Adema Pasj : Ce que Alpha Oumar Konaré peut faire

A la croisée des chemins depuis 2002, l’ancien parti majoritaire semble désormais sonner le glas de sa descente aux enfers. Le Pasj n’est que l’ombre de lui-même, il n’est que troisième force politique du pays. En revanche, le grand manitou a encore et toujours les cartes en main.

2 Avr 2015 - 02:44
2 Avr 2015 - 02:44
 8
[caption id="attachment_156169" align="alignleft" width="310"]La nouvelle a estomaqué plus d’un, au sein de l’opinion nationale et internationale. Peu avant l’aube, samedi, des bandits non identifiés ont attaqué à l’arme de guerre le domicile de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, situé à Titibougou, à la sortie Est de Bamako, Route de Koulikoro. Bilan : un mort du côté des assaillants. Pourquoi maintenant ? Qui sont les assaillants ? A qui en voulaient-ils ? A qui profite cet attentat contre un président qui a réellement tiré sa révérence politique nationale ? Aujourd’hui, le Mali n’a point et guère besoin de crimes qui en rajouteraient à une situation sociopolitique et économique bien roussie, voire chaotique. Dans un pays où le chef de l’Etat (ancien ou nouveau) n’est pas en sécurité, les populations s’en remettent au Tout puissant. Les populations maliennes, qui vivaient dans la trouille dès que le soleil se couche (souvent même en plein jour) sont dorénavant convaincues qu’elles sont sous ce schéma, du moins depuis samedi 5 avril dernier avec l’attaque, à l’appel du muezzin, du domicile du président Alpha Oumar Konaré. Que s’est-il passé ? Selon les témoignages recueillis sur place, des bandits armés, habillés en civil, ont tenté à deux reprises, au cours de la nuit du 4 au 5 avril, d’attenter à la vie des membres de la famille Konaré. Le mode opératoire des assaillants était bien pensé ; ce qui ne laisse aucun doute sur le caractère prémédité de l’acte. Les bandits, une dizaine environ, ont d’abord plongé la maison dans le noir en coupant l’électricité. Ils ont ensuite tenté d’escalader le mur d’enceinte sur deux fronts (côté Nord, route de Koulikoro et côté fleuve). Des coups de feu retentissent. Les bandits replient, et reviennent quelques instants après pour attaquer. S’ensuivent des échanges de tirs avec les forces chargées de la garde de la résidence présidentielle. Le président Konaré est absent (il séjourne en Egypte où il est médiateur de la crise interne dans ce pays), mais son épouse Adame Ba Konaré est à l’intérieur, au fond des chambres, avec son fils, Iba, ainsi que ses belles filles et ses petits-enfants. Au dehors, la garde de sécurité prend le dessus et repousse les assaillants. Un bandit est touché ; il s’écroule, se vide de son sang et perd la vie. Fin de la partie ; mais pas du film. Car, sur l’assaillant abattu, les gendarmes trouveront plus tard, parmi tant d’autres éléments d’indices utiles, un téléphone portable. Si l’on sait la magie de cet outil révolutionnaire, on ne douterait point que l’enquête aboutirait prestement à l’identification et à l’arrestation des criminels, mais à condition qu’elle soit menée rondement et avec la volonté franche de parvenir à un résultat. Diligenter l’enquête Après ce coup folie manqué, moult questions brûlent les lèvres des Maliens; mais surtout une grosse interrogation : A qui profite l’attaque du domicile de l’ancien président Alpha Oumar Konaré ? La question mérite d’autant plus d’être posée que cet attentat intervient à un moment où tous les phares de l’actualité nationale sont braqués sur des sujets aussi brûlants que l’affaire Tomi Michel, l’affaire des soldats disparus, la situation de Kidal, la crise financière, Ma famille d’Abord, le blocage au sommet de l’Etat, le bras de fer entre le ministre Bathily et les juges. La République, déjà éclaboussée par ces dossiers très chauds, n’a pas besoin d’autres foyers de tension. Surtout pas un attentat contre le président Alpha Oumar Konaré qui, depuis son retrait du pouvoir en 2002, ne s’est jamais prononcé sur un sujet au plan national. Il s’est complètement effacé de la scène politique nationale et ne ferait pas du mal à une mouche. Autant il n’a pas été publiquement sollicité, autant le président Konaré est resté muet comme une carpe par rapport à tous les débats d’intérêt national. C’est un grand intellectuel qui agit comme le ferait tout ancien dirigeant RESPONSABLE. Alors, comment peut-on en vouloir ou vouloir du mal à une telle personne ? Allez savoir. Dans tous les cas, il convient d’ores et déjà de renforcer le dispositif de sécurité autour et à l’intérieur de la résidence Konaré. Mais surtout de diligenter l’enquête. Sékou Tamboura FORUM DES ADMINISTRATIONS FISCALES OUEST AFRICAINES Secteur des télécommunications : Préoccupation commune La problématique de la fiscalité du secteur des télécommunications est une préoccupation qui exige des Etats à entreprendre des stratégies adéquates pour le renforcement de la mobilisation durable des recettes. Tel est le souci des Administrations fiscales ouest africaines qui se sont réunies du 2 au 4 avril derniers au Centre international de conférences de Bamako autour du thème « La fiscalité du secteur des télécommunications ». Le 8è Forum des Administrations fiscales ouest africaines (Fafoa) a examiné plusieurs dossiers relatifs à la vie de l’institution : l’adoption du règlement intérieur ; l’état de paiement des frais de souscription des pays membres de l’organisation ; les stratégies appropriées à la mise en place effective du secrétariat exécutif de l’organisation pour la facilitation, la coordination et la régulation des activités ; le bon fonctionnement de la structure. Mais, le point d’orgue des travaux de cette réunion que le Mali abrite pour la première fois fut incontestablement son thème central « La fiscalité du secteur des télécommunications ». Les travaux ont permis à ce titre d’échanger sur des aspects aussi importants que les systèmes d’informations utilisés par les opérateurs de téléphonie ; le contrôle des opérateurs de téléphonie au regard de la diversité des produits commercialisés et la complexité des techniques à utiliser pour bien appréhender les transactions et les revenus réalisés ; et les compensations de l’interconnexion des réseaux de télécommunication. Au cours de la cérémonie d’ouverture du forum (le 3 avril), présidée par la secrétaire générale du ministère de l’Economie et des Finances, Mme Sidibé Zamilatou Cissé, le directeur général des impôts du Mali, Sidima Dienta, a trouvé les mots justes pour qualifier l’impérieuse nécessité de débattre du sujet. « Le thème sur la fiscalité du secteur des télécommunications est une préoccupation commune à nos administrations fiscales ; il permettra de renforcer les capacités du personnel afin de prendre en charge tous les aspects spécifiques du prélèvement fiscal dans le secteur de la téléphonie », affirme le patron de l’Administration fiscale malienne. Qui a vu en ce forum de Bamako comme un outil permettant une meilleure garantie d’une prise en compte des problèmes spécifiques des administrations fiscales des pays membres de la CEDEAO, surtout dans un contexte économique, social et politique marqué par la mondialisation et la globalisation. A propos de la fiscalité du secteur des télécommunications, Mme Sidibé Zamilatou Cissé a rappelé que la problématique de la fiscalité du secteur des télécommunications est une préoccupation qui exige de nos Etats à entreprendre des stratégies adéquates pour le renforcement de la mobilisation durable des recettes de l’Etat. En effet, poursuit la secrétaire générale du ministère de l’Economie et des Finances, les opérateurs de téléphonie génèrent des revenus importants dont le trésor public doit profiter par le biais de la fiscalité. Mais, selon elle, nos administrations fiscales sont toutefois confrontées à de réelles difficultés pour cerner l’ensemble des transactions et des revenus desdits opérateurs. Face à cette situation, elle préconise l’acquisition de compétences informatiques très spécialisées et le développement de logiciels appropriés, qui pourraient contribuer à mobiliser et à sécuriser les recettes du trésor public. « Aussi, face au manque de visibilité des revenus réels du secteur, nos administrations fiscales ne pourraient-elles pas s’appuyer sur les mêmes technologies de contrôle du trafic actuellement à la disposition des autorités de régulation ? », s’interroge-t-elle. Avant de rappeler que certains pays ont déjà expérimenté ce procédé avec succès. A l’ouverture des travaux, le président du Fafoa, Pascal Abinan, a rappelé que depuis la dernière assemblée générale tenue à Ouaga, au Burkina Faso, le forum a réalisé des avancées notables en ce qui concerne l’adoption du projet d’organigramme et du profil du personnel du secrétariat exécutif et l’adoption final des textes fondamentaux du règlement intérieur qui doivent régir l’institution. Ce qui constitue un motif de satisfaction. « Les uns et les autres peuvent se réjouir du bilan des actes déjà posés », jubile Pascal Abinan. Qui tempère aussitôt ses ardeurs, car, précise-t-il, « en dépit des progrès réalisés, des défis énormes restent à relever ». Surtout que « la responsabilité des administrations fiscales est très grande dans le noble combat pour la construction et l’amélioration d’un cadre communautaire dédié aux services fiscaux », conclut-il. Quant au président de l’Union des ordres fiscaux de l’Afrique de l’Ouest, Mike Kofi Afflu, il a insisté, dans son message, sur la maîtrise de nos assiettes fiscales pour le développement harmonieux de nos pays. Pour lui, ce n’est pas en augmentant les taxes que nos Etats amélioreront les recettes fiscales, mais plutôt en consentant des allègements pour faciliter le recouvrement et la collecte des taxes. Ce qui permettra d’atteindre les différents objectifs de recettes. La Fafoa, qui regroupe une quinzaine de pays, est une plate forme qui sert à promouvoir et à faciliter la coopération mutuelle entre les administrations fiscales des pays membres de la Cedeao, en vue d’améliorer l’efficacité de leurs législations. Etaient présents à Bamako, les participants venus du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Niger, du Nigeria et du Sénégal. Sékou Tamboura Alpha Oumar KonaréAl[/caption] De déconfiture en déconfiture, la ruche n’a aujourd’hui plus de miel, les rares abeilles qui s’y trouvent n’en produisent plus. L’heure est grave et on se cherche des astuces pour un hypothétique redressement mais sans que personne accepte de faire la moindre concession. C’est justement là résumé, selon certains militants, tout le problème de l’Adema. Au Pasj, tout le monde veut diriger, personne n’est avec personne. Normal quand on sait que ‘’c’est un parti capable de porter n’importe quel crétin au pouvoir’’, nous confiait  un journaliste très proche du parti. Les luttes intestines au sein de l’Adema, qui n’ont d’égale qu’elles-mêmes, n’ont laissé aucune chance de survie réelle à un parti qui se disait l’un des plus grands d’Afrique au sud du Sahara. La déconfiture programmée du parti a atteint son paroxysme à la veille des dernières élections présidentielle et législative où le candidat choisi pour défendre les couleurs de l’Adema (Dramane Dembélé) était le moins loti de tous les prétendants. A la limite grand inconnu sur le landerneau politique. Conséquence, pour la première fois, l’Adema ne participe pas au second tour d’une élection présidentielle. Pis, le nombre d’élus à l’Assemblée nationale a chuté d’une cinquantaine à la dernière législature à 16 aujourd’hui. « C’est la plus grosse débâcle électorale jamais enregistrée par les Abeilles », regrette satigui Koné, un jeune militant de la commune V du district de Bamako. Le choix calamiteux du candidat le moins sérieux a fini par avoir raison d’un parti politique longtemps enclin à des divergences récurrentes. Aujourd’hui, ceux qui étaient les grands barons de l’Adema ont tous ou presque quitté le navire avec un pincement de cœur. Au nombre de ceux-ci, Soumeylou Boubèye Maïga, qui a créé Asma Cfp, Iba N’diaye, qui migre à l’Urd, le parti de Soumaïla Cissé, aujourd’hui chef de fil de l’Opposition, Zoumana Mory Coulibaly qui crée lui aussi, sa formation politique, Fare, avant de la quitter pour le Rpm. Sékou Diakité qui était aussi l’un des vices présidents de l’Adema transhume vers la Codem. Bref, la ruche s’est vidée de son miel et on en produit plus par la faute de ses propres militants dit de premier plan dont certains sont plus intéressés par leur promotion personnelle que tout autre chose. Même en dehors du parti, certains de ses anciens barons continuent d’aimer un parti qu’ils ont vu naître et grandir. A l’image de Soumeylou Boubèye Maïga, l’enfant terrible de la classe politique malienne, qui n’exclut pas de fusionner Asma Cfp avec l’Adema Pasj. Mais la route semble longue, car au Pasj, les comportements n’ont pas changé. L’actuel président intérimaire, Tiemoko Sangaré, est accusé par certains militants de créer des réseaux au sein du parti pour continuer à garder la maison. Sans compter les ambitions démesurées de Dioncounda Traoré qui n’a pas dit son dernier mot. Alpha, le grand manitou En revanche, selon les langues fourchues du parti, c’est toujours Alpha Oumar Konaré, le grand manitou, qui fait et qui défait l’Adema. C’est lui qui contrôle le parti. Il est à la baguette et n’a de cesse de s’intéresser à la vie du parti. Nombreux sont ceux qui lui prêtent d’être l’auteur des remous et autres soubresauts qui risquent fort de faire voler en éclats la ruche. Alpha Oumar Konaré, qui, depuis la fin de son pouvoir en 2002, faisait apparaître une posture discrète sur toutes les questions concernant la vie de la nation, est pourtant consulté. Il reçoit des personnalités politiques de son parti et des autres partis politiques. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Alpha peut encore redorer le blason de l’Adema ayant toujours toutes les cartes en main. Pourtant, les multiples appels du pied de certains militants Adema à leur « ancien » leader pour mettre de l’ordre dans la maison ne sont pas entendus. Même si les avertis sont convaincus que tout se passe comme le souhaite le grand manitou. Les assises du week-end dernier (13è conférence nationale) qui devaient instaurer, au moins, la confiance entre militants et bureau politique national avant le congrès prévu pour mai, n’ont pas apporté les promesses des fleurs. La méfiance, derrière l’hypocrisie qu’on peut constater dans ces retrouvailles, était visible. Et encore et toujours nombre de militants pensent que l’ancien président a le devoir de recoller les morceaux de la ruche. Alhassane H. Maïga

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0