Spécial 22 septembre 2025, Forces de défense et de sécurité : Un commandement des opérations spéciales mis sur pied
Cet organe unique de commandement relèvera de l'autorité du Chef de l'État et sera placé exclusivement sous les ordres du chef d'État-major général des Armées. Sa création s'inscrit dans le cadre des réformes enclenchées au niveau des Forces armées et de sécurité au regard de l'évolution des défis sécuritaires

Centraliser la planification, la préparation et le commandement des opérations militaires menées par les forces spéciales de notre pays. C'est en substance l'objectif principal de la création en cours du Commandement des opérations spéciales en abrégé (COS). Le projet de loi et afférent a été adopté par le Conseil national de Transition (CNT) lors de sa session extraordinaire d'août 2025 et promulgué par le Président de la Transition, le 20 août 2025.
La création du COS s'inscrit dans le cadre des réformes enclenchées par les Forces armées et de sécurité au regard de l'évolution des défis sécuritaires. Des réformes qui ont permis de créer plusieurs unités des forces spéciales, notamment le Bataillon autonome des forces spéciales et des centres d'aguerrissement (BAFS-CA), les Forces antiterroristes (Fat), la Force spéciale aérienne (Fsa) et le Groupement de reconnaissance et d'intervention (Gri). Cependant, les retours d'expérience issus de l'emploi de ces différentes unités des forces spéciales en opération pour l'atteinte des objectifs d'intérêt stratégique ont mis en exergue certaines insuffisances.
Il s'agit notamment de l'absence de coordination entre les unités des différentes forces spéciales, du manque de synergie d'action entre elles, de la nécessité de rationaliser l'utilisation des unités spéciales. S'y ajoute, le besoin de disposer d'un organe unique de planification et de conduite des opérations spéciales, le manque d'autonomie.
C'est pour corriger les insuffisances constatées qu'il a été décidé de créer un organe unique de commandement opérationnel des forces spéciales appelé Commandement des opérations spéciales. Cet organe relèvera de l'autorité du Président de la République et sera placé exclusivement sous les ordres du chef d'État-major général des Armées.
SYNERGIE D'ACTION- La création du COS permettra de pallier l'absence de coordination entre les différentes forces spéciales, de les fédérer sous un commandement unique afin d'obtenir une synergie d'action. Il entend également optimiser l'utilisation des ressources humaines et matérielles, tout en améliorant la formation et la préparation des opérations, adapter les forces spéciales à des contextes opérationnels variés, répondant ainsi à une grande diversité de menace et de missions. Sans oublier l'octroi aux unités des forces spéciales, d'une autonomie stratégique afin de remplir efficacement leur contrat opérationnel.
Le COS comprenda un organe de commandement composé d'un Commandant et son adjoint, d'organes en état-major et de divisions, et un centre de planification et de conduite des opérations spéciales constitué de neuf cellules. Il convient de souligner que les forces spéciales sont créées pour exécuter des tâches spécifiques dont les forces classiques n'ont pas les capacités. Elles produisent également de façon ponctuelle et pendant un temps limité, un effet de choc pour inverser le rapport de force afin de permettre l'engagement des forces classiques.
Très rustiques et agiles, les forces spéciales peuvent évoluer en permanence dans des environnements très difficiles pour contenir la menace. Elles sont mises en œuvre suivant des doctrines nécessitant de raccourcir la chaîne de commandement en raison des sensibilités et de la discrétion qui caractérisent leurs engagements.
Les contraintes de formations spécialisées des opérateurs, de besoin de sites d'entraînement, d'emploi d'équipements particuliers et de mutualisation de moyens techniques imposent une unification des forces spéciales pour optimiser leur rendement. Les forces spéciales de notre pays sont celles du ministère de la Défense et des Anciens Combattants et les forces antiterroristes du département en charge de la Sécurité et de la Protection civile. S'agissant des forces spéciales du ministère en chargé de la Défense, elles sont : BAFS-CA, Fsa et Gri. Quant aux forces antiterroristes du ministère en charge de la Sécurité, elles comportent le Groupement antiterroriste de la police nationale (Gat-PN) et la Force antiterroriste (Fat) composée d'un groupement de la gendarmerie nationale et d'un groupement de la garde nationale.
Ces forces, auparavant subordonnées à divers niveaux de commandement, seront désormais astreintes à un commandement unique, favorisant la conduite des opérations spéciales suivant un cycle vertueux et en fournissant des capacités variées pour contenir les menaces en perpétuelles mutations. La création du COS est donc une réponse à un besoin d'harmonisation des procédures d'emploi des unités spéciales. Il convient de préciser que la structure n'est pas un corps de carrière, en ce sens que les opérateurs sont appelés à rejoindre leurs unités d'origine à partir du moment où ils ne sont pas en mesure de répondre aux exigences pour la servir.
D'après le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de division Daoud Aly Mohammedine, il fallait mettre ces différentes forces spéciales ensemble sous un seul commandement afin de rendre beaucoup plus faciles la gestion des ressources humaines, la planification, la coordination et la conduite des opérations. Pour lui, en mutualisant les moyens humains et matériels qu'il faut avec ces forces, cela permet d'aller très vite en termes de compte rendu et de chaîne de commandement.
Bembablin DOUMBIA
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