Intégration des ex-combattants à la fonction publique : Le Collectif des agents contractuels de l’Etat crie à l’injustice

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Lors d’une assemblée générale, les membres du collectif des agents contractuels de l’Etat qui attendent, depuis des années, leur intégration à la fonction publique, ont décrié la décision du gouvernement d’intégrer les ex-combattants dans différents corps de la fonction publique.  C’était mardi 5 janvier, à la Bourse du Travail.

Plus de 700 agents contractuels de l’Etat  venus de Ségou,  Koulikoro et Bamako ont pris part à cette assemblée générale. Objectif : informer les membres du collectif du contenu du  procès-verbal de conciliation signé  entre le gouvernement et l’UNTM et des mesures à prendre pour l’intégration à la fonction publique des agents contractuels de l’Etat. Cette assemblée générale a enregistré la participation massive des agents contractuels des catégories D et E, dont l’intégration à la fonction publique n’est pas, à ce jour,  acceptée par le gouvernement

Depuis 2012 que les agents contractuels regroupés au sein de ce  collectif, se battent pour leur intégration à la fonction publique. Mais leur combat semble être toujours à la case de départ pour plusieurs raisons dont la principale serait le fameux ‘’décret 051’’ qui constitue un réel blocage au processus d’intégration de ces agents contractuels à la fonction publique.

Des dispositions de ce décret excluent l’intégration à la fonction publique, certaines catégories (D et E)  au profit des catégories  A, B et C. Ce qui, selon les membres du collectif, est discriminatoire et injuste, quand on sait que tous les  contractuels de l’état  exécutent les mêmes tâches ou presque que leurs  collègues fonctionnaires au sein de l’administration. Les esprits des contractuels commencent à se chauffer  et ils crient déjà à l’injustice pour la simple raison que le gouvernement aurait déclenché le processus d’intégration des ex-combattants à différents corps de la fonction publique dans le cadre de l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale.

«Aujourd’hui, le processus de notre intégration à la fonction publique n’a pas véritablement commencé.  Il faut que certains articles du décret 051 soient revus pour espérer notre intégration »  a déploré  le président du collectif des contractuels lors de l’assemblée générale.

Avant de s’indigner en ces termes : «Nous sommes des Maliens comme les autres. Aujourd’hui, nul n’ignore que le processus d’intégration des ex- combattants,  dans le cadre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, est en cours. Nous  n’avons pas pris d’armes pour tuer nos frères, nous n’avons pas violé. Nous n’allons pas prendre des armes  contre l’Etat, comme l’ont fait certains, Mais nous demandons  avec humilité notre intégration à la fonction publique pour continuer à servir notre Etat. C’est incompréhensible que  nous qui  avons toujours servi  l’Etat, que notre intégration  à la fonction publique soit refusée pendant que ceux qui ont pris les  armes contre l’Etat soient intégrés à tous les niveaux de l’administration étatique».

Abou Traoré a tenté, par ailleurs, de rassurer  ses camarades  que leurs préoccupations sont desormais prises en compte par l’UNTM dans ses revendications.

Rappelons que  d’une récente  conférence de presse organisée  par l’UNTM et  à laquelle  a pris part le président du collectif, le secrétaire général de l’UNTM,  Yacouba Katilé  a décidé  de se battre afin que l’intégration de tous les agents  contractuels de l’Etat  à la fonction publique aboutisse.

En attendant, le président du collectif à  lancé  un cri de cœur  aux autorités maliennes, surtout au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita et au Premier ministre, Soumeylou Boubacar Maïga à prendre leur dossier  à bras le corps. Pour  lui, si le gouvernement doit rendre aujourd’hui un  service aux agents contractuels de l’Etat, c’est de leur intégrer à la fonction publique, toute chose qui passera, ajoute-t-il, par la relecture du ‘’décret   051’’ ou par  son abrogation pure et simple.

Aboubacar Berthé

Source : Le Serment Du Mali

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