L’intégralité du discours du président Modibo SIDIBE à l’occasion de la cérémonie de Synthèse des rencontres sur la sortie de crise

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Monsieur le Modérateur,

Madame le Rapporteur,

Mesdames et messieurs les Chefs de délégation et personnalités invitées en vos rangs et qualités, tout protocole observé

Ousmane SY ancien ministre, conférencier

Chers participants,

Je voudrais commencer par remercier chacune et chacun de vous, pour avoir  répondu à l’invitation du Parti des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE- An Ka Wuli), à participer à  la rencontre de ce matin.

Je voudrais adresser en particulier, mes sincères remerciements aux responsables de toutes les organisations politiques de l’opposition comme de la majorité, celles de la société civile, les dignitaires des diverses confessions religieuses de notre pays ainsi que les personnalités indépendantes et les hauts responsables de nos institutions républicaines, que nous avons rencontrés pour partager avec les uns et les autres nos préoccupations quant à la très grave situation que le Mali vit aujourd’hui, ainsi que nos propositions relatives à un processus de sortie de crise endogène et durable.

Nous nous félicitons aussi du constat que nous avons fait au cours de toutes  ces nombreuses rencontres, de la conviction affirmée par tous nos interlocuteurs de la nécessité impérieuse et de l’extrême urgence pour nous, maliens, d’œuvrer ensemble à trouver une solution aux maux qui minent notre pays. Tout comme nous nous félicitons de leur engagement déclaré à contribuer à la résolution de la crise. Grand merci à toutes  et à tous.

Mesdames et messieurs,

Nous le savons tous, mais je le répète, notre pays vit la crise la plus grave, la plus profonde et la plus dangereuse de son histoire contemporaine.

La situation sécuritaire, politique et économique, la surchauffe du front social, les conflits fratricides, la dégradation continue des conditions de vie des populations, la perte de confiance des citoyens à l’égard des Institutions de la République et de la classe politique, les trafics criminels en tout genre,  le risque de partition du Mali et d’effondrement de l’Etat, sont autant de réalités qui exigent des réponses appropriées et urgentes.

S’agissant de la question sécuritaire en particulier, les récents évènements de Dioura, Ogossagou et Guiré, emblématiques de l’inefficacité de l’Etat, viennent de confirmer dramatiquement la détérioration continue et inadmissible de la situation au centre du pays et dans le sahel occidental, après celle du nord. Sans oublier tous ces morts silencieux, ces enlèvements, la détresse de populations isolées, déplacées, la déstructuration de l’économie rurale.

Mesdames et messieurs,

Aujourd’hui que tous les voyants du pays sont passés au rouge vif, il y a urgence que notre peuple puisse se réunir dans la sérénité, pour parler et se parler, en toute responsabilité, de la base au sommet ;que tous, gouvernants, partis politiques, organisations de la société civile, citoyens maliens de l’intérieur du pays comme de la diaspora, ayons une conscience claire de l’urgence à mettre en œuvre les décisions courageuses et patriotiques devant permettre aux filles et aux fils du Mali de conjuguer ensemble leurs intelligences et leurs efforts pour sortir le pays de la trappe dans laquelle il est tombé.

C’est fort de cette conviction que nous avons décidé, au sortir des élections présidentielles de juillet-août 2018, d’engager des rencontres avec les partis politiques de la majorité comme de l’opposition, les organisations de la société civile, les confessions religieuses, des hauts responsables de nos institutions, et des personnalités indépendantes, pour partager avec tous, la vision du processus de sortie de crise de notre pays que le parti a élaborée.

Parce que sans projet, encore moins un agenda politique clair et consensuel de sortie de crise, c’est le chemin vers l’inconnu.

Aussi, il nous a paru évident que seule une démarche articulée en processus, ouvrant une vraie perspective pourrait rassurer nos compatriotes de l’intérieur et de la  diaspora, et rassurer ceux qui se tiennent à nos côtés.

Permettez-moi de rappeler le schéma proposé dans ce sens et qui a fait l’objet de nos échanges :

Le Président de la République, annonce à la nation malienne dans un message solennel son intention d’initier un Dialogue National Refondateur comme réponse à la grave crise multidimensionnelle qui affecte le Mali ;

Il missionne le gouvernement aux fins d’organiser une Conférence des Forces politiques et sociales maliennes dont l’objectif est de négocier un Accord politique qui permettra de convenir d’un processus véritable de sortie de la crise ;

Après un diagnostic partagé de la situation nationale, des enjeux, des défis et de nos vulnérabilités structurelles, la Conférence des Forces politiques et sociales conviendra d’un Pacte de stabilité pour la sécurité, la croissance et le développement qui sera inclus dans l’Accord politique, afin de créer un changement radical de gouvernance, un climat d’apaisement sur les fronts sécuritaire, politique, économique et social, de recréer un sentiment de confiance mutuelle.

 

Le Président de la République constituera dans le même temps une équipe de haut niveau présidée par une personnalité consensuelle crédible, compétente, aux faits des enjeux nationaux et moralement irréprochable pour conduire le Dialogue National Refondateur conformément à l’Accord politique obtenu dans le cadre de la Conférence politique ;

Le Dialogue National Refondateur portera sur l’ensemble des sujets d’intérêt national, la priorité étant donnée aux réformes politiques, institutionnelles et sécuritaires. Il donnera par la même occasion à l’Accord issu du processus d’Alger un souffle politique nouveau et partagé ;

Pendant la durée de ce processus, l’Etat ne s’arrêtera pas de fonctionner bien entendu. Le Président de la République, nommera un gouvernement de mission restreint qui aura la charge, en plus d’assurer le fonctionnement régulier de l’administration, de mettre en œuvre le Pacte de stabilité pour la sécurité, la croissance et le développement.

Le gouvernement de mission sera chargé aussi de la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles prioritaires issues du Dialogue National Refondateur, dont la révision constitutionnelle, selon un agenda électoral approprié

Les recommandations issues du Dialogue National Refondateur, consignées dans un Rapport adressé au Président de la République, auront force contraignante pour tous les gouvernements qui auront la charge de conduire les affaires publiques du Mali.

Mesdames et messieurs,

Nos rencontres autour de ce processus  nous ont permis de constater de nombreuses convergences de vue sur des points essentiels. Il s’agit principalement du diagnostic de la situation nationale, des enjeux et des périls, de l’idée d’un processus de sortie de crise solide et endogène, d’un agenda du Mali, de l’appréciation du processus que nous proposons, de la nécessité de ne plus  panser les plaies mais bien de les guérir, de la réaffirmation de la république et de ses valeurs, de la nécessité du dialogue national, des vulnérabilités de l‘Etat, de la démarche inappropriée de la révision constitutionnelle entamée par le gouvernement, du changement radical dans la gouvernance, entre autres.

Des interrogations aussi sur l’état de l’Accord pour la paix et ses implications, sur comment enclencher ce processus, comment le conduire, comment rendre opérationnel le dialogue national refondateur.

Suite à ces échanges, il nous a paru logique et constructif de réunir tous ceux avec lesquels nous avons partagé notre proposition de sortie de crise dans le but  d’élaborer ensemble la synthèse de nos points de vue respectifs, afin d’en établir les convergences et de nous interroger sur la suite à donner à notre quête commune d’une sortie de crise effective et durable pour notre pays.

Ce faisant il nous a semblé opportun, sans exclure quelque aspect que ce soit, d’approfondir nos échanges sur le dialogue national refondateur, le sens et la portée de la Conférence des forces politiques et sociales (accord politique), et la nécessité d’un apaisement des différents fronts qu’induit le pacte de stabilité pour la sécurité, la croissance et le développement.

Pour la pierre angulaire du processus de sortie de crise, à savoir le Dialogue national refondateur nous avons demandé à Ousmane Sy qui n’est plus à présenter et qui a développé depuis quelques années et avec pertinence une analyse sur le sujet, d’introduire cette thématique.

Et il  est évident, qu’aucune démarche visant à apporter une solution structurelle sérieuse, durable et efficace ne saurait être envisagée sans la contribution active et constructive de l’ensemble des forces politiques, économiques, sociales et citoyennes du pays ; et cela à travers la tenue d’assises nationales visant à refonder l’infrastructure institutionnelle de notre pays, à relégitimer l’Etat sur des bases endogènes, à inventer un nouveau fonctionnement institutionnel, une nouvelle alliance entre les citoyens et leurs gouvernants.

Certes le Président de la république dans sa dernière adresse à la nation a déclaré le dialogue national  incontournable, mais déjà les indications données, le fait  de placer la question de la révision constitutionnelle au niveau d’une concertation nationale montrent bien que nous devons ensemble cerner ce que ne doit pas être le dialogue national.

Merci à Ousmane SY qui a accepté d’introduire cette thématique et je suis certain que son exposé et les débats qui vont suivre seront une première dans le « cadrage » conceptuel et opérationnel d’un dialogue national véritable et , dont l’objectif à terme, est de disposer  de propositions endogènes et partagées devant permettre à notre pays d’engager les réformes institutionnelles, politiques, économiques et sociales indispensables à sa sécurité, son développement, sa croissance et à sa modernité.

Mesdames et messieurs,

Nous nous sommes enrichis de nos volontés communes de redresser notre pays. Le Mali est en situation d’urgence nationale. Il est temps d’agir, de s’attaquer au Mali en crise. Notre rencontre d’aujourd’hui est une étape importante dans la construction d’un agenda de sortie de crise solide et durable. Merci pour ce que nous sommes entrain d’entreprendre pour notre pays.

Je vous remercie de votre attention.

Modibo Sidibé

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4 COMMENTAIRES

  1. Le problème est que ce Modibo SIDIBE est un égoïste hors pair ….alorsque Modibo Sidibe a accompagne tout les pouvoirs du Mali au Temps du GENERAL Moussa TRAORE N°2 du Ministère de la Défense au temps des tueries des Manifestants , Sous Alpha : les 10 ans de ALPHA ce égoïste Modibo est MINISTRE ,avec ATT 1er Ministre …cet ÉGOÏSTE MODIBO SIDIBE A EU TOUT LE TEMPS DE SERVIR le Mali ….Mais hélas il l ‘a fait de façon médiocre et MAINTENANT IL VIENT DÉRANGE NOS OREILLES PAR SES PUBLICITÉ POLITIQUE qu’oblige ses résultats NUL des différentes élections

  2. Ce Monsieur etait Premier Ministre sous ATT, n’est-ce pas? Ministre a plusieurs fois meme de la Sante Publique? Ce n’est pas lui qui a cuisine l’operation riz, alors arretes de nous pondre des articles fleuves qui ne veulent rien dire.

  3. Votre clairvoyance, votre constance et votre connaissance des dossiers administratifs de ce pays avec votre compétence conjuguées font de vous un acteur incontournable de résolution de cette crise. Il ne s’agit pas de s’agiter ça et là, mais d’une perception et une conception réelle et sérieuse de cette sortie de crise. Tous les maux que vous avez décriés depuis les élections de 2012 reviennent comme un boomerang. Aujourd’hui l’opinion s’accorde à vos points de vue et s’en accommode. Tant mieux, car plus tard jamais vaut mieux. C’est le MALI et c’est pour nous TOUS.

  4. Merci à M. Modibo SIDIBE , qui a n’en pas douter est soucieux du destin de notre bien commun à savoir le Mali. Mais tout ce que nous voulons entreprendre pour le bien du Mali doit se faire sans IBK et son système . L’homme aspire à tout sauf l’amour du pays. Si les maliens veulent un paix de paix et de concorde, ils doivent se débarrasser d’IBK. C’est vrai qu’il y’a dans ce pays des femmes et des hommes capables de pacifier , mais sans IBK qui n’a d’autre souci que de rester sous la tutelle de la France, prête à sacrifier l’unite de Mali pour obtenir ses intérêts personnels. Notre prise de conscience doit nous amener à réfléchir ensemble comment se débarrasser d’IBK démocratiquement afin de minimiser les dégâts .

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