Crimes-atteintes aux droits de l’Homme : La CPI ouvre un nouveau dossier au Mali

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Human Rights Watch, une organisation internationale de défense des droits de l’homme, a récemment produit un rapport faisant état de graves violations des droits de l’homme par les forces armées maliennes et l’existence de fosses communes au centre du pays. Pour en savoir davantage sur ces affaires, la Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une enquête. L’information a été donnée, le mercredi dernier à Bamako, par la procureure de cette juridiction internationale, Fatou Bensouda. Cependant, la CPI a déjà sur son bureau une plainte du gouvernement du Mali au sujet des crimes commis au Nord à partir de 2012, suite à l’occupation de cette partie par des groupes armés.

Fatou Bensouda était dans notre pays (les 17 et 18 octobre dernier). A l’occasion, elle a annoncé l’ouverture d’une enquête par la CPI, suite au rapport de Human Rights Watch mettant gravement en cause les forces armées maliennes dans la violation des droits de l’homme. «Une enquête  a déjà été ouverte par  la CPI, afin d’éclairer les zones d’ombre », avait déclaré Mme Bensouda lors de la conférence de presse conjointe  avec le  ministre de la justice du Mali, Me Ismaël Mamadou Konaté. Elle a précisé avoir été invitée par le gouvernement, après la publication du rapport de Human Right Watch, à venir constater s’il a eu réellement  des cas de violations des droits de l’homme.

Réagissant à l’ouverture de l’enquête par la CPI, Me Konaté a rappelé aussi que le gouvernement, à travers le ministre des Droits de l’homme et de la Réforme de l’Etat, a effectué une visite dans la zone indiquée dans le rapport de l’organisation Human Rights Watch. «Après avoir effectué une tournée dans les différentes localités indiquées, il n’a pas trouvé de charnier. Il reste dans l’attente et à l’écoute de cette organisation pour lui donner des indications plus précises… »

Le rapport en question accuse des éléments de l’armée malienne  de s’être livrés à des meurtres extrajudiciaires, à des disparitions forcées, à des actes de torture et à des arrestations arbitraires à l’encontre d’hommes accusés de soutenir les groupes armés islamistes.

Des fosses communes ?

Ces violations se seraient  produites entre la fin 2016 et juillet 2017 dans la région de Mopti.

Des exactions ont eu lieu « dans une moindre mesure » dans la région de Ségou, affirme le rapport de HRW. Qui a « documenté l’existence de trois fosses communes qui auraient contenu les cadavres d’au moins 14 hommes exécutés après avoir été détenus depuis décembre par des militaires maliens ».

Ces militaires auraient également « fait subir des brutalités, des brûlures et des menaces à des dizaines d’hommes accusés de soutenir les groupes armés islamistes », ajoute l’organisation, qui fait par ailleurs état de « 27 cas de disparition forcée ».

Les groupes armés islamistes ont pendant la même période eux aussi commis de « graves abus » dans le centre du Mali, procédant à des « exécutions sommaires de civils et de militaires de l’armée malienne, à la destruction d’écoles et au recrutement forcé d’enfants soldats », selon l’ONG, qui se base notamment sur des entretiens réalisés avec 48 victimes d’abus et de témoins

Face à ces graves accusations, l’armée malienne avait vigoureusement réagit. « Il s’agit d’allégations mensongères dont l’objectif n’est autre que de saper le moral des troupes sur le théâtre des opérations », dénonce, un haut responsable du ministère de la Défense. Selon ce responsable, les personnes soupçonnées de liens avec les djihadistes sont arrêtées et transférées à Bamako, « dans le respect de la dignité humaine ».

Mémé Sanogo

 

 

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