Cédéao : une troïka pour les discussions du post-retrait de l’AES
Alors que le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger est effectif, la Cédéao met en place une troïka pour en gérer les implications politiques, économiques et institutionnelles.

Réunis à Abuja dimanche 22 juin à l’occasion du 67e sommet ordinaire, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont annoncé la création d’une troïka ministérielle, appuyée par un négociateur en chef et le président de la Commission, chargée de piloter les discussions post-retrait avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger, aujourd’hui membres de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Ce dispositif vise à encadrer politiquement et techniquement la sortie de ces trois pays, devenue effective en janvier 2025, conformément à l’article 91 du traité révisé de la Cédéao, qui prévoit un délai d’un an entre l’annonce du retrait (janvier 2024) et son application.
La troïka devra notamment préserver les droits des citoyens ouest-africains, garantir le respect des engagements existants, et gérer les conséquences institutionnelles, sécuritaires et économiques de cette rupture. Constituée en septembre 2023, l’AES s’est dotée d’un cadre confédéral en juillet 2024, marquant son autonomie croissante avec la création d’un drapeau, d’un logo, d’un hymne, d’un passeport commun, et d’un projet de force conjointe, en remplacement du G5 Sahel que ces trois pays ont également quittée.
Malgré la fracture, les deux blocs ont tenu à préserver la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace ouest-africain. La Cédéao comme l’AES ont souligné leur attachement à cet acquis fondamental, évitant une rupture brutale dans les échanges humains et commerciaux.
Dans un appel à la réconciliation, le président sortant de la Cédéao, Bola Ahmed Tinubu, a exhorté ses anciens partenaires sahéliens à réintégrer la Communauté. « Nos portes leur restent ouvertes pour l’unité, la solidarité et la vision commune de l’avenir », a-t-il déclaré à l’ouverture du sommet.
La rencontre d’Abuja est intervenue un mois après la session de dialogue tenue à Bamako le 22 mai 2025 entre la Commission de la Cédéao et les ministres des Affaires étrangères de l’AES.
AC/Sf/APA
Apanews
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