Soudan : la démission du Premier ministre Abdallah Hamdok met fin à une hypocrisie politique

Hamdok "le traître"
Le retour d'Abdallah Hamdok au poste de Premier ministre à la fin novembre et la signature d’un accord de partage du pouvoir en 14 points entre militaires et civils étaient censés mettre fin aux manifestations et ramener le calme. Rien de cela n’est arrivé. Hamdok n’a jamais pu reprendre la main. De plus, il a perdu ses alliés, que ce soit les partis politiques ou la rue. Ainsi le parti Oumma, le plus important du pays, a rejeté l’accord, de même que des membres de la coalition civile des Forces de la liberté et du changement qui, jusqu’au 25 octobre, partageaient le pouvoir.Et maintenant ?
Le Soudan donne l’impression d’avoir fait un énorme retour à la case départ, il y a presque trois ans, quand la rue réclamait le départ d’Omar el-Béchir. L’armée a repris la main, mais l’avait-elle réellement perdue ? Un militaire, dictateur usé par le pouvoir, a été remplacé par un autre militaire, Abdel Fattah al-Burhan, général discret et efficace. Un scénario qui ressemble étrangement à celui que vit le voisin égyptien. L’armée va désormais devoir assoir son pouvoir, et cela passe d’abord par la fin des manifestations. Car le mot d’ordre "les militaires à la caserne" scandé par la rue est toujours d’actualité. On peut craindre que la répression s’accélère et que la liste des victimes s’allonge. Des comités de résistance annoncent des arrestations ou des disparitions dans leurs rangs. Selon l’ONU, les forces de sécurité utiliseraient le viol comme outil de répression. Treize manifestantes ont ainsi été violées. Enfin, la pression s’accroît vis-à-vis des médias : journalistes empêchés de couvrir les événements, matériel saisi – comme pour la chaîne de télévision al-Arabiya –, internet coupé.Quelle est votre réaction ?






