Le Premier ministre à Paris : Pour négocier avec les bandits armés

27 Nov 2012 - 04:55
27 Nov 2012 - 04:55
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Annoncé ce lundi 26 novembre à Paris, le chef du gouvernement de transition se rend dans la capitale française au même moment que le président du Mouvement national de libération de l’Azawad. Si l’entourage de Cheick Modibo Diarra ne présage pas de rencontre avec la délégation des bandits armés, tout porte à croire que cette visite s’inscrit en droite ligne de la volonté de celui-ci de négocier avec ceux qui ont violé, pillé, égorgé nos compatriotes civils et militaires au nord.   [caption id="attachment_104932" align="aligncenter" width="495"] Cheick Modibo Diarra, PM[/caption] Le peuple malien à beau dit "non" aux initiatives de négociations des autorités avec les groupes armés, le Premier ministre s’en moque. Cheick Modibo Diarra est prêt à tous les compromis avec les militants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les jihadistes d’Ançar Eddine. Contre toute attente, le patron de l’exécutif malien, qui était il y a dix jours à Ouagadougou, a exprimé que le dialogue est inévitable avec ceux-ci, sous prétexte "qu’ils sont des Maliens comme tout le monde". C’est donc dans ce contexte qu’intervient la visite du chef du gouvernement dans la capitale française. A la cellule de communication de la Primature, on évoque officiellement que le chef du gouvernement se rend à Paris dans le but de renforcer les liens d’amitié et de coopération entre la France et le Mali. Aussi, Cheick Modibo Diarra, qui aura des entretiens avec le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, devra, une fois de plus, demander le soutien de la France en vue de la reconquête des régions du Nord, sous occupation des bandits armés. Mais ce que l’entourage du chef du gouvernement ne dit pas, c’est que cette visite intervient au même moment que celle de la délégation du MNLA, conduite par son président. Le "coordonnateur de la mission diplomatique" du mouvement rebelle a déclaré d’ailleurs ce lundi matin que le MNLA était prêt pour un dialogue politique avec les autorités maliennes. Il n’y a pas de doute que la France, qui cherche par tous les moyens à remettre les rebelles en selle, pèsera de son poids dans la balance pour nouer des contacts entre le Mali et les bandits. Il y a quelques jours, leur délégation a été reçue par le quai d’Orsay. Et le comportement peu responsable des autorités françaises avait provoqué la colère et l’indignation des Maliens, qui dénoncent une forte complicité entre les indépendantistes et Paris. Du mépris pour le peuple malien ! Le président Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise, a déjà balisé le terrain en parvenant à faire capituler Cheick Modibo Diarra sur l’option militaire. Sans doute, la visite du Premier ministre à Paris, consacrera une fois de plus la violation de la volonté populaire du peuple malien, qui exige justice après les viols et les tueries commis dans les villes du Nord. Le programme de visite du Premier ministre prévoit, selon de sources dignes de foi, un passage à Bruxelles. Si le communiqué de la cellule de communication de la Primature, est muet sur le sujet, les analystes restent convaincus qu’il s’agit, pour Cheick Modibo Diarra, de se rendre au Parlement européen. Là, il s’agira d’engager des discussions avec la délégation du MNLA qui y est déjà passé pour convaincre l’Europe de la nécessité de création d’un Etat de l’Azawad. Le hic est que toutes ces initiatives solitaires du chef du gouvernement sont contraires à la volonté du peuple malien. Resté sourd aux différents appels de l’écrasante majorité des Maliens, Cheick Modibo Diarra pense que "la négociation est absolument nécessaire" pour la résolution de la crise du Nord. Une déclaration honteuse de la part de quelqu’un qui, en mai dernier, à Ségou, a tenu un discours que les Maliens voulaient entendre : celui laver l’affront du carnage et des tueries sauvages perpétrés sur nos soldats et nos compatriotes civils du Nord, notamment à Aguelhok. En décidant d’engager seul des négociations avec les bandits armés du MNLA et d’Ançar Eddine, Cheick Modibo Diarra assume une lourde responsabilité devant l’Histoire. Et c’est au peuple malien de prendre les siennes ! Issa Fakaba Sissoko

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