Emigration : Les transferts financiers

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Les débats tenus au cours des Journées de l’Association malienne des Expulsés ont porté sur l’émigration et le développement : 50 ans après les indépendances. A l’occasion, Samba Tembely, chargé des réseaux et alliances de la Cad-Mali , a fait une communication sur l’indépendance et les conditionnalités de l’aide au développement. Il a notamment rappelé que sur un total de 4 millions de Maliens émigrés, 3,5 millions résident en Afrique de l’Ouest et 200.000 en Europe.

 

Transferts financiers des Emigrés

Concernant les transferts financiers des Emigrés vers leur pays, Samba Tembely a indiqué : ‘’nous serons tentés de soutenir l’émigration parce qu’elle rapporte beaucoup d’argent et Dieu seul sait à quel prix. Certes, les transferts sont non négligeables. A titre d’exemple, les émigrés maliens en France uniquement, ont envoyé au Mali en 2007 près de 300 millions de dollars soit 200 milliards de Fcfa, soit près de 1/3 du budget national (732,1 milliards de Fcfa) et représente presque 4 fois l’Aide publique au développement française au Mali en 2007, 10 fois l’apport du FMI en 2008 et 5 fois celui de la Banque Mondiale à la même période et enfin représente la moitié du total de l’aide au développement en 2008 (434 milliards de Fcfa). ‘’ Du coup, a-t-il dit, on néglige d’autres aspects tels que le choix d’émigrer, le droit à la libre circulation des personnes. Un autre aspect dont on ne parle pas, a-t-il fait remarquer, est la saignée causée par le départ massif des jeunes, bras valides de développement. Notre pays, a indiqué Samba Tembely, se trouve dépourvu de cette richesse humaine importante parce que celle-ci estime, sans le savoir vraiment, que son dur sort au pays ne lui offre aucune perspective réelle et meilleure que le parcours risqué de l’émigration.

Ce sort violent sans perspective, a-t-il soutenu, est le fruit des choix politiques de développement de nos Etats ou plutôt d’impositions de politiques de développement de nos pays avec la complicité de nos dirigeants. Il s’est posé la question de savoir, dans ce cas, si l’on peut réellement parler d’indépendance de nos pays, ce qui sous entend une autonomie politique, une souveraineté nationale. Il a fait observer qu’aucune décision sérieuse ne peut être prise sans le consentement du FMI et de la BM, à cause du mode de livraison de l’aide publique au développement. Il a rappelé que les accords conclus entre notre pays et le FMI en mai 2008 exigeaient les privatisations de la CMDT, de l’EDM et de la Sotema. Il a souligné : ‘’en plus, il faut noter la multiplicité des procédures des bailleurs, le décalage entre le décaissement de l’aide et le cycle budgétaire du pays, le manque de coordination de l’aide par le gouvernement, le budget d’investissement de l’Etat financé à 80% par l’aide et non exécuté, selon les procédures budgétaires nationales. ‘’ Pourtant, Samba Tembely a attiré l’attention sur le paradoxe malien. En effet, a-t-il signalé, troisième producteur d’or du continent après l’Afrique du Sud et le Ghana, le sous sol malien présente une richesse assez diversifiée. Ce qui classe, a-t-il fait remarquer, notre pays parmi les 8 pays les plus riches du monde en ressources, mais parmi les 5 pays les plus pauvres du monde, ne devançant que des pays en conflit.

Baba Dembélé

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