Baba Salah Cissé, l''enfant de Gao : Toujours prêt à en apprendre plus sur la musique

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Cet homme au triomphe modeste et plein de sagesse, a, après la sortie de son premier album en 2005, raflé de nombreux prix, à commencer par celui de la Meilleure révélation de l”année et celui de Meilleur artiste de la Chaîne 2. Aujourd”hui Baba Salah continue ses études musicales au Conservatoire des arts multimédia Balla Fasséké Kouyaté de Bamako. Nous l”avons rencontré lors de la soirée de casting du concours Miss Sahel et nous nous sommes entretenus avec lui de musique, de sa carrière et de ses projets.

aba Salah Cissé fait partie des jeunes artistes qui font aujourd”hui la fierté de la musique du Nord de son pays, de par sa carrière impressionnante. Il est le fils de Salah Baba et de Niamoye. Baba Salah est né le 23 mars 1974 à Gao. Il est aujourd”hui marié avec Alimatou Cissé, secrétaire dans un service de la place. Baba Salah aurait pu pénétrer dans le monde de "L”aventure ambiguë", avec sa longue ardoise mais sans sébile, à la différence des autres, tout simplement parce que sa propre famille regorge de grands maîtres coraniques.

C”est grâce à cette famille qu”il maîtrise l”Islam dans sa diversité et le Coran dans sa complexité: " J”ai toujours gardé mon ardoise de l”école coranique, sur laquelle j”écris régulièrement afin de ne pas perdre ma pratique". Entre l”école coranique et celle des Blancs, il n”y avait qu”un cap à franchi en rejoignant les autres enfants à Gao, sa ville natale. Il termine avec succès l”école primaire et se rend respectivement à Mopti et à Nioro du Sahel, qu”il quitte la tête haute avec le Diplôme d”Etudes Fondamentales. Il poursuit ensuite son petit bonhomme de chemin en se rendant à Bamako, la capitale, au Lycée technique, puis au Lycée Yana Maiga dans son Gao chéri.

A cette époque, il rêvait d”être économiste mais, au fil du temps, la passion pour la musique, qu”il nourrissait depuis l”âge de neuf ans, prendra le dessus sur son rêve. En effet, Baba pratiquait la musique dans un petit groupe d”amis avec une guitare traditionnelle qu”il avait lui-même fabriquée.

Signe du destin, l”Institut National des Arts lui ouvre ses portes en 1994. Il en sortira en 1998 avec un diplôme de fin de cycle. Mais, avant cela, son sérieux, son courage, son talent, sa volonté de persévérer dans la musique, l”avaient fait rejoindre en 1995 une étoile qui défrayait déjà la chronique à l”époque.

Aujourd”hui, cette étoile, Oumou Sangaré, est devenue la Diva du Wassoulou. Et l”enfant de Gao est l”incontournable guitariste auquel la propriétaire de l”hôtel Wassoulou doit en grande partie sa célébrité.

Menant une vie loin de toute forme d”extrémisme ou de fanatisme, Baba a sa propre philosophie concernant la préservation de l”humanité, déchirée par le terrorisme et les guerres sauvages. «Je pense que si les hommes parvenaient à créer un monde où tous s”entendent autour d”une seule et même religion, on finirait ainsi par mettre fin aux sempiternelles guerres à travers lesquelles nous nions notre humanité».

Le premier opus que Baba Salah a mis sur le marché a été un véritable chef-d”œuvre, qui a raflé tous les grands prix de la musique malienne: Meilleure révélation de l”année 2005, Meilleur Artiste du Festival du désert, Meilleur Artiste de la chaîne 2. Trois trophées réconfortants: «ça m”a donné envie de continuer dans ce métier». La devise de Baba est " Paix, amour, travail ". On retrouve ces mots dans ses chansons, où il aborde ces thèmes. «L”album Borey a été écouté dans les plus grandes discothèques d”Europe et sur les Ondes de RFI grâce au chef de file de la Génération consciente, Claudy Syar». Par sa modestie, son humilité, Baba Salah est un homme attachant qui, dès le premier contact, vous donne la dimension de l”éducation qu”il a reçue.

A voir le sourire sympathique qu”il affiche toujours sur les lèvres, on comprend que l”homme prend la vie du bon côté et nous invite à faire autant. A la question de savoir quel était son moyen de déplacement, il nous a répondu ceci « vous savez, ce n”est pas une priorité pour moi. J”avais une moto (rires). Cette voiture? Je l”ai eue avec le temps mais je n”aime pas être tout le temps en voiture. Même s”il m”arrivait de posséder un âne, je l”utiliserais». Avec passion, il nous a fait part de son ambition de conquérir le marché planétaire. Il a aussi évoqué les difficultés auxquelles se trouve confrontée la nouvelle génération, pleine de talents et de volonté, mais à laquelle les moyens financiers et l”encadrement technique font défaut. Il lance un appel aux autorités afin qu”elles donnent un coup de pouce à cette génération qui en a tant besoin. «Nous sommes toujours confrontés au problème de la piraterie. Les artistes doivent s”organiser, mais aujourd”hui force est de reconnaître qu’ils ont du chemin à faire dans plusieurs sens ».

Les projets actuels de Baba sont nombreux : la préparation du prochain album, les tournées musicales, la préparation de certaines fêtes au Mali. Mais ce qui lui tient le plus à cœur est de décrocher un jour un disque d”or. Il y arrivera certainement car il est l”un des meilleurs guitaristes de notre pays même si, par modestie, il préfère que l”on dise de sa génération.

Kassim TRAORE

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