Editorial : Ramadan et crises socio-politico-sécuritaire au Mali

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A quelques encablures du mois béni des musulmans, à savoir le ramadan, les chefs de ménages ne savent plus à quel saint se vouer, tant les prix des produits de grande consommation ont pris de l’ascenseur et le revenu faible. Ils n’ont aujourd’hui que leurs yeux pour pleurer, car impuissants face à cette situation pour la moins inattendue, surtout en dépit des promesses faites par les plus hautes autorités du pays, de maitriser l’inflation afin de contrôler les prix des produits de grande consommation. Aujourd’hui  c’est tout le contraire qu’on voit. Avec la gravissime crise socio- économico-sécuritaire, nombreux sont les chefs de famille qui n’ont plus de revenus fixes et plus nombreux  encore sont ceux qui ne mangent pas deux repas par jour. Si ce phénomène de vie chère est monnaie courante au Mali depuis des années, il a pris des proportions inquiétantes cette année à cause de cette gravissime crise qui sévit au Mali depuis le coup d’Etat du 18 Août 2020. La crise s’est fortement exacerbée avec l’embargo qui a été imposé au Mali, elle s’est même métastasée quand le Mali a fait le choix de s’isoler entièrement. En effet, il s’est délibérément mis sur le banc des accusés de  l’organisation  sous-région ouest africaine, qui est la CEDEAO, pour n’avoir pas respecté son engagement en proposant un délai raisonnable de fin de transition. La suite est connue, un embargo de six mois. Ces sanctions ont  mis à terre la fragile économie, ensuite provoqué une crise sociale sans précédent au Mali.  Que dire des autres organisations comme  l’Union Africaine, l’Union Européenne et même les Nations Unies qui ont emboité le pas à la CEDEAO, en isolant le Mali jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel. Pour rappel les principaux bailleurs de fonds du Mali sont de l’occident et aujourd’hui le pays d’Assimi Goïta est en brouille avec  cet occident. Mais faudrait-il se cacher derrière la crise pour justifier la flambée des prix des denrées de grande consommation ? La réponse est non.

En effet,  les subventions annoncées  par l’Etat  et accordées à certains importateurs des denrées de grande consommation arrivent- elles réellement à bonne destination ? Pourquoi l’Etat ne sévit-il pas contre les sangsues de la République ? En attendant d’avoir des éléments de réponse à ces questionnements, les prix continuent de flamber. En tout cas ils n’ont guère baissé substantiellement, en dépit de la promesse faite par les autorités d’alléger la souffrance des populations. Même s’il faut reconnaitre que certains produits ont connu une petite baisse de leurs prix, la grande majorité des denrées, n’a connu qu’une hausse vertigineuse de leurs prix.  Le hic, cette année, est que la première denrée, celle qui pourrait permettre d’avoir toutes les autres denrées, à savoir l’argent,  se fait très rare au Mali, conséquence de l’embargo? L’économie tourne au ralenti, l’inflation galope et la paupérisation s’accroit, au point que les citoyens ont l’impression d’être floués par les autorités actuelles qui ont fait miroiter l’espoir de transformer le Mali en un Eldorado où il fera bon vivre. Vraiment  le grand espoir annoncé par les autorités de la transition est en passe d’être une grande illusion, tant le peule souffre dans sa chair et dans son âme.

Aujourd’hui, à moins d’être hors du temps ou d’être atteint par l’autisme sinon le constat est que rien ne va au Mali. En plus de la crise sécuritaire, la crise sociopolitique bat également de l’aile avec des grèves interminables et touchant plusieurs secteurs comme la santé et l’éducation. Quant à la crise politique, bien qu’elle soit latente, des signes avant-coureurs d’un lendemain tumultueux sont perceptibles.

En définitive, toutes les conditions d’une implosion socio-politique sont réunies. A commencer par la grande asphyxie financière, privant de nombreux chefs de famille maliens de ressources leur permettant de subvenir aux besoins élémentaires et indispensables de leurs foyers. Ils broient tous du noir et souffrent  énormément, à cause du délestage, de la chaleur, et de l’extrême pauvreté. Que dire des entreprises qui sont en train de fermer leurs portes faute d’argent ?  Donc le ramadan de cette année risque d’exacerber la tension sociale et provoquer l’ire de la population.

                                                                                                                                     Youssouf Sissoko

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8 COMMENTAIRES

  1. ◇◇◇𝔄◇◇®◇G◇◇|◇◇ℒ◇◇|◇◇O◇◇◇◇G◇◇|◇◇𝔄◇◇ℜ◇◇◇◇

    ∁𝔄N𝕌ℒℒ𝔄ℜ𝔄ℳ𝔄𝓓𝔄N…

    NOIℜ𝔄T∁𝔄Iℒℒ€?

  2. Sauf que la hausse du prix des hydrocarbures ne saurait seule justifier la hausse des prix des denrées de première consommation.il y a une lmauvaise gouvernance au Mali, il y a le népotisme et le clientélisme. Les autres pays voisins ont donné des subventions à leurs opérateurs économique, mais au Mali on donne ça aux copines. C’est le cas de l’engrais dont on a donné le marché à une certaine Batouly Niane

    • Binke, comment tu te déplaces pour aller aux champs, au marche pour transporter et vendre tes récoltes, etc… tres simple comme processus economique!

  3. africain je vais répondre a la place de Camara pour te dire qu’en economie tout est lie, il n’ y a pas une economie interne et une economie externe, le prix du pétrole et du gaz sur le marche international va affecter le quotidien du Malien qui va travailler dans les champs de riz, de coton, de manioc, de mil, ou de piments, etc…car on doit payer a haut prix le prix des duruduruni ou des motos, etc… Le Mali est touche par les fluctuations de l’economie mondiale——sans doute!

  4. Mr Camara,il faut noter que certaines critiques ameliorent le quotidien et ne sont pas forcement negatives et sache aussi qu’à travers le journal de la radio certains maliens ont temoigné les reelles augmentations de certains produits à la veille de ce mois de careme.En tant que pays producteur de certaines denrees alimentaires les augmentations ne s’expliquent pas du tout surtout si l’on sait les enormes efforts fournis par le gouvernement en exenorant les produits importés.Donc la il ya une certaine incomprehension.

  5. On a pas d’Etat, on a pas d’autorités. Ceux qui nous gouvernent n’ont rien dans la tête. Ils ne savent que jouir. des maliens vont pleurer IBK ici. Bon comme chaque peuple a le dirigeant qu’il mérite. Un peuple abruti, ignorant et sans foi ne mérite que des dirigeants médiocres. Sinon le Mali qu’elles prônent n’est pas celui qu’ont voie. Leurs soutriens aveugles vont continuer à nous tympaniser, mais ils verront tous

  6. Le mois de ramadan est un mois béni que certains commerçants en complicité avec les autorités ont transformé en mois de calvaire. Les autorités doivent punir les commerçants indélicats pour permettre de bien passer le mois de jeune.

  7. Sissokoke, prophète de malheur, je pense que tu veux accompagner Rose a Bolle et pour rejoindre Filly Bouare! Ce sera une belle compagnie des trois malfaiteurs et apatrides!

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