Tchad : Succès Masra renvoyé devant la chambre criminelle
L’opposant tchadien Succès Masra a été renvoyé devant la chambre criminelle, une décision qualifiée de « politique » par son avocat, qui dénonce une instrumentalisation de la justice.

L’ancien Premier ministre tchadien et opposant politique Succès Masra a été renvoyé devant la chambre criminelle par la chambre d’accusation de N’Djaména, selon une décision rendue le 30 juillet. Cette évolution judiciaire a suscité une réaction immédiate de son avocat, Me Saïd Larifou, qui conteste la régularité de la procédure et dénonce une affaire à caractère politique.
Dans un communiqué transmis à la presse, Me Larifou, avocat au barreau de Moroni (Comores), affirme que le dossier ne repose sur « aucun fondement juridique sérieux », évoquant une procédure « dénuée de preuves matérielles ou de témoignages crédibles ». Il accuse les autorités judiciaires d’agir sous pression politique et qualifie la décision de « poursuite arbitraire ».
L’avocat appelle les juridictions nationales à garantir les droits de la défense et en appelle également à la vigilance de la communauté internationale, notamment des partenaires du Tchad et des organisations de défense des droits humains.
Ce renvoi intervient dans un contexte de fortes tensions politiques dans le pays. Après avoir occupé les fonctions de Premier ministre de transition, Succès Masra est redevenu une figure de l’opposition, appelant à des réformes démocratiques. Plusieurs observateurs estiment que cette nouvelle procédure judiciaire pourrait affecter le climat politique, déjà marqué par des tensions entre pouvoir et opposition.
Le procureur de la République de N’Djaména avait annoncé, quelques heures après l’arrestation de l’opposant chez lui, que ce dernier serait mis en cause dans les événements tragiques du 14 mai à Mandakao, dans la province du Logone Occidental. Il lui est reproché des faits graves : « incitation à la haine, à la révolte, constitution et complicité de bandes armées, complicité d’assassinat, incendie volontaire et profanation de sépulcres ».
CA/ac/Sf/APA
apanews
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