L’industrie malienne toujours à la traîne : La balance commerciale déficitaire de plus 400 milliards FCFA

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Au Mali, la manufacture contribue à 6% au PIB contre une moyenne de 11% dans la zone UEMOA. Et la balance commerciale reste déficitaire de plus de 400 milliards FCFA. Pour changer cette mauvaise donne, l’Organisation Patronale des Industriels (OPI) multiplie des initiatives.

A la faveur d’une Assemblée générale tenue le samedi 11 novembre dernier au siège du Conseil National du Patronat Malien (CNPM), l’OPI a présenté son rapport d’activités de l’année écoulée. Par la même occasion, le président de l’OPI, Cyril Achcar a remis au ministre du Développement Industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, le catalogue des produits industriels ‘’Made in Mali’’.  Avec pour objectifs : de faire connaitre les produits fabriqués au Mali, de valoriser la production locale ‘’Made in Mali, d’encourager l’investissement productif, d’orienter la commande publique en faveur des productions nationales pour tirer le secteur industriel malien de sa profonde léthargie.

Selon CyrillAchcar, l’OPI regroupe 130 unités industrielles et contribue avec les entreprises minières et celles du bâtimentet Travaux Publics au secteur secondaire  à hauteur de 22 % au PIB. Mais pris séparément, d’après l’Instat, la manufacture contribue à hauteur de  6% du PIB  contre une moyenne UEMOA de 11%. Et le secteur connait d’énormes problèmes. Au nombre desquels : la contrefaçon, la concurrence déloyale, l’état des zones industrielles, l’absence d’énergie ou les coupures à répétition de l’EDM, le problème d’argent pour les investissements industriels et le manque de disponibilité de la matière première locale entre autres. D’après lui, la balance commerciale du Mali est déficitaire de plus 400 milliards FCFA et le pays est premier importateur de la zone UEMOA.

Pour le président du CNPM, Mamadou Sinsy Coulibaly, le commerce traditionnel tue l’industrie. Alors qu’aucun pays au monde ne peut se développer sans l’industrialisation. En collaboration avec le Ministère du Développement Industriel et ses autres partenaires, l’OPI s’est fixé comme objectif de rehausser la part de contribution du secteur industriel au PIB, de 6 à 15% dans les trois prochaines années.

Dans cette dynamique, le président de l’OPI, CyrillAchkar a rappelé que le choix du thème de la commande publique lors de la JIA 2014, 2015 et 2016 a porté fruit. Car selon lui,  le Gouvernement à travers le Ministère du Développement Industriel travaille assidument à la signature d’un décret encourageant les produits locaux dans la commande publique en respectant les règles communautaires.

Pour lui, la promotion des achats publics de biens et services produits localement, marque ainsi le début d’un processus d’incitation à fabriquer localement pour faire face aux besoins réels de l’Administration Publique en matière de biens d’équipement, de consommables et de consommations.

Au titre des activités réalisées par l’OPI, de mai 2016 à mai 2017, CyrillAchkar a cité entre autres : l’inscription dans la loi de finances 2017 de la déductibilité du taf sur les investissements productifs, la mise en place d’un fonds d’investissement en sus du fonds de garantie auprès du FGSP, la relecture partielle du décret sur la répartition des produits amende, confiscations, pénalités, frais de poursuite et de primes sur les saisies et fraudes.

Mais aussien 2016 dit-il,  la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali a donné son accord  pour appuyer une étude supplémentaire dans la continuité du partenariat qui la lie à l’OPI. Une étude en cours sur les entrepôts privés et leur impact sur l’industrie nationale a été confiée à Moussa Diakité, expert en la matière.

Le ministre du Développement Industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim quant à lui a invité les industriels à veiller sur la qualité des produits fabriqués. Il a donné l’assurance que son département ne baissera jamais les bras dans l’accompagnement du secteur industriel.

Lassina NIANGALY

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