Groupe parlementaire Urd : L’honorable Gossi Draméra sèvre son interprète

20 Octobre 2011 - 00:00
20 Octobre 2011 - 00:00
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Visiblement le gros salaire de l’honorable Gossi Dramera, député de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), élu à Bafoulabé et ses indemnités de session et de logement ne lui suffissent plus. Pour assouvir sa soif d’argent, l’élu de Bafoulabé n’a pas trouvé mieux que de s’accaparer des maigres indemnités de son interprète, Eric Mody Kéita.

L’honorable Gossi Draméra est député élu à Bafoulabé. C’est lui, on se rappelle, qui avait menacé son colistier, l’honorable Ibrahima Dianessy, avec un pistolet au moment du renouvellement du bureau de l’Assemblée nationale, au siège de l’URD en octobre 2009. Après cet incident, voilà que notre élu du peuple revient de façon ridicule au devant de la scène en détournant les modestes indemnités de son interprète, Eric Mody Kéita, en service à l’Assemblée nationale depuis avril 2003. Cela en toute impunité.

Le scandale éclate en juin 2010, à l’Assemblée nationale. Gossi s’est permis de supprimer le nom de son interprète sur l’état de paiement et de signer à la place de ce dernier. Du faux et usage du faux! Plusieurs tractations et tentatives, au sein du groupe parlementaire URD, n’ont pas  suffi pour le faire venir à la raison. Rien à faire, l’honorable ne veut pas remettre un copeck à son interprète, arguant que ce dernier n’est plus de son parti. Cet argument tient-il la route? Que non si l’on se refère au règlement intérieur de l’Assemblée nationale. En effet, l’article 4 de cette loi stipule que «les débats à l’Assemblée se déroulent dans la langue officielle du Mali. En cas de nécessité, les députés sont assistés d’interprètes dans les conditions déterminées par le bureau de l’Assemblée nationale». Mieux, la décision n°38/P-AN-RM du président de l’Assemblée nationale est plus explicite. Elle stipule que «les députés bénéficient pendant les jours de session, d’une indemnité forfaitaire journalière de 3 000 FCFA pour la prestation de leurs interprètes». Cette indemnité doit être remise à l’interprète au niveau de la questure. Malgré cette décision, certains députés, dont l’honorable Gossi Draméra, s’adonnent à des pratiques aberrantes en soutirant les indemnités de leurs interprètes. Depuis son forfait, toute l’Assemblée nationale a été mise au courant par Eric Mody Kéita. De la questure jusqu’au président Dioncounda Taroré. Mais toujours rien à faire. Gossi ne veut pas céder.

Pourtant par lettre, en date du 3 septembre 2007, c’est ce même Gossi qui a écrit au président de l’Assemblée nationale pour s’attacher les services d’un interprète à l’Assemblée nationale. Dans sa lettre, il avait demandé intuitu personé Eric Mody Kéita.

 

Youssouf Diallo

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