Mot de la semaine : Souvenir

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Comme le jeudi 22 septembre 1960, c’est un autre jeudi qui consacra la célébration du 56ème anniversaire de l’accession du pays à  l’indépendance.  Que de chemins parcourus, que de réalisations faites, mais aussi que d’espoirs déçus. Cet anniversaire, jadis fêté avec faste, éclat, fierté  et enthousiasme, est en passe de devenir aujourd’hui un simple Souvenir. Souvenir des temps anciens, mais aussi souvenir des batailles perdues. Pour rappel, c’est un jeudi 22 Septembre 1960 que la République du Mali est née sur les cendres fumant du Soudan français. Ce jour qu’on croyait avoir sonné définitivement le glas de l’esclavage, de la soumission, de la servitude, de l’assujettissement, n’est aujourd’hui qu’un leurre tant la France néo coloniale et altière est plus présente aujourd’hui qu’hier. L’espoir qu’a suscité l’accession du Mali  à la  souveraineté nationale et internationale, s’est effondré  comme un château de cartes sur une dune de sable. Le Mali est toujours à la case départ et on a l’impression que l’indépendance tant vantée, tant chantée  semble n’être que politique. Les rênes de l’économie sont tenues par l’ex puissance coloniale à travers un esclavage monétaire par le Franc CFA que ses collaborateurs, la minorité intellectuelle embourgeoisée accrédite de stabilité. Quant à  la grande masse populaire, elle broie toujours du noir. L’ancienne puissance coloniale domine tous les secteurs de la vie socioéconomique du Mali, allant de ses stations TOTAL aux sociétés de télécommunications ORANGE et MALITEL en passant par ses consortiums Bolloré, Barkhane et autres, laissant ainsi les plus optimistes qui ont cru à une nouvelle ère, très perplexes. L’enthousiasme que la génération des pères fondateurs a fait naître, a  très vite cédé le pas au pessimisme. Ce retour en force de la France semble être pour de bon. Ce retour a été malheureusement possible par la mauvaise gestion des régimes qui se sont succédé à Koulouba. Hormis celui du Président Modibo Keita et dans une moindre mesure, les présidents Alpha Oumar Konaré et ATT, tous les autres, Moussa Traoré et IBK semblent être les véritables serviteurs des intérêts français au Mali. Ces derniers, de l’avis de bon nombre de nos compatriotes, auront troqué l’honneur et la dignité du malien contre les privilèges et les soutiens politiques. Ils doivent tous leurs pouvoirs à l’influence de la Françafrique. Le premier de ces laquais fut sans nul doute le Lieutenant Moussa Traoré, l’auteur du coup d’Etat français du 19 Novembre 1968 contre le Président Modibo Keita. Ce stupide coup d’Etat « Malicide » a été fomenté par des sous-officiers à la solde de la France. Le président Modibo aurait payé le prix du rejet de la France et son orientation socialiste avec les pays de l’Est incarné par la Chine de Mao Zedong et l’URSS de Brejnev.

La collaboration entre le CMLN et l’ex colonisateur durera 23 ans jusqu’en 1991 où une Révolution populaire balaya le lieutenant Moussa Traoré, bombardé Général. La 3ème République qui naquit avait suscité d’énormes espoirs surtout  après tant de sacrifices consentis par le peuple. Le Mouvement démocratique bien que préférable de loin au régime de parti unique, n’aura pas moins déraillé tant sur le plan de l’Education, de la Sécurité, de l’Economie, de la Santé, bref, il aura déçu les attentes partout où il était attendu. Le court espoir né de la gestion d’AOK n’aura été qu’un feu de paille. Le peuple a très vite désenchanté, les régimes passant et les problèmes restant toujours entiers. Notre indépendance si on n’y prend garde, ne nous aura servi en définitive qu’à avoir une date, le 22 Septembre 1960, un repère dans l’histoire, la naissance de la République du Mali probablement le 15ème Etat africain à adhérer aux Nations-Unies sur parrainage de la Tunisie et du Sri Lanka. Le Mali, c’est aussi le souvenir des chants mélodieux et guerriers, de la bravoure, de l’honneur et de la dignité, des valeurs que la première génération de nos dirigeants politiques et syndicaux a su incarner si bien préférant simplement la mort à la honte et à l’esclavage.

Youssouf Sissoko

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5 COMMENTAIRES

  1. Comrades I still hold the position these guys did not do enough for the Malian people when it was fully within their ability to do so. They should not be honored instead they should be held up as example of what Mali have evolved to do not need anymore of plus if there are some more they are expendable. We no longer hold incompetence as a model of what Malians should be. Very sincere, Henry Author Price Jr. aka Obediah Buntu IL-Khan aka Kankan.

  2. Je vous prie Monsieur de revérifier vos sources car les réalités sont trop loin de vos affirmations. Sachez que la première dévaluation du Franc Malien a eu lieu en 1967 avec les accords franco-maliens d’alors! La réintégration de la zone CFA par le Mali en 1984, n’a pas été faite de bonté de coeur. Malgré les difficultés vécues entre 1982 et 1988, les malheurs de Moussa TRAORE (il n’est pas le seul d’ailleurs en Afrique) ont commencé après son refus de l’acceptation du dictat de la France annoncé au Sommet des Chefs d’Etat à la Baule. Tout le monde se souvient que le Président Alfa, même s’il a commis des fautes politiques, a refusé d’aller se faire adouber à Dakar par Chirac. On connait la suite! Ces rappels ne sont que des exemples de tentatives d’affranchissement des différents dirigeants du Mali depuis 1960. Mais ceux qui sont réellement au fait des choses ne sont pas très nombreux actuellement et la plupart est astreint au DEVOIR DE RESERVE, donc ne peut pas intervenir d’une certaine manière.
    Tous nos Dirigeants depuis 1960 ont réalisé des acquis certains et ils ont tous des faiblesses quelques part dans leurs choix politiques ou autres. S’il n’y avait eu que le REGIME DE L’USRDA, la Transition de 1991 n’allait pas pouvoir se faire telle que nous l’avons vécue. Essayons ensembles de nous entraider, chacun dans son domaine de compétence pour nous en sortir! C’est la seule chose qui vaille! Il a été SUFFISAMMENT RAPPELE que PERSONNE NE FERA LE MALI A LA PLACE DES MALIENS! Se crêper le chignon pour des choses non essentielles ne nous fera pas avancer pendant que certains pays qui ne représentaient rien il y a 20 ans sont en train de nous devancer en ce moment.

    • Je m’excuse auprès des ANCIENS car il fallait préciser qu’une dévaluation du Franc Malien eu lieu dès l’année 1963 et que celle de 1967 a eu comme conséquence de ramener le Franc Malien à -50% de sa valeur. Depuis cette date, le retour à la Zone Franc (au FCFA) était envisagé. Elle interviendra finalement en 1984.

  3. C’est très bon cet article mais les dirigeants ne sont-ils pas à l’image de leur peuple? Tous les maliens pensent qu’ils peuvent s’enrichir sans efforts, on appartient plus à une nation mais à une famille, la patrie a cédé à l’amour personnel. Il suffit d’analyser les comportements à la circulation pour savoir à quel degré ce peuple a perdu ses repères moraux. Une autre révolution? que Dieu nous en garde

    • L’esprit humain est capable des grand changement s.La revolution c’est l’evolution sans ‘R’.On nous a fait croire que democratie veut dire liberte ou paix et voila on c’est trompe .depuis 1990 la famille souffre au Mali .Surtout avec l’avenement des partis politique ,qui au contraire ne change rien au quatidient des maliens mais pessent ds la division .Aujourdhui Moussa traore est comme un enfant timide en matiere de gain personnel.
      ‘Attendez on ira doucement vers la democratie “CE FUT L’EMEUTE.
      En ce temps la les frontieres etaient securisees et le Mali avait sa place .
      Le coeur du malien etait grand ,meme s’il en reste mais ecarter du pouvoir aujourdhui .
      L’amour du mali ca commence par nous tous.

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