Clash entre Sankara et Compaoré : Compaore dans J.A : ‘‘Je n’ai pas change’’ – Sankara du fond de sa tombe : ‘‘Blaise, tu vas mourir assassin’’

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N’en déplaise à ses assassins et aux partisans de l’oubli, Thomas Isidore Noël Sankara ou le Che Guevara africain  restera à jamais l’une des figures emblématiques de l’histoire africaine. Le mythe qui s’est créé autour de l’ancien homme d’Etat burkinabé a encore de beaux jours devant lui.  Ce crime de la part du capitaine Compaore contre un frère d’armes, un ami et un frère tout court, témoin de son mariage, restera odieux et crapuleux pour les générations actuelles et futures. Un jour pas lointain, la vérité éclatera et justice sera faite, parce que la jeunesse progressiste africaine l’exige. 

15 octobre 1987 – 15 octobre 2012, cela fait 25 ans que le capitaine Sankara a été fauché à bout portant et à l’arme automatique. Après un quart de siècle, la jeunesse du continent lui rend hommage et se bat pour que justice lui soit rendue.

Révélations éloquentes.

« Le jour que vous entendrez que Blaise Compaoré prépare un coup d’État contre moi, ce n’est pas la peine de me prévenir. Car, ce serait trop tard », avait lancé avec prémonition Thomas Sankara à des journalistes. Il faisait ainsi allusion à la forte amitié qui le liait à Compaoré. Par naïveté ou par impuissance, le charismatique chef de la révolution burkinabé n’échappera donc pas aux balles de son frère que la jalousie avait fini de dominer.

Le capitaine putschiste Blaise,  présumé cerveau de ce crime 25 ans après, confesse par voie de presse son forfait « je n’ai pas changé… Je n’ai pas de regret….les régimes fermés, totalitaires et liberticides, ne finissent jamais bien… pour Thomas, l’enquête n’a pas abouti, dans un contexte, à l’époque, d’état d’exception. Les affaires non élucidées ne sont pas l’apanage du Burkina. » No comment ! Comme s’il fallait attendre les services d’extra-terrestres ou de «jiins» pour éclaircir cet assassinat.

 Souvenir : Qui était l’homme ?

Thomas Sankara est un homme politique, panafricaniste burkinabé. Il est né le 21 décembre 1949 à Yako en Haute-Volta et mort assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou au Burkina Faso.

Il incarna et dirigea la révolution burkinabé du 4 août 1983 jusqu’à son assassinat lors d’un coup d’État qui amena au pouvoir Blaise Compaoré, le 15 octobre 1987. Il a notamment fait changer le nom de la Haute-Volta, issu de la colonisation, en un nom issu de la tradition africaine le Burkina Faso, le pays des hommes intègres et a conduit une politique d’affranchissement spirituel, intellectuel et moral du peuple burkinabé. Son gouvernement entreprit des réformes majeures pour combattre la corruption et améliorer l’éducation, l’agriculture et le statut des femmes.

Le capitaine Sankara était un « PeulMossi » issu d’une famille catholique. Son père était un ancien combattant et prisonnier de guerre de la Seconde Guerre mondiale.

En 1976, il se lie d’amitié avec Blaise Compaoré lors d’un stage d’aguerrissement au Maroc. Ensemble, ils fondent le Regroupement des officiers communistes (ROC) dont les autres membres les plus connus sont Henri Zongo, Boukary Kabore et Jean-Baptiste Lingani.

En septembre 1981, il devient secrétaire d’État à l’information dans le gouvernement du colonel Saye Zerbo. Il démissionne le 21 avril 1982, déclarant « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! »

Le 7 novembre 1982, un nouveau coup d’État portait au pouvoir le médecin militaire Jean-Baptiste Ouédraogo. Sankara devint Premier ministre en janvier 1983, mais fut limogé et mis aux arrêts le 17 mai.

Un nouveau coup d’État, le 4 août 1983, conduit par le capitaine Compaoré, place Thomas Sankara à la présidence du Conseil national révolutionnaire.

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara fut assassiné lors d’un coup d’État organisé par celui qui était considéré comme son frère, Blaise Compaoré. Plusieurs jours plus tard, il fut déclaré « décédé de mort naturelle » par un médecin militaire.

Le film de sa mort

Jeudi 15 octobre 1987. Il est 16 heures. Des armes crépitent au Conseil de l’entente, l’état-major du Conseil national de la révolution à Ouagadougou, tout près des ministères et de la présidence. Un groupe de soldats para-commando vient de débarquer avec, à l’évidence, pour mission de liquider tout le monde.
Dans la cour, tous les gardes sont abattus. Dans un bureau, le capitaine Thomas Sankara en réunion avec des conseillers lance à son entourage : « restez-là, c’est moi qu’ils veulent ! » Le président, en tenue de sport, se précipite dehors les mains en l’air. Mais il est immédiatement fauché à l’arme automatique, deux balles au front. Aucun de ses gardes ni conseillers ne sera épargné. En tout, une quinzaine de personnes sont abattues. Elles seront toutes enterrées à la hâte, la même nuit, au cimetière de Dagnoen, un quartier de l’est de Ouagadougou.
Un communiqué lu à la radio par un officier annonce la démission du président du Faso, la dissolution du Conseil national de la révolution et proclame la création d’un Front populaire dirigé par le capitaine Blaise Compaoré, jusque-là numéro deux du régime révolutionnaire, aujourd’hui médiateur autoproclamé dans la crise malienne, preneur-négociateur des otages européens. Jugez-en vous-mêmes du profil psychologique de cet homme d’Etat.

Rassemblés par ABD 

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