Imam Nafo Soumaïla Diaby, de nationalité guinéenne, a été sommé de quitter le Mali par le gouvernement de la transition sous la demande du Ministre des affaires religieuses et du culte à cause de sa pratique de l’islam en langue ‘’N’Kô’’.
-maliweb.net-Les oulémas maliens lui reprochent d’avoir porté ‘’atteinte’’ l’un des cinq piliers de l’islam faisant la promotion de la langue N’Kô à l’Arabe dans l’accomplissement de la prière.
Cet imam guinéen qui s’est fait remarquer dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux en dirigeant la prière en langue ‘’N’Kô’’ (une langue où le Malinké et le Bambara tirent son origine) est déclaré persona no gratta en terre malienne. Dans une correspondance en date du 11 février 2021, adressée au premier ministre, le ministre des affaires religieuse, Dr Mahamadou Koné, exhorte le gouvernement à expulser cet imam ‘’indélicat’’.
Pour cause, la communauté musulmane reproche à Nafo Soumaïla Diaby une pratique différente de l’islam de celle recommandée par les saints textes. « Cette pratique est unanimement condamnée par le Haut conseil islamique et les oulémas et attentatoire à la quiétude du monde musulman en quête d’union », a indique le ministre dans cette correspondance, en précisant que c’est à la demande insistante et persistante de ces structures religieuses qu’il a adopté cette démarche d’expulsion. Le ministre Dr Mahamadou Koné enfonce le clou en qualifiant l’imam Nafo Mahamdou Diaby « de prédicateur indélicat », dont la pratique est porteuse de divisions et profondes qu’on doit mettre hors des frontières maliennes.
La procédure d’expulsion entamée par le ministre des affaires religieuses et du culte sous la pression des leaders religieux maliens a été qualifiée « d’acte d’ignorance absolue des droits reconnus par la Constitution » par l’ex-ambassadeur du Mali à l’ONU, Cheick Sidi Diarra.
Selon lui, ce ministre porte atteinte aux droits fondamentaux en vertu des articles 2 et 4 de la Constitution du Mali. Et demande au PM de l’interpeller conformément à cet article 4 de la loi fondamentale de 1992 qui stipule que « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, d’opinion, d’expression et de création dans le respect de la loi’’. L’imam Nafo Soumaïla Diaby a d’abord été reçu par le président du Haut conseil islamique, Cherif Ousmane Madani Haïdara, avant d’être déclaré persona no gratta par cette même institution.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net