Le président malien est sorti de son silence hier pour s'exprimer devant la nation, dix jours après la grande manifestation de l'opposition réunissant partis politiques, organisations religieuses et associations issues de la société civile. Un mouvement qui s'est encore élargi depuis et qui s'est baptisé M5-RFP.
«
Grande a été la désillusion, déplore
L'Indépendant à Bamako.
On s'attendait à ce que le président IBK, qui s'était emmuré dans un mutisme épais depuis le gigantesque rassemblement du 5 juin, se prononce enfin sur l'exigence de sa 'démission' ainsi que celle de son régime (…). Ou qu'à défaut, il fasse des annonces fortes pour apaiser la tension et relancer le dialogue. Notamment la dissolution de l'Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle. Il n'en a rien été, constate
L'Indépendant. Il s'est contenté de réitérer encore une fois sa disponibilité au dialogue. »
Et le quotidien malien de hausser le ton : «
IBK, visiblement, n'a pas retenu la leçon, tout comme il ne semble pas s'inquiéter des agitations de plus de deux millions de ses compatriotes, le 5 juin dernier, et des agissements des groupuscules de 'salafistes, de haineux et d'aigris' comme semblent les présenter ses thuriféraires. IBK reste dans le viseur du M5- RFP et la question demeure, s'interroge
L'Indépendant : tirera-t-il son épingle du jeu et à quelles conditions ? »
Pour sa part, le M5-MFP appelle à une nouvelle grande manifestation vendredi prochain, place de l'Indépendance à Bamako, toujours pour réclamer la démission d'IBK.
Coalition pour le Sahel : énième structure et énième réunion
À la Une également, la réunion hier de la Coalition pour le Sahel... «
Initiative du gouvernement français, présidé par Jean-Yves Le Drian, cette première réunion ministérielle de la Coalition pour le Sahel, n’a véritablement pas pris de décisions majeures, pointe
Aujourd'hui au Burkina Faso.
Il s’est agi de faire un inventaire d’étapes des 4 'piliers' des initiatives internationales, à savoir la lutte anti-terroriste, le renforcement des armées nationales, le soutien au déploiement de l’Etat et l’aide au développement. Objectif : rendre le G5 Sahel plus performant, plus percutant, une posture qui ne sera pas de trop avec l’opérationnalisation de la Task force Takuba qui est entrée en action. »
Une énième réunion !, s'agace
Le Pays, toujours à Ouaga. «
Les rencontres consacrées à la problématique de la sécurité et du développement au Sahel commencent à lasser et à exaspérer les populations, tant elles sont nombreuses et peu efficaces. À cela, il faut ajouter la pléthore des structures en charge d’œuvrer à la résolution de la problématique. »
Et «
les effets bénéfiques de toutes ces structures se font toujours attendre, soupire encore
Le Pays. Et ce n’est pas le pauvre paysan de Barsalogho au Burkina qui a fui son domicile et son champ pour se retrouver dans un camp de déplacés internes où il vit dans des conditions précaires voire humiliantes, qui dira le contraire. Les exemples de ce genre foisonnent dans presque tous les pays du G5 Sahel, tant et si bien que l’on peut se poser la question de savoir à quoi sert cette diarrhée de rencontres (…). Une autre chose dont on peut être sûr, conclut le quotidien burkinabé,
c'est que ces rencontres à la pelle ne perturbent nullement le sommeil des terroristes. »