Des études à la violence

29 Octobre 2012 - 01:00
29 Octobre 2012 - 01:00
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Oh mon dieu ! Quel virage ! Du sang à l’université Qui l’aurait cru un jour ? Que mes petites mains d’étudiant seraient si pleines De sang à la place de mes bouquins et brochures, Comment mes amphithéâtres ont-ils laissé place Aux démons de la boucherie humaine ? Et comment comprendre que ces campus soient habités de Démons cracheurs de sang Les coupecoupes, les couteaux et même des revolvers ont remplacé les crayons, les stylos, et les cahiers dans les classeurs et les sacs en bandoulière Oh mon dieu ! Que s’est il passé pour que le savoir vivre, La diplomatie, produit de l’intelligence finissent par Céder à cette passion tueuse dépourvue de toute sensibilité Dans cette cité réputé savante Quel désarroi !quel vertigineuse perte ! Comment en est-on arrivé là ? Et ces grèves interminables qui font saigner encore plus que Ces coups de marteaux sur les cranes fragiles de ces futurs cadres Ainsi se dessine l’avenir de ces pauvres étudiants que nous sommes Aux yeux de ces insensibles spectateurs qui au lieu de nous sauver De nous même et de notre naïveté si innocente nous enfoncent Encore dans la gueule de nos loups détracteurs Pourquoi cette sanguinaire intrusion violente Au sein de notre espace universitaire ? Le sang peut il enseigner plus que les cours ? Je suis étudiant mais pas politicien Je suis à la recherche du savoir mais du pouvoir Et tous ce que je veux c’est étudier rien que cela J’ai quitté mon père et ma mère avec cette promesse De leur apporter un diplôme qui permettra de les sortir de la misère Je sais ce que j’ai laissé derrière moi au village Tous mes espoirs reposent sur mes efforts et Mon courage à réussir cette mission Mais comment y arriver si au lieu d’avoir mes cours Sous les mains dans mon taudis d’étudiant C’est ma vie que je dois craindre et c’est ainsi que Je passe tout mon temps à éviter les balles perdues Au lieu de m’enfoncer dans les entrailles de mes leçons Seul moyen pour moi d’accéder au rang des meilleurs Oh mon dieu ! J’entends encore dans cet internat les cris Et cette agonie lente et si troublante de mes camarades perdant ainsi la vie Comme des poulets de fêtes, Franchement si ce n’est pas ici où peut on assister à de telles violences À l’allure afghane ou aux visages de bombes de Bagdad Le sang d’un étudiant sensé être sacré comme un livre saint C’est ce sang Qui coule comme de l’eau dans les fontaines de la savane herbeuse Au secours !au secours ! N’entendez vous pas notre cri de détresse, de désespoir ? Chers autorités, parents d’élèves, partenaires, amis de l’école d’ici ou d’ailleurs Mais surtout responsables estudiantins et scolaires l’heure est au bilan Afin qu’il ne soit trop tard car rien ne vaut l’avenir d’une jeunesse Espoir d’une nation Vive l’école malienne pour le meilleur jour devant elle L’espoir est permis. Brehima Camara, « l’étudiant poète »

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