Interview de Me MOUNTAGA TALL, Président du CNID-FYT

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Après plus de semaines de campagne dans la région de Ségou, en train de défendre le bilan du candidat Amadou Toumani Touré, le président du CNID-FYT, Me Mountaga Tall est plus confiant quant à la réélection du candidat ATT. Cela, après avoir sillonné les sept cercles de Ségou et les 30 communes. Le président du CNID, qui est en même temps coordinateur des actions de l’ADP (Alliance pour la Démocratie et le Progrès) dans ladite région, a voulu nous recevoir dans son Ségou natal dans un bref entretien.

Au cours de cette interview à bâtons rompus, Me Mountaga Tall parle de la gestion du Mali lors des cinq dernières années, de l’ADP, de l’élection présidentielle du 29 avril 2007 et de la campagne de l’ADP. A l’issue de cette rencontre, Me Tall s’est dit très confiant quant à la réélection du candidat ATT dès le premier de l’élection présidentielle. Lisez plutôt !

Le Malien : Connu hier comme étant l’un des artisans principaux du regroupement politique “ Espoir 2002 ”, aujourd’hui vous êtes dans un autre regroupement politique qu’est l’ADP (Alliance pour la Démocratie et le Progrès) qui d’ailleurs soutient la candidature du président sortant, M. Amadou Toumani Touré, quelles sont les motivations profondes de ce choix ?

Me Mountaga Tall : Vous avez parlé de l’artisan principal d’Espoir 2002, effectivement, le temps devrait venir pour nous de s’expliquer dans quelles circonstances précises est créé le regroupement Espoir 2002. Je me contente seulement de rappeler aujourd’hui que lorsque nous créons Espoir 2002, nous avons en projet un regroupement qui se situait résolument dans l’opposition et qui se battait pour la réalisation de l’alternance. Dans ce cadre, tout ce qui, à l’époque, n’appartenait pas à l’opposition nous a rejoint. Maintenant, pourquoi, depuis cinq années Espoir 2002, dans toutes ses composantes sont en campagne pour le Président de la République Amadou Toumani Touré ? Je ne connais pas un seul parti de Espoir 2002, aujourd’hui qui ont dénoncé cette campagne. Chacun est resté encore à la place qui était la sienne dans le dispositif institutionnel pour la gestion commune des affaires de l’Etat.

Puisque Espoir 2002 n’a jamais décidé d’arrêter ce soutien, nous nous poursuivons dans le cadre de ce soutien au sein de l’ADP (Alliance pour la Démocratie et le Progrès). Mais nous allons très loin. Nous sommes dans l’ADP par éthique, par morale et honnêteté pour nous-mêmes. Nous avons été partie prenante à l’action gouvernementale pendant les cinq dernières années et nous n’avons pas décidé de dénoncer cette participation et de quitter le gouvernement à partir du moment où nous nous sentons comptables du bilan. Un bilan qui est présenté aujourd’hui et il n’est pas question pour nous à quelques semaines de l’élection présidentielle de dénoncer ce que nous-mêmes avons fait car, ce bilan est le nôtre.

La deuxième raison, c’est que, nous avons conscience et cela est extrêmement important, il y a beaucoup de travail a été fait par le candidat ATT et le chantier reste ouvert. Donc, il faut lui donner la chance de continuer ses œuvres de construction du pays.

Troisièmement, le pays est en chantier et aujourd’hui le Mali est très bien avancé grâce aux projets de développement du candidat ATT.

Le Malien : Pourquoi le CNID n’a pas présenté un candidat à l’élection présidentielle ? Et cela pour la première fois, depuis le Mali démocratique.

Me Mountaga Tall : Je viens d’annoncer les raisons en répondant à votre première question.

Le Malien : Partant du principe que dans tous les regroupements, il y a ce qu’on appelle les pour et les contre, d’où une crise de leadership. Est-ce que l’ADP souffre d’une telle crise ?

Me Mounatag Tall : Vous savez, récemment, notre pays récèle en son sein de très grand footballeurs qui évoule dans les meilleures équipes mondiales aujourd’hui. Dieu merci. Quant on les met ensemble pour jouer au compte du Mali, il y a toujours des difficultés parce que il y a un temps d’apprentissage. C’est pour cette raison que quand on met les partis politiques ensemble, chacun doit jouer le rôle qui est le sien, à la place qui est la sienne.

Le Malien : Revenons à la campagne présidentielle. Un des candidats disait l’autre jour sur RFI que vous êtes des accompagnateurs. Tall est-il d’accord avec ces propos où quelle est votre position réelle ?

Me Mountaga Tall : Que je n’ai pas répondu à cette partie de la classe politique qui ne m’a pas entendu et que je les suggère de prendre le problème par l’autre bout en considérant que c’est IBK (Ibrahim Boubacar Kéïta) qui m’a quitté.
Vous savez, nous avons tous un cursus politique dans ce pays, une pratique, une théorie qui sont connus. Je ne voudrais pas engager des vaines polémiques et je ne sais pas qui est ce candidat parce que je m’occupe de la campagne mais pas de lecture de journaux, pas d’écoute de radio. Mais, je voudrais m’en tenir au jugement du peuple malien sur chacun d’entre nous. Et pour ce qui me concerne, j’ai la prétention de dire que ce jugement est tout sauf defavorable.

Le Malien : L’univers de rumeurs retient que le Chef de l’Etat sortant refuse de débourser de l’argent pour sa campagne, en raison du soutien populaire qui est derrière lui. Vous, en tant que membre influent des leaders politiques et porte parole du candidat, quelle explication donnez-vous à ce sujet ?

Me Mountaga Tall : Si ce que vous dites est exact, il faut rendre hommage à tout l’ADP parce que, à ce que je sache, personne n’a quitté ce regroupement parce que le président ou le candidat aurait refusé de débourser. Cela veut dire que ce qui nous unis n’a rien avoir avec les questions pratiquement financières et matérielles. Nous avons un parti qui a pour nom le Mali et rien d’autre. Jamais nous avons demandé que l’argent soit déboursé, jamais le candidat que nous avons décidé de soutenir, n’a réduit nos relations à des questions bassements matérielles. Nous avons d’autres ambitions pour notre pays et c’est cela qui compte. Que ceux qui veulent ramener un tel projet à des questions d’argent regardent dans la glace.

Le Malien : Quelle lecture faites-vous de votre parti, le CNID à Ségou qui doit être votre grenier électoral ?

Me Mountaga Tall : Vous savez, nous sortons d’un congrès. A ce congrès, il y avait 55 sections de l’intérieur représentées. C’était un des plus grands congrès jamais organisé par un parti politique. C’est dire qu’on ne peut pas réduire le CNID à Ségou. Mais, cela dit, je suis fier que Ségou soit un des bastions du parti parce que, je crois sincèrement que tout dirigeant politique doit avoir un bastion électoral qui devrait être son lieu de naissance. Moi, je suis fier de me battre, d’être accompagné par les gens de Ségou. Je me force à faire en sorte que la confiance qui existe entre nous soit constamment renforcée et renouvelée au fil des élections. Mais je considère aussi que le CNID doit se battre dans tout le Mali et pour tout le Mali.

Le Malien : M. le président, que pensez-vous de la campagne après deux semaines et la position de votre candidat. Est-ce que vous êtes confiant quant à la réélection du candidat Amadou Toumani Touré ?

Me Mountaga Tall : Vous savez, depuis l’ouverture de la campagne électorale présidentielle le 08 avril dernier, j’ai fait le tour des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso en train de m’interroger à Ségou. Hier et avant hier, j’ai fait le tour de la plupart des communes de Ségou. Je bouclerai dans les 48 heures qui viennent et j’ai fait le tour de l’ensemble des cercles de la région. Donc, je peux aujourd’hui essayer d’évaluer un peu les rapports de force. Aujourd’hui, pour ma part, une préoccupation majeure est à craindre. Je crains que par l’absence des candidats opposés au nôtre, nous nous retrouvions avec des scores extrêmement forts dès le premier tour. Je pense, je n’ai pas de conseils à donner, il est peut-être important qu’au-delà de ce que l’on essaie de faire croire par une certaine presse, je n’accuse pas tous les journaux que le travail sur le terrain prévale pour tous. En tout cas, c’est le cas pour notre candidat Amadou Toumani Touré qui est en train de sillonner tout le Mali. Mais, c’est ce que le cas pour l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès qui va où le candidat ne va pas pour porter le message du bilan et le projet. Donc, je n’attend, si Dieu le veut bien à un bon résultat pour notre candidat.

Le Malien : M. le président, je veux savoir: au cas où votre candidat, le président sortant, gagnerai, vous êtes plus d’une trentaine de partis politiques à lui soutenir. Est-ce que vous n’aurez pas de problème de gestion d’effectif dans la gestion du pouvoir ?

Me Mountaga Tall : Ecoutez, nous ne sommes pas peut-être pas sur la même longueur d’onde. Nous avons dit que notre projet commun, c’est le Mali et croyez-moi, le Mali est assez grand pour diriger 44 partis politiques.

Le Malien : Votre mot de la fin ?

Me Mountaga Tall : Comme tous les Maliens soucieux du Mali, je souhaite des élections transparentes et apaisées. Je me réjouis aujourd’hui que malgré des attaques qui sont totalement aux antipodes des engagements pris dans le code de bonne conduite des partis politiques, notre candidat Amadou Toumani Touré et nous tous au niveau de l’ADP, du Mouvement citoyen et les associations sommes restés sereins. A mon avis, cela doit persevérer jusqu’au bout de la campagne qui pour nous devait opposer des arguments, des projets et des bilans parce que nous ne sommes pas les seuls à avoir gerés ce pays. Mon second souhait est que le taux de participation, cette fois-ci, soit fortement relevé par rapport aux élections passées. Et je souhaite que le soir de la proclamation des résultats des élections, chaque candidat ait le courage de décrocher leur téléphone pour féliciter celui qui sera le vainqueur. Ainsi, le Mali seul sortira gagnant de cette compétition.

Propos recueillis par Seydou DEMBELE

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