Décédé le lundi 4 avril dans une clinique à Bamako : Diango Cissoko repose désormais au cimetière de Sotuba !

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Décédé le lundi 4 avril 2022 dans une clinique à Bamako, l’ancien Premier ministre, Diango Cissoko a été accompagné, hier jeudi, à sa dernière demeure par une foule des grands jours, après un vibrant hommage rendu par la nation. Ce grand commis de l’Etat repose désormais au cimetière de Sotuba

Comme disait l’autre, “notre Bibliothèque nationale se vide peu à peu de ses vertueuses ressources. Diango était un homme cultivé, un grand commis de l’Etat et un de ses grands serviteurs de ces dernières décennies”.

Oui, le Mali vient de perdre une grande personnalité. Il s’agit bien de l’ancien Premier ministre Diango Cissoko. Cette disparition vient s’ajouter à celle d’un autre ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, décédé le lundi 21 mars 2022.

Le décès de Diango Cissoko a été officiellement annoncé le mardi 5 avril 2022 par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga qui, au nom du président de la Transition, chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, a présenté les condoléances les plus attristées du peuple malien à la famille Cissoko, aux anciens collaborateurs et aux proches du défunt.

Le gouvernement du Mali, à travers le communiqué n°026, a rendu un vibrant hommage au défunt qui était un grand commis de l’Etat, un administrateur civil chevronné, un homme de culture et auteur de plusieurs ouvrages. “En outre titulaire d’un doctorat d’Etat en droit, la riche carrière administrative de Diango Cissoko dans la fonction publique de l’Etat est illustrée par l’exercice d’autres hautes fonctions. Le gouvernement et l’ensemble du peuple malien prient pour le repos de l’âme de l’illustre disparu. Qu’Allah l’accueille dans son Paradis éternel”, ajoute le communiqué.

Grand artisan de la présidentielle post-crise de 2013

Diango Cissoko a été nommé Premier ministre de Transition par le président Dioncounda Traoré le 11 décembre 2012, après l’arrestation suivie de la démission de Cheick Modibo Diarra. Il s’est acquitté dignement de sa mission, notamment en réussissant à rétablir l’intégrité du territoire national (y compris Kidal qui est revenu dans le giron du Mali avec un gouverneur dûment installé) et à organiser des élections propres qui ont abouti à l’avènement d’IBK.

Agé de 69 ans dont 40 ans passés au service de la nation, Diango Cissoko est entré dans la fonction publique en 1971 en qualité d’administrateur civil. Après son baccalauréat obtenu au lycée Askia Mohamed de Bamako en 1967 et le diplôme de l’ENA (section administration générale) en juin 1971 (il est major de sa promotion), il poursuivra ses études en France où il obtiendra successivement un DEA en droit international et relations internationales à la Faculté de droit et de sciences politiques de l’Université de Caen en juin 1980, le diplôme de l’Institut international d’administration publique de Paris en juillet 1981, un doctorat de 3e cycle de droit public, à la Faculté des sciences économiques de l’Université de Rouen en décembre 1981.

En octobre 1985, toujours à l’Université de Rouen, il obtient un doctorat d’Etat en droit avec la mention “très honorable” et les félicitations du jury. Sa thèse sur “La fonction publique en Afrique noire – Le cas du Mali” a été publiée en novembre 2006, dans la collection des Publications de l’Université de Rouen.

Diango Cissoko n’a pas mis de temps à se frayer un chemin dans l’administration malienne qu’il avait intégrée dès août 1971. Il a été directeur des services pénitentiaires et directeur de la Prison centrale de Bamako, directeur national de la fonction publique et du personnel, directeur de cabinet du ministre du Travail et de la Fonction publique et membre de la Commission nationale de réforme administrative.

En décembre 1984, il fait son entrée au gouvernement au poste de ministre de la Justice, garde des Sceaux. Un poste qu’il quitta pour devenir secrétaire général de la présidence de la République avec rang et prérogatives de ministre (février 1988-juin 1989) et ministre secrétaire général de la présidence de la République (juin 1989-mars 1991).

Entre septembre 1988 et mai 1990, il a assuré simultanément pour le compte du Mali, les postes de gouverneur suppléant du FMI, de la Banque mondiale, de la Banque islamique de développement (Bid), de la Banque africaine de développement (Bad), du Fonds africain de développement (Fad), et gouverneur de la Banque mondiale.

Après mars 1991 et l’avènement de la Troisième République, il exercera ses fonctions d’administrateur civil au ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales et accomplira ainsi de nombreuses missions d’expert-consultant à l’intérieur et à l’extérieur du Mali.

Il opère son grand retour dans les deux premières institutions de la République, le 13 novembre 2002, comme directeur de cabinet du Premier ministre avec rang de ministre, avant de retourner en janvier 2008 à la présidence de la République comme secrétaire général, toujours avec rang de ministre.

Administrateur chevronné et grand serviteur de l’Etat, il devint 4e Médiateur de la République après Me Demba Diallo (1999-2001), Mme Diakité Fatoumata Ndiaye (2002-2009) et Me M’Bam Diatigui Diarra (2009-2011). C’est de là qu’il va pour la Primature, avec les résultats énumérés plus haut.

A sa famille durement éprouvée, à ses amis et collaborateurs, Aujourd’hui-Mali présente ses condoléances émues et prie pour le repos éternel de son âme

                                 La Rédaction

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