Déclaration de politique générale de Modibo Keïta : Une coquille vide !

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Le Premier ministre à l’Assemblée nationale : La déclaration de politique générale dans ses grandes lignes
Le Premier ministre MODIBO KEITA à l’Assemblée nationale

Arrivé à la primature en janvier 2015, le premier ministre Modibo Keïta, chef du gouvernement a présenté sa déclaration de politique générale (DPG) à l’Assemblée nationale le lundi 8 juin 2015. Il souligne trois axes dans cette DPG de 28 pages. Ces axes visent à assurer la sécurité des personnes et la protection de leurs biens dans un environnement de paix, à améliorer les conditions de vie et d’existence des populations et à promouvoir la justice et l’équité. Apres cinq mois passés à la primature, le chef du gouvernement n’a pas pu présenter une DPG riche. Un constat s’impose après lecture du document : l’absence totale de délai de réalisation des actions annoncées.

La DPG du PM, Modibo Keita est consigné dans 28 pages contre 69 pages pour son prédécesseur, Moussa Mara. Là n’est pas le problème, car peu importe le volume d’un document, le plus important reste sa qualité. Chose qui manque à cette DPG de Modibo Keïta. L’élément inquiétant est l’absence totale du délai de réalisation des actions annoncées. Une coquille vide! Le PM semble s’être plié à une simple exigence constitutionnelle. Malgré son expérience, sa sagesse, car ayant occupé des hautes fonctions, le premier ministre, Modibo Keïta n’a fait que produire une DPG minimale. On ne sent pas à travers cette DPG des reformes majeurs indiquant le changement de la situation chaotique actuelle que vit le Mali. 28 pages d’annonces! Et il n’y a aucun plan de financement  de ces annonces faites par le chef du gouvernement, ni de délai de réalisation. La critique de l’opposition n’a pas tardé après la présentation dudit document. « Faire des annonces de ce genre devrait être accompagnées par une idée de délai de réalisation. Et cela ne figure pas dans la DPG. Nous pensons qu’aujourd’hui, les annonces faites relèvent plutôt d’un plan d’action que d’une DPG», expliquait le président du groupe Vigilance républicaine démocratique (Vrd), Mody N’Diaye après la présentation du DPG. Exemples palpables qui prouvent l’absence de chronogramme des actions annoncées dans la DPG. D’abord, dans la page 5, paragraphe 3, le PM, Modibo Keïta lance un appel pour la constitution d’un fonds national de soutien aux Forces armées et de sécurité. Quand est ce que ce fonds sera constitué et disponible ? Il ne l’a pas précisé. Aucune date n’est fixée, or la situation sécuritaire exige une réaction prompte des gouvernants. En outre, il évoque la révision de la constitution du 25 février 1992 dans le quinquennat d’IBK sans préciser de date. Est-ce pour permettre la mise en œuvre de l’accord d’Alger ? Ou pour permettre au futur président de briguer un troisième mandat ?

Black-out sur la gestion politique de l’accord

Dans sa DPG, le Premier ministre a fait un Black-Out total sur la gestion politique de «  l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali » signé le 15 mai 2015 par le gouvernement malien à Bamako. Certes Modibo Keita a fait mention de « la ferme volonté du gouvernement de s’inscrire dans la dynamique de la politique de la paix, de la stabilité sociale et de la réconciliation nationale », mais cela est-il possible sans associer tous les maliens à la recherche d’une solution de sortie de crise ? On se rappelle que nombre de partis politiques avaient fait des réserves vis-à-vis du document. Souleymane Koné, ancien ambassadeur et vice-président du Parti Fare An ka wili s’insurgeait contre le fait qu’on ait voulu, à travers l’accord, reformer l’Etat du Mali en dehors du Mali et des acteurs politiques. Considérant que sans un large consensus national, il n’y a pas de solution durable à la crise du Nord, le Parena a préconisé de lancer des concertations nationales inter-maliennes en plusieurs étapes. La CNAS-Faso Hèrè, le parti de l’ex Premier ministre Soumana Sako a tout simplement rejeté l’accord. Soumana Sako estime que l’accord «loin d’être un processus de paix consacre en fait une violation flagrante de la Constitution du 12 janvier 1992». Et pour sortir du « piège »,  Soumana Sako recommande une appropriation  nationale du processus de sortie de crise et en mettant en mouvement un véritable dialogue inclusif intra- et intercommunautaires. Ces propositions pertinentes qui balisaient la voie pour une sortie définitive de la crise n’ont pas retenu l’attention du Premier ministre lors de la présentation de sa déclaration de  politique générale. Dommage, sommes-nous tenter de dire.

 

Aguibou Sogodogo/ Madiassa Kaba Diakité 

 

 

 

 

 

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1 commentaire

  1. C est la que tout les maliens vont se rendre compte qu’on est gouverner par un incapable qui n’a pas de projet d’avenir pour notre pays pauvre mali

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