ATT sur les traces de ses frères d''arme : L''Afrique ne renoue-t-elle pas avec le pouvoir kaki ?

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     C”est le moins que l”on puisse dire. Car de plus en plus, les hommes en uniforme reviennent au pouvoir en Afrique à la faveur de supposées élections libres, transparentes et démocratiques. Ainsi, ils se déclarent ou se font de vrais démocrates sincères. Et ce, au vu et au su des hommes politiques en déperdition et en manque d”initiatives pour satisfaire le peuple. D”où la création de partis politiques de circonstance. Alors, le peuple déçu, déboussolé, ne fait que méditer sur son sort. Ayant constaté cette inertie politique s”installée au Mali, ATT semble emboîter le pas à certains de ses frères d”armes d”Afrique. Ainsi, le parti FCD (Force citoyenne pour la démocratie) a été créé, semble-t-il pour jouer pleinement le rôle de parti Etat.

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    Loin de nous, l”idée d”accuser à tort ou de nuire à quelqu”un ou à un pouvoir. Nous sommes de ceux-là qui ont opté de défendre avec bec et ongles notre démocratie chèrement acquise. A cet effet, nous ne resterons jamais inertes face à la destruction du tissu politique, quelque soit le prix à payer.

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    Alors, inquiets de l”avenir politique et de la démocratie pluraliste au Mali, nous avions décidé de jouer pleinement notre rôle de dénonciation, de constatation et d”information pour l”éveil des consciences. C”est pourquoi, face à l”instauration du pouvoir militaire, à l”image du Burkina, du Congo Brazzaville, du Niger ou de la Centrafrique, nous attirons l”attention de nos hommes politiques. Qu”ils sortent de l”anonymat. Qu”ils acceptent de jouer pleinement leur rôle d”hommes qui dirigent des partis politiques pour l”avenir de notre démocratie. Sinon, la dérive semble s”installer fastidieusement. Le constat est plus que patent. La preuve ?

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    Elu, avec plus de 70% des voix, le Général Président Amadou Toumani Touré qui ne semble pas en rester là continue ses manœuvres politiques. Et ce, avec ses hommes de main cloués au sein de différents partis politiques. Aidés pour ce fait par des hommes en kaki, propriétaires d”hôtels, de sotramas ou de taxis.

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    A l”image de son frère et ami Blaise Compaoré du Burkina Faso, ATT après la mise à l”écart de plusieurs acteurs du coup d”Etat de mars 1991, s”appuie aujourd”hui sur certains de ceux-là pour asseoir convenablement son pouvoir. Pourtant, le Mali compte aujourd”hui une centaine de partis politiques qui devraient être capables d”animer convenablement la scène politique. Malheureusement pour le peuple qui a perdu son sang pour la démocratie et le multipartisme intégral, ces partis sont aujourd”hui des partis alimentaires qui ont presque tous perdus leur raison d”être. Ainsi, ATT en véritable stratège avec son désir de demeurer longtemps aux commandes du bateau Mali en profite pour asseoir sa légitimité.

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    C”est pourquoi, après l”éjection de Djibril Tangara du gouvernement, il a mis l”adjoint de ce dernier (mouvement Citoyen) au Ministère de l”Equipement et des Transports pour pouvoir profiter à bon escient des milliards à gérer à ce niveau. Puis, il a amené celui qui semble avoir le dos au mur à Bruxelles Ahmed Sow pour s”occuper du département des Mines de l”Energie et de l”Eau. Une très bonne manière de préparer minutieusement le congrès du parti FCD et son implantation progressive sur l”échiquier politique national.

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Boubacar DABO

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