Les FARE Anka Wuli célèbrent leur 2ème anniversaire : La crise sécuritaire et la gouvernance économique passées au crible

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Modibo Sidibé
Modibo Sidibé

Cette rencontre, qui a enregistré la présence des leaders de l’opposition malienne, a été présidée par le président de ce parti de l’opposition, l’ex-Premier ministre Modibo Sidibé avec pour conférenciers, les vice-présidents Souleymane Koné et Aboubacar Traoré.

L’opposition était fortement représentée à cette conférence-débat, avec à sa tête, le chef de file, l’honorable Soumaïla Cissé (URD) pour rehausser l’éclat de cette célébration des deux ans du parti que dirige l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé. Pour le président des FARE, le parti ne se lassera pas de faire connaître le sens de sa démarche, le pourquoi, le contenu de la nouvelle offre politique, de renforcer sa capacité à rassembler autour d’un projet qui s’adresse aux défis et enjeux de l’heure et qui pose les jalons de l’engagement et de l’espérance.

“Nous sommes convaincus que la participation, le dialogue et le débat ouvert doivent être remis au cœur de l’action politique rénovée et répondre aux préoccupations concrètes des Maliens “, a-t-il souligné. C’est, à le croire, tout le sens decette rencontre, autour de ce qui préoccupe nos compatriotes.

Les Maliens préoccupés

Et Modibo Sidibé de préciser que les Maliens  sont  fortement préoccupés par la dégradation de la situation sécuritaire et de la situation socio-économique et, dans les deux cas, surtout par l’absence de perspectives. Et d’indiquer que la pertinence d’examiner ces défis ensemble est avérée tant “l’absence de sécurité hypothèque les efforts de développement et, réciproquement la fragilité socio-économique favorise les conflits et l’insécurité”.

La question combien cruciale du Nord du Mali (terrorisme, économie criminelle, groupes armés, absence de l’Etat…) domine la question sécuritaire, qui pourtant ne se réduit pas à elle. La recrudescence de l’insécurité urbaine et interurbaine sur l’ensemble du territoire, les vols de bétail et autres en milieu rural sont sources d’inquiétude pour les populations, réduisent leur mobilité et pèse sur les économies locales “, a expliqué le leader du parti du baobab.

Pour lui, les récents actes terroristes à Gao, à Bamako, ont fini par convaincre définitivement les Maliens de la dimension jihadiste régionale de l’insécurité, qui frappe ici comme ailleurs, qui vient de nouveau d’endeuiller le Kenya en fauchant tant de jeunes vies. Il a alors fait observer une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes. Avant de poursuivre en mettant l’accent sur la barbarie sans nom qui, au Nigéria, a déclenché une des opérations africaines majeures contre le terrorisme. ‘Et c’est du Nigéria, malgré les menaces et les attentats, que nous vient la réponse la plus forte et la plus durable, celle du peuple  en faveur de la démocratie et de la liberté. Merci à nos frères nigérians, qui dans le sillage d’autres peuples du continent tracent la voie du renouveau démocratique dont les FARE se réclament à travers le Manifeste pour le Renouveau Démocratique “. Il s’est alors interrogé sur la capacité de l’Etat à contrôler son territoire, et à assurer la protection des citoyens et de leurs biens sur l’ensemble du territoire.

C’est le 1er vice-président du parti, l’ancien ambassadeur Souleymane Koné, le premier conférencier, qui a eu la tâche de présenter les termes de la donne sécuritaire, ses manifestations et ses enjeux, les menaces qu’elles recèlent et leur développement, les dimensions régionale, géoéconomiques et géostratégiques et comment relever ce défi majeur.

L’accord d’Alger «est le plus désintégrateur…»

Le diplomate a critiqué le récent Accord d’Alger comme étant “ le plus désintégrateur  de tous les accords signés pour la paix dans la crise sécuritaire du septentrion malien “. Il n’a pas manqué de mettre l’accent sur la nécessité d’aller à une réforme en profondeur de la problématique sécuritaire au Mali. Ce qui passera forcément par la reconstruction de l’armée avec une meilleure coopération sécuritaire avec les pays de la CEDEAO. Sans oublier le renforcement du processus de Nouakchott (partage d’informations en matière sécuritaire).

Le sous-thème des défis de la gouvernance économique a été présenté par l’ancien ministre Aboubacar Traoré. Le Mali, a-t-il expliqué, a connu une croissance moyenne de l’ordre de 5% pendant la période 2005 – 2010. Entre 2000 et 2012, la croissance du PIB a été plus importante dans le secteur primaire (4,9% en moyenne par an) avec une baisse graduelle de la pauvreté entre 2001 et 2010.

A l’en croire, de 2001 à 2006, les revenus des ménages (riches et pauvres) ont augmenté, alors qu’entre 2006 et 2010, seuls les revenus des ménages pauvres ont augmenté, pendant que ceux des autres ménages ont stagné, voire diminué en 2012. Il en a résulté la suspension de l’aide publique au développement et la chute du tourisme.

L’activité économique s’en est ressentie et a enregistré une faible récession. L’année a été marquée par  une forte contraction des dépenses publiques (baisse des investissements).

Toutefois, il y a eu une bonne tenue des termes de l’échange due principalement à l’or et à l’agriculture. Avant d’indiquer qu’en 2013, il y a eu une reprise économique, en raison du retour de la paix, de l’amélioration de l’environnement politique (tenue élections présidentielles et législatives) et de la reprise de l’aide publique. Mais il a relevé que la crise de 2012 avait augmenté la pauvreté (+12%). Le conférencier a, en outre précisé que 92% (5,8 millions) de la population de pauvres vivent au sud ; 90% (5,7 millions) de la population de pauvres vivent en milieu rural. Il a plaidé pour des efforts dans le cadre de la bonne gestion des ressources de l’Etat.

                                     Bruno D SEGBEDJI

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