En relief : Le PASJ au “ça passe ou ça casse “

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L’objectif principal recherché par les organisateurs de la rencontre était d’aller aux racines du parti afin d’éveiller la conscience des militants face aux multiples défis récurrents. Pour ce faire le thème retenu pour animer le débat a porté sur« L’ADEMA-PASJ : 24 années de lutte pour la consolidation de la démocratie au Mali. ». La cérémonie a été présidée par le Pr Dioncounda Traoré, membre fondateur du parti de l’abeille solitaire et non moins Ancien Président par intérim de la République du Mali. L’occasion était opportune pour ces militants de première de l’ADEMA-PASJ, avec à leur tête notre confrère, Hamidou Konaté, de faire un bilan critique du parti et de lancer un appel pressant au peuple de l’ADEMA à la veille du congrès qui se tiendra les 24 et 25 mai 2015. La conférence –débats, modérée par l’ancien ministre de l’Education, Adama Samassekou, membre fondateur du parti) a été animée par trois conférenciers à savoir, Modibo Diallo, secrétaire politique de la section III ADEMA et directeur du mémorial Modibo Keïta, Cheick Pléah, de la section I ADEMA et enfin Modibo Tiémoko Traoré, Ancien ministre du développement Rural, membre de la section ADEMA de Bla. A l’ouverture de la conférence, le président Dioncounda Traoré a dit que l’exercice du bilan de l’ADEMA devrait être fait bien avant aujourd’hui. Mais selon lui, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Pour lui, l’ADEMA avant de devenir parti a contribué à l’avènement de la démocratie au Mali. Il a fait comprendre qu’il est important de souligner que ce grand parti a conduit les premiers pas du Mali démocratique. Prenant la parole au nom des initiateurs de la rencontre, Hamidou Konaté a d’abord rappelé que l’un des principaux objectifs de l’ADEMA, est l’instauration d’une société démocratique se fondant sur des valeurs cardinales comme la justice, le travail, l’engagement, le patriotisme, l’honnêteté. Il dira ensuite que malgré les tentatives de déstabilisation du régime par une opposition pas du tout républicaine, l’ADEMA a réussi à laisser derrière lui, un pays apaisé, un et divers. Pour preuve, il a indiqué que les cérémonies commémoratives du 22 septembre 2001 se sont déroulées à Kidal. Hamidou Konaté a mentionné pour sa part, que la descente aux enfers du pays est surtout due à la mauvaise gouvernance, à la corruption, au clientélisme. Selon lui, l’ADEMA a une part de responsabilité car ayant assisté à cette aventure sans rien dire, sans avertir et sans dénoncer. Pour lui, l’objectif de cette rencontre est de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale que des membres fondateurs de ce parti ont l’ambition qu’il reste un exemple et un flambeau pour la génération naissante et qui doit dénoncer toutes les dérives. Il a déploré qu’aujourd’hui l’ADEMA soit perçut comme un parti mendiant, soumis à la loi de l’achat de voix, le clientélisme etc. C’est pourquoi, il a affirmé qu’il est du devoir pour les militants de l’Abeille Solitaire de se ressaisir et d’assumer leur responsabilité. L’exposé du premier conférencier a porté sur la naissance et l’exercice du pouvoir du parti ADEMA. A cet effet, Modibo Diallo a précisé que l’ADEMA n’est pas issue du néant. Pour lui, durant les dix ans passés à la tête du Mali, l’ADEMA a opté pour la seule voie du dialogue comme solution pour instaurer la paix au Nord. Quant à Cheick Pléah, il a parlé de la manière dont le parti a pu surmonter les problèmes rencontrés. Toutefois, il dira qu’après 2002, le parti s’est livré à une politique d’accompagnement en soutenant ceux qui sont au pouvoir. Pour le troisième conférencier, Modibo Tiémoko Traoré, c’est l’effritement des valeurs cardinales du parti qui a conduit l’ADEMA à la perte de son grand électorat. Pour lui, le parti a été toujours confronté à un problème de méthode d’organisation et d’orientation. Jean GoïtaA priori, les jeux sont serrés et les manœuvres de dernière minute sont intenses pour prendre la tête du plus grand parti politique du landerneau malien. Les chances de l’emporter de l’un ou l’autre de ces deux prétendants sont équilibrées au point que plusieurs hauts responsables prêchent un dénouement fondé sur la recherche d’un consensus pour ne pas créer des frustrations. Mais, au-delà du choix final qui se fera ce lundi et qui verra les rênes du parti confiées à Tiémoko Sangaré ou à Moustapha Dicko, c’est la question de la renaissance même du PASJ qui se pose.

Le premier défi pour le nouvel organe dirigeant des Rouge et Blanc est certainement d’œuvrer à redonner le goût de la politique à de nombreux militants abasourdis pour les récentes déconvenues électorales du parti. Il s’agira donc de rassembler le plus grand nombre de cadres démotivés autour du nouveau comité exécutif que l’on annonce restreint. Pour une meilleure participation aux réunions de prise de décisions.

L’on attendra alors du nouveau capitaine du bateau des abeilles des qualités avérées d’humanisme, de capacités relationnelles pour réveiller les structures dormantes du parti, de réchauffer ses contacts en mécènes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les premiers responsables, parmi lesquels l’on annonce les ministres Abdel Karim Konaté, Dramane Dembélé comme les principaux lieutenants du nouveau président, devront se donner les moyens de rayonner à nouveau dans le cercle de l’Internationale socialiste.

Par ailleurs, les nouveaux dirigeants de l’ADEMA devront mieux répondre aux défis de l’audibilité du parti sur les grands sujets de la nation malienne. Ce qui va aider la Ruche à mieux impacter son existence au sein de la majorité présidentielle, dont elle doit être la formation politique la plus visible.

En clair, si l’ADEMA-PASJ veut compter dans l’évolution sociopolitique du Mali dans les prochaines années, elle doit à tout prix réussir le congrès des 24 et 25 mai en renforçant ses rangs avec son vivier de cadres et de sympathisants. C’est par là qu’elle suscitera respect et égard de ses alliés et adversaires du microcosme politique national. C’est donc le ” ça passe ou ça casse ” à Bamako Coura (siège du parti) ! A cet égard, les personnalités comme Alpha Oumar Konaré et Dioncounda Traoré et  un certain Ibrahim Boubacar Kéita seront tout sauf des indifférents.

Bruno Djito SEGBEDJI

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