Mali, a demandé aux députés - hommes et femmes - d’être clairvoyants pour soutenir de façon indéfectible les propositions faites par l’administration territoriale pour la prise en compte du genre. Selon elle, toutes les activités que les femmes vont organiser pour aboutir au vote de cette  loi rentrent dans le cadre d’un plaidoyer.

De son côté, Mme Mariko Korotoumou Théra, porte-parole du cadre de concertation des femmes des partis politiques, a indiqué que toutes les femmes des partis politiques sont parties prenantes dans cette action ultime pour faire passer cette loi. Elle s’est étonnée qu’à la base de  la pyramide les femmes soient plus nombreuses et que plus on s’approche du pouvoir, elles n'y sont plus. "Les femmes constituent 52% de la population, il ne faut pas négliger ce potentiel pour le développement  du pays", a-t-elle déclaré. Elle a aussi estimé que les hommes ne doivent pas avoir peur des femmes sur la scène politique, parce qu’elles ne demandent qu’à occuper leur place dans le processus de développement du

Mali.

En sa qualité de présidente de la Coordination des Associations et ONG féminines (CAFO), Mme Oumou Touré, a déclaré que rien ne sera plus  comme avant au Mali. Selon elle, les femmes du Mali ont pris conscience qu’on les a trop divisées pour régner. "Désormais, nous femmes du Mali avons décidé de nous battre dans la solidarité et dans la cohésion pour notre promotion que nous n’allons plus négocier", a-t-elle déclaré.

Au cours de la conférence de presse, Mme Nana Aîcha de la CAFO a lu une déclaration de soutien des femmes du nord. Selon elle, les femmes de Kidal, Gao, Tombouctou et Mopti présentes à l’atelier de lancement des activités de renforcement des capacités "Vie publique et citoyenneté"  à Mopti du 7 au 11 août 2006, organisé par le RECOFEM sous l’égide du ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille,  ont exigé la prise en compte intégrale de la disposition selon laquelle :  "aucune liste ne doit compter plus de 70% de l’un des deux sexes", dans les articles du projet de loi électorale relative au mécanisme de désignation.

Assane Koné

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