La mésaventure de Yaya :Amputé d’un pouce par un pétard

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    Comme il de coutume, la nuit du 31 décembre est une soirée où les vendeurs de pétards font de très bonnes affaires. Mais la dernière Saint Sylvestre fut un véritable cauchemar pour les habitants de Niamakoro Sougoukoro, à cause des jets de pétards de Yaya et de ses acolytes. Comme il fallait s’y attendre, les trois petits trublions ont malheureusement débuté l’année 2011 aux Urgences de l’hôpital Gabriel Touré.

    Yaya, 12 ans,  est un petit délinquant notoire de Niamakoro. Il a passé cinq ans au cours élémentaire un. Aussi, au début de sa sixième année dans la même classe, le directeur d’école a-t-il demandé à ses parents de lui chercher autre chose à faire que l’école. C’est ainsi que ces derniers l’on confié à un mécanicien de la place.

    Du 25 décembre jusqu’à cette nuit fatale du 31 décembre au 1er janvier, la principale préoccupation de ce désormais apprenti mécanicien était le jet de pétards. Mais là où le bât blesse c’est que ses pétards étaient dirigés vers les autres enfants du quartier. Ce qui poussa les mamans à aller voir les boutiquiers pour leur demander de ne plus vendre de pétards à Yaya. Une démarche qui fut bien accueillie par tous les boutiquiers du coin, excepté Touré, car Yaya figurait parmi ses meilleurs clients. Il répondit aux dames qu’il ne faisait que son travail et que rien ne lui interdisait de vendre sa marchandise à un client quelconque, fut-il Yaya.

    Dans la nuit du 31 décembre, aux environs de 22 heures, Yaya fut donc reçu à bras ouverts par Touré. Il se procura un bon nombre de pétards dont celui appelé Dix coups. A peine sorti de la boutique, Yaya alluma un pétard et le lança sur le boutiquier lui-même. Une forte détonation secoua la boutique. Touré se rua vers la sortie comme s’il avait le Diable à ses trousses. Par bonheur, il y eut plus de peur que de mal et la boutique ne prit pas feu. Pour les dames du quartier, Touré n’avait que lui-même à blâmer en la matière. Durant cette seule nuit, selon ses camarades, entre 22 heures et minuit, Yaya fit exploser plus de 20 pétards.

    A minuit très exactement, pour marquer son entrée dans l’An 2011, Yaya, entouré de ses deux fidèles compagnons, Abou, 12 ans et Nfa, 13 ans, alluma non loin de la boutique de Touré, le pétard Dix coups. Mais, bien avant, il eut une idée saugrenue. Après avoir tiré cinq coups, ils allaient arrêter le pétard pour continuer ailleurs. Aussi, après les cinq premiers coups, il bloqua l’orifice du pétard. Et, comme le pétard se mit à gonfler, dans une tentative de l’étouffer, ses deux copains joignirent leurs mains à celle de Yaya.

    Tout d’un coup, le pétard souleva les trois imprudents à une certaine hauteur, puis une très forte détonation secoua tout le quartier. La réception au sol des trois compagnons fut sans ménagement. Et ce n’est que quelques secondes plus tard qu’ils réalisèrent ce qui venait de se passer. Dieu merci, les trois amis étaient toujours en vie. Mais ils s’en sortirent avec un doigt amputé pour Yaya  et des brûlures graves aux mains pour les deux autres. Ils furent transportés d’urgence à l’hôpital Gabriel Touré, où  Yaya gardera le lit pendant un mois. Tel est pris qui croyait prendre, et cette douloureuse leçon vient à point nomme, les pétards n’étant pas, contrairement à ce que beaucoup pensent, des jouets pour les enfants.

     

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    Pierre Fo’o Medjo

     

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