Assemblée générale des Nations unies : Le mali réagit aux «attaques grossières» du ministre algérien des affaires étrangères

Lors de son passage hier à la tribune de l'ONU, le chef de la diplomatie algérienne a dit des contre-vérités sur le Mali. Cependant, l'ambassadeur permanent de notre pays auprès des Nations Unies, Issa Konfourou, n'a pas tardé à riposter

30 Sep 2025 - 10:22
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Assemblée générale des Nations unies : Le mali réagit aux «attaques grossières» du ministre algérien des affaires étrangères
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Assemblée générale des Nations unies : Le mali réagit aux «attaques grossières» du ministre algérien des affaires étrangères

La Mission permanente de la République du Mali auprès des Nations unies a présenté, le lundi 29 septembre 2025, un droit de réponse aux propositions du ministre algérien des Affaires étrangères.

Dans sa déclaration, le représentant permanent du Mali auprès de l'ONU, Issa Konfourou, a d'abord tenu à faire savoir que la délégation malienne n'a pas pour habitude d'exercer un droit de réponse. Cependant, les « attaques personnelles, grossières et condescendantes » du chef de la diplomatie algérienne l'obligent à intervenir pour corriger les contre-vérités que « nous avons entendues ».

«Par respect pour l'Assemblée générale et pour l'idéal incarné par les Nations unies, la délégation du Mali ne s'abaissera pas au niveau des invectives et attaques personnelles à la limite de la décence proférées par le ministre algérien des Affaires étrangères. Ce faisant, il a choisi de ne pas dire un seul mot des affaires à l'origine des tensions inédites actuelles entre nos deux pays», a déclaré l'ambassadeur Issa Konfourou.

Il a ainsi réitéré la teneur de la déclaration du Premier ministre Abdoulaye Maïga, le 26 septembre, à la tribune de l'ONU, qui indique que les tensions actuelles entre nos deux pays prennent essentiellement leur origine dans les ingérences intempestives et inacceptables du régime algérien dans les affaires intérieures du Mali. «Ensuite est venu se greffer le différend concernant la destruction, dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, d'un drone de reconnaissance des Forces armées maliennes par l'armée algérienne. Alors que l'Algérie affirmait que l'appareil avait violé son espace aérien sur 2 km, les enquêtes du Mali, rendues publiques le 6 avril, ont conclu à une «action hostile préméditée», a rappelé le diplomate malien.

Pour l'ambassadeur Issa Konfourou, le silence d'Alger, le refus de coopération et les données techniques de trajectoire manifestent, selon Bamako, que le drone n'a jamais quitté le ciel malien et que son épave a été retrouvée à 9,5 km de la frontière, sur le territoire du Mali. «Il s'agit d'un acte d'agression inédit dans l'histoire des relations entre nos deux pays», a-t-il déclaré, accusant l'Algérie de chercher à entraver les opérations contre des groupes armés terroristes actifs au Sahel.

Issa Konfourou a rappelé que le Mali avait saisi la Cour internationale de justice (CIJ), mais l'Algérie a refusé d'en reconnaître la compétence, ce qui constitue «un aveu de culpabilité et un mépris de la légalité internationale». Il a également regretté qu'au lieu de répondre aux faits établis et documentés, les autorités algériennes se livrent à une «stratégie de fuite en avant et à des invectives diffamatoires», tout en rappelant le soutien historique de Bamako au Front de Libération nationale (FLN) durant la guerre d'indépendance.

«Le Mali réitère son appel à l'Algérie à cesser ses ingérences dans les affaires intérieures du Mali, à mettre fin à son soutien aux formations terroristes et à travailler de bonne foi à la stabilité et au développement du Sahel, dans le respect de la souveraineté des États», a insisté l'ambassadeur Issa Konfourou, en concluant que notre pays «ne ménagera aucun effort pour défendre son territoire national et protéger les personnes et les biens».

Souleymane SIDIBE

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