Qui est qui ?: A la découverte de Maïmouna Traoré, une défenseure de la démocratie malienne!

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A l’occasion de la célébration du 8 mars 2017, Journée internationale de la Femme, nous avons rendu visite à Maïmouna Traoré, une dame exceptionnelle. Elle est de ces femmes qui ont fait du combat pour la liberté de la presse le combat de leur vie. Elle fait partie des dames courageuses qui ont mené le combat pour la démocratie au Mali et l’émancipation de la femme malienne.  Sur place, nous avons trouvé  une dame fatiguée par une longue lutte silencieuse mais encore très battante avec de nombreux projets pour l’amélioration de la condition de vie de la femme malienne à commencer par le droit à la parole dans les colonnes de NYELENI Magazine.

Chez elle, à Kalanban Coro-Koulouba, nous avons d’abord remarqué une pancarte sur laquelle  on pouvait lire : NYELENI MAGAZINE. FEMME–ENVIRONNEMENT-DEVELOPPEMENT. C’est là le siège de son magazine dans lequel elle indexe les problèmes des femmes, donne à ces dernières la parole mais aussi les accompagne au fil des lignes, des pages et des numéros.

Dans ce magazine, Maïmouna rend hommage à toutes les femmes qu’elle nomme «Nyeleni», un titre tiré du riche patrimoine bamanan pour véhiculer et valoriser d’avantage l’image de Niéléni ou Gnéléni le «Ciwara» féminin (une championne des travaux champêtres). Elle évoque patriotisme, richesse et confiance en soi.   Donc pour Maï (diminutif de Maïmouna), «chaque femme est une Nyéléni, une lumière dans nos familles, l’étouffer serait vivre dans l’obscurité totale».

Qui est Maïmouna Traoré ?

 Vie et parcours académique

 Affectueusement appelée  «Maï» ou «Tanti Maï» (selon les interlocuteurs en face), Maïmouna Traoré  est née  en 1957 à Bamako, la ville des Trois Caïmans.  Elle s’est très vite distinguée par son sérieux dans le travail. Après ses études  secondaires au lycée de jeunes filles de Bamako (actuel lycée Ba Aminata Diallo qui fut d’ailleurs sa Directrice jusqu’au BAC en 1982), elle entame des études universitaires à l’Université d’Etat de Biélorussie, précisément à la Faculté Internationale de journalisme d’où elle sort en 1988 avec un «Master of Art in journalism», l’équivalent d’un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA).

En plus de ce brillant parcours, elle a suivi avec succès beaucoup  de formations post universitaires. Ainsi, en 1991, elle a suivi une formation à United State Information service-USIS  qui a consisté à  45 jours d’échanges et de partages avec la presse américaine et les communautés. En 1995, elle a suivi une formation sur «Journalisme et Démocratie en Afrique» en Hollande.

En 1997, la journaliste engagée a participé à une formation  sur la Bonne Gouvernance, organisée par l’UNESCO à  Ndjamena-Tchad. Un an plus tard, en 1998 avec l’appui de l’Institut PANOS, elle suit une formation de perfectionnement  à l’Institut Supérieur des Techniques de l’Information à Dakar (Sénégal), suivi  d’une semaine de formation à l’initiation à l’internet au Centre africain des femmes dans les médias toujours à Dakar, au Sénégal.

En 2000, la Nyéléni a suivi un stage de formation sur les techniques de l’information et le montage électronique du son au Bureau Jade/Journalistes en Afrique pour le développement à Douala au Cameroun, en tant que correspondante du Système Francophone d’Information Agricole (SYFIA).

Une carrière professionnelle très riche

 Grâce à ses nombreuses qualifications,  Maïmouna a occupé plusieurs hautes fonctions de 1990 à nos jours. Ainsi en 1990, elle a participé à la fondation du Journal «AURORE» et occupé le poste de Rédactrice adjointe et plus tard le poste de Directrice déléguée. Fondatrice et Directrice de publication de  NYELENI-Magazine depuis 1992, Maï a participé à la couverture du Sommet mondial de la terre en participant au Forum des ONG  au  Brésil.  En 1994, elle a participé à la couverture du  sommet préparatoire de Beijing  à Dakar, au Sénégal.

En 1993, soit un an après la création de NYELENI Magazine, elle fait partie des correspondants au Mali, d’une agence de presse française qui s’occupe du Système Francophone d’Information Agricole (SYFIA internationale).

En 1995, elle est recrutée par World Vision International pour la gestion de l’information pour une meilleure visibilité de ses actions au Mali. Elle occupera ce poste avec brio jusqu’en 1996 où elle s’envolera pour Ndjamena (Tchad), pour des raisons de famille. Là, elle travaille avec le Journal «OBSERVATEUR» crée par une dame très dynamique de la presse, Koumbo Singa Galy, comme coordinatrice de la rédaction.

Son dynamisme et son savoir-faire  dans le domaine de la communication lui ont valu plusieurs sollicitations au Tchad.  Ainsi elle travailla encore pour l’Agence de presse SYFIA et Radio «FM Liberté», une radio créée par les Associations de défense des droits de l’Homme. Dans la même période, elle devient la collaboratrice directe du Président de l’Association Jeunesse anti clivage.

De 2005 à 2007, Maïmouna a travaillé comme Chargée de communication au PNUD dans le cadre du  Programme d’appui à la Réintégration, la Réinsertion et la Réhabilitation des Sinistrés et la lutte contre la Pauvreté (PRRRSLP) à Bujumbura, au Burundi.

Elle avait comme principale tâche la gestion  de l’information, l’élaboration et la mise en exécution de la stratégie de communication en direction du public et des partenaires en vue de la mobilisation des fonds, la production de rapports et la relation avec la presse.

De 2008 à 2011, toujours au Burundi, elle travaille à la section information du Bureau Intégré des Nations Unies.

De 2011 à 2013, elle est redéployée à la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo (MONUSCO). Après quatre mois à Kinshasa, elle dirige la section information à Matadi, dans la province du Bas-Congo (actuel Kongo central).

Son travail avec la MONUSCO consistait essentiellement en la gestion de l’information, la production d’articles dans les bulletins de la mission, sur le site web et dans les réseaux sociaux, la sensibilisation des populations sur le mandat de la mission, supervision de deux reporters de Radio Okapi (Radio de la paix des Nations Unies).

La communicatrice aguerrie est envoyée plus tard à l’Est de la R.D.C, précisément à Goma, au plus fort de la guerre contre le M23. Avec deux autres collègues elle animera le centre d’information des Nation Unies. A la fin de son dernier contrat, après une riche expérience auprès des Nations Unies, Mme Traoré Maïmouna décide de prendre une retraite anticipée et rentre définitivement au pays pour s’occuper de son magazine et des associations féminines.

Aujourd’hui, elle continue à se former, actuellement elle suit une formation en ligne  sur « genre et développement» avec l’Institut des Hautes Etudes Internationales et du Développement de Genève en Suisse.

Mariée et mère de 6 filles dont trois adoptées, Maïmouna Traoré est passionnée entre autres de maraichage, d’élevage, de lecture, de natation et de voyages.

Amadingué Sagara

 

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