Bourama Tidiane Traoré, président de la coordination Horonya Kati III : « Il ne suffit pas de faire partie d’un grand parti politique pour gagner les élections »

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Communément appelé  Bananzolé Bourama, l’honorable député du RPM élu à Kati, Bourama Tidiane Traoré, est aussi le président de la Coordination du mouvement HORONYA des treize communes de Kati III. Contre toute attente, le mouvement s’est adjugé trois mairies dans le cercle dont le conseil municipal de Ouéléssébougou, ancien fief de l’Ambassadeur Niankoro Yeah Samaké du PACP. Il estime que la victoire de Horonya à élections de proximité de novembre 2016, est la preuve que la démocratie avance au Mali. Il s’est prêté à nos questions lors des festivités de cette victoire.

La Lettre du Peuple : Que sous-tend l’organisation de cette fête à Mana ?

Bourama Tidiane Traoré : « Je suis député de cette circonscription et originaire de Ouéléssébougou. Les motifs de l’organisation d’une telle cérémonie, c’est d’abord manifester la joie et la reconnaissance vis-à-vis de cette population. Lorsque vous bénéficiez du suffrage populaire, c’est une grande confiance. Ça c’était aux élections législatives. La vision de ces conseillers, c’est la vision du RPM et du président de la république, SEM Ibrahim Boubacar Keïta. C’est la première fois depuis la décentralisation a commencé, qu’un indépendant puisse gagner des mairies ici. C’est une grande chance et une grande fierté. ».

A travers cette festivité, quel message avez-vous voulu faire passer aux militants du Horonya?

Bourama Tidiane Traoré : « C’est pour dire à l’opinion nationale que la démocratie avance dans notre pays de jour en jour. Avant, on se disait que les indépendants n’ont aucune chance en ce qui concerne les élections. La preuve est là maintenant. Il ne suffit pas de faire partie d’un grand parti politique pour gagner les élections, mais il surtout avoir la confiance de la population. Ne vous sous-estimez pas. Même si vous êtes en indépendant, vous pouvez gagner une élection. C’est ce qui est arrivé. Au départ, les gens nous minimisaient. Mais à cœur vaillant, rien n’est impossible. Nous avons gagné. C’est la victoire de la démocratie malienne. Cela prouve le progrès et la maturité de démocratie ».

En cette circonstance, quels conseils vous prodiguez aux conseillers?

Bourama Tidiane Traoré : « C’est de gérer cette mairie avec le plus grand sérieux et la plus grande honnêteté possible. Je leur demande d’être à l’écoute  de tout le monde. C’est pour cela qu’ils ont été élus. Je leur dirai aussi d’associer tout le monde dans la gestion de la commune.Tous les conseillers qui ne sont pas forcément du même bord politique que Horonya, sont tous partie prenante de la gestion de la mairie. Le maire ne doit jamais les marginaliser. Même ceux qui ne sont pas de la majorité communale, qui sont de l’opposition, doivent être toujours concertés. Toute décision prise doit faire l’objet d’une concertation consensuelle.Tous les conseillers doivent être associés dans les débats et dans les échanges. Au-delà de ses conseillers, il faut associer des gens dont les conseils sont très précieux. Il s’agit des personnes ressources et des personnes âgées du village, des imams, les autres confessions religieuses, les artistes,  les femmes leaders. Par exemple l’ancien maire de Ouéléssébougou qui a fait 10 ans. C’est  un trésor qu’il faut exploiter chaque fois qu’ils seront butés à un problème. Nous députés, sommes ouverts à eux. Depuis qu’ils sont installés, chaque fois qu’il y a un problème qui leur dépasse, ils nous associent pour qu’on puisse trouve une solution. On se concerte, on échange. Nous leur donnons nos avis. La collaboration est vraiment très franche entre ce nouveau communal et les députés. Nous leur demandons de continuer sur cette concertation à chaque fois que besoin est fait. Je suis sûr que nous allons continuer sur cette lancée, et beaucoup de problèmes pourront être résolus facilement dans la cohésion ».

Un appel aux populations pour les échéances futures ?

Bourama Tidiane Traoré : « D’abord pour aider la mairie, la population a aussi ses devoirs à faire. C’est de payer correctement ses taxes. Le plus souvent, les mairies n’ont pas de revenus. Il n’y a même pas très longtemps, il y avait une coupure d’eau ici à Ouéléssébougou. L’ancienne mairie aurait signé un contrat avec une société de gestion d’eau et de l’électricité. Il y avait des factures impayées qui s’élevaient à  23 millions de FCFA. L’EDM a donné l’ordre de couper. Cela a créé un malaise terrible ici. Mais la nouvelle équipe de la mairie a décidé d’associer nous les députés de Kati. Pour sauver la situation, on a mis la main dans la poche. Sur le 23 millions, on a pu payer 7 millions cache.  C’est ainsi que l’eau a été rétablie et l’électricité est revenue.Tout ça c’est le fruit de la concertation.  Si ce bureau communal échoue, nous aurons notre part de responsabilité la dedans.

Nous sommes prêts à soutenir ce bureau municipal en conseils, en matière financière et pour toute autre chose pour soulager la population. Cette population a fait confiance en nous. Nous ne devons pas la décevoir. Nous avons le devoir de soutenir les maires nouvellement élus ».

Propos recueillis par notre envoyé spécial

 

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