Crise malienne : Un autre lundi noir

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Au moins 10 personnes ont été tuées ce lundi dans le centre et le nord du Mali à la suite d’une embuscade et des explosions de véhicules de forains, de l’armée malienne et de la Minusma.

Ce lundi, un soldat malien et quatre civils de la Minusma ont été tués aux environs de 10H entre Konnan et Doro, à la suite d’une embuscade suivie du renversement d’un véhicule au cours d’une poursuite des assaillants.

Dans l’après-midi, un véhicule de forains a sauté sur un engin explosif entre Ansongo et Ouattagouna dans la région de Gao, faisant cinq morts, a indiqué une source informée.

Selon des sources concordantes, on dénombre plus de 750 morts depuis le début de l’année.

 

MORT DE 11 MILITAIRES MALIENS DANS UN RAID FRANÇAIS: La France rejette toujours la bavure

Une source française jointe par Le Monde indique n’avoir « aucune preuve à ce stade » que ce sont bien des soldats maliens qui ont été tués lors du raid des forces françaises dans la nuit du 23 au 24 octobre dernier. « Si nos soldats ont attaqué le camp, c’est qu’ils n’ont vu aucun prisonnier et qu’il y avait que des hommes en armes, libres de leurs mouvements, dit-elle. Il faut aussi savoir que quand les djihadistes font des prisonniers, le plus souvent soit ils les tuent, soit ils les retournent… Pour l’instant, il n’y a pas de bavure. »

MORT DE 11 MILITAIRES MALIENS DANS UN RAID FRANÇAIS: L’intérêt d’Iyad Ag-Ghaly à enflammer l’opinion malienne

 

Selon nos confrères français du journal Le Monde, aujourd’hui, la mort de ces captifs semble acquise, d’inévitables questions se posent sur les circonstances exactes dans lesquelles les militaires maliens ont été tués – par une frappe aérienne, ou lors de l’intervention au sol française, ou bien exécutés après coup par les djihadistes ? – et sur l’exploitation de ces faits. Stratège politique, Iyad Ag-Ghaly a tout intérêt à enflammer l’opinion malienne contre la présence militaire française alors que Bamako demeure en situation d’extrême dépendance vis-à-vis de Paris pour sa sécurité. D’autant que l’hypothèse de discussions entre lui et Bamako n’est plus taboue.

 

CRISE MALIENNE: Les Français se considèrent comme « punching-ball des Maliens »

 

Toujours selon nos confrères français du journal Le Monde, le moment d’euphorie qui avait entouré le début de l’intervention « Serval », en janvier 2013, qui avait permis de chasser les djihadistes de leurs bastions du nord du Mali, est retombé depuis longtemps. Dans le nord du pays, où l’Etat malien peine à se réinstaller, les soldats français sont de plus en plus souvent perçus comme une force d’occupation, complices d’un pouvoir central lointain et honni. Au sud, acteurs politiques et populations continuent de faire vibrer une corde nationaliste en se plaignant que Paris empêcherait une reconquête des territoires perdus, toujours contrôlés par les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad.

Dépitée, une source française considère que « cette histoire a tout d’un piège. Nous sommes en ce moment le punching-ball des Maliens ».

 

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