3e édition de la Table Ronde ‘’Forum A la Une’’ : Des compensations de crimes coloniaux réclamées
Le samedi 19 juillet à Bamako, la 3e édition de la Table Ronde dénommée ‘’Forum A la Une’’ s’est tenue sous le thème principal : « Crimes coloniaux : l’heure des compensions a sonné ».

Organisée par ‘’Youri Communication’’ en partenariat avec Africable Télévision, cette rencontre avait pour panelistes Daouda Naman Tékété, journaliste et écrivain ; Assane M. Seye, ancien journaliste et auditeur de justice et les honorables Mohamed Ousmane AG Mohamedoun Haïdara, Ousseynou Ouattara et Youssouf Z Coulibaly, tous membres du CNT, en présence du Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), Pr Alkadri Diarra.
La conférence avait des sous-thèmes distincts. A savoir : « Du passé colonial au futur panafricain : les enjeux et les modalités des compensations justes et durables » ; « Vers une Justice réellement réparatrice pour l'Afrique : limites de la CPI et perspectives d'une Cour Africaine » ; « Impératif des réparations et des compensations et pistes d'action concrètes pour le Mali et l'Afrique » ; « De la quantification et évaluation des dommages coloniaux aux mécanismes de réparations financières et de restitution » et « Les réparations coloniales : un impératif de justice pour le développement durable au Mali ».
En effet, selon le promoteur de l’Agence ‘’Youri Communication’’, le journaliste Robert Dissa, l'Union Africaine (UA) a décrété 2025 comme l'année des réparations dont le thème officiel est « Justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine par le biais des réparations ». Ladite décision, dit-il, a été prise lors de la 37e Session Ordinaire de l'Assemblée de l'UA, qui s'est tenue les 17 et 18 février 2024 à Addis-Abeba, Éthiopie. Elle fait suite à la proposition issue de la Conférence d'Accra sur les Réparations en 2023.
Que l'objectif de cette initiative est de faire progresser le discours et les actions en faveur de la justice réparatrice pour les injustices historiques découlant de l'esclavage transatlantique, du colonialisme et de l'apartheid, ainsi que du racisme systémique persistant. « Cela inclut non seulement des compensations financières, mais aussi des restitutions symboliques, des réformes institutionnelles, la restauration culturelle, l'éducation publique et des politiques économiques inclusives » a-t-il spécifié.
Il poursuit que pendant des siècles, l'ombre du colonialisme a plané sur de vastes régions du monde et d'Afrique, laissant derrière elle des cicatrices indélébiles. « Des vies ont été brisées, des cultures pillées, des ressources spoliées, et des destins entiers ont été irrémédiablement altérés. Aujourd'hui, nous ne sommes plus à l'heure des silences complices ni des amnésies opportunistes. L'histoire nous interpelle et nous rappelle que la justice, même tardive, est une exigence morale et un pilier de la réconciliation » a plaidé M. Dissa tout en affirmant que la présente table ronde est un appel à la réflexion, un espace de dialogue constructif. Et surtout, une plateforme pour aborder de front la question cruciale des réparations et des compensations. « Il ne s'agit pas ici de réécrire le passé, mais bien de regarder son héritage en face pour construire un avenir plus juste et équitable »a clarifié l’initiateur dudit Forum.
Pr Alkadri Diarra, Président de la CNDH qui a eu l’honneur de faire le discours d’ouverture du forum en a profité pour rappeler la responsabilité de tout un chacun de protéger le droit de l’Homme. Avant de réitérer son engagement à accompagner les autorités ainsi que les victimes dans leur quête de justice et de réparation. Cependant, il a déploré la non-implication de sa commission durant tout le processus de justice transitionnelle dont il est convaincu d’y contribuer grandement.
La table ronde a été auréolée également par d’autres contributions, dont celle du malien, l’honorable Modibo Sacko, Président de la Cour africaine de l’UA et du sénégalais, Dr Diawdine Amadou Bakhaw DIAW, historien et économiste, en même temps Président de l’Association des Wolof.
Mariam Sissoko
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