Ibrahim Boubacar Keïta : «Qu’on chérisse un peu la vérité !»

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ORTM / Journal TV du 02 juillet 2017

«Le Mali est en train de sortir d’une crise sans précédent dans l’histoire de notre pays. Par rapport au projet de révision de la Constitution, certains amendements, en nombre, de l’opposition, sur le projet de révision de la Constitution, ont été pris en compte et insérés. Dans le parcours maintenant, on demande simplement : il faut renoncer et retirer. Ce n’est pas une question d’orgueil ou d’ego. Il s’agit de la gestion de l’Etat ; il s’agit également de tenir un engagement, d’être en conformité avec un accord qui nous engage. S’il y a recul, nous fondons les autres à s’estimer libérés.

Dès lors que nous ne tenons pas nos engagements, pourquoi tiendraient-ils les leurs ? Donc, voyons dans quoi, vers quoi, nous voulons plonger le Mali par rapport à où nous sommes en train d’aller vers une sortie de crise. Peut-être que c’est cela qu’on ne veut pas. Là encore, le paramètre IBK est quoi ? Que cela se passe sous la présence d’IBK ? Non, ce n’est pas tolérable ; non, IBK n’est rien par rapport à l’histoire du Mali, par rapport au Mali. Si l’on aime son pays, si l’on est patriote, il y a des considérations qui n’ont pas lieu d’être… Non, qu’on ne se trompe pas, les choses sont limpides !

L’Assemblée nationale du Mali a été responsable, elle a voté cette loi de révision constitutionnelle en toute responsabilité. Il y a eu des écoutes citoyennes, il y a eu même une retraite à Fana où l’opposition était présente… quelqu’un a même dit aujourd’hui que sentant la fin proche, IBK veut enfin exister…Vous savez, je suis tellement habitué à ces sortes d’écarts par rapport à la vérité. L’homme n’est pas prêt à être sobre que rien ne m’étonne plus, mais le Mali est un pays de sagesse. Le Mali est un pays de profondeur… De grâce, qu’on ne trompe pas notre peuple, que nous ne rations pas ce moment de notre histoire nationale qui est très important ! Alors du coup, certains qu’on n’a pas entendus tout au long de ces années de braises, se réveillent soudain, retrouvent leur voix en conseils avisés. Il faut donner des conseils, je ne sais pas ! Je pense que nous avons un peu appris en toute modestie. De grâce, qu’on ait pitié de ce pays-là, qu’on chérisse un peu la vérité, cela devait être dit aujourd’hui ici.»

S.M.D.

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2 COMMENTAIRES

  1. Oui IBK, chérir la vérité c’est ne pas reconnaitre que l’état ne jouit pas de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national. Chérir la vérité c’est déclarer que permettre au chef d’État de choisir les représentants du peuple à la place du peuple, de nommer les présidents de toutes les cours c’est diminuer ses prérogatives.

    Avoir pitié de ce pays c’est s’octroyer un deuxième jet privé pendant qu’on est à la tête de la seule armée sans flotte de la sous-région. Avoir pitié de ce pays c’est dérouler le Tapis Rouge pour aller aux funérailles de 80 soldats fauchés par un attentat. Aimer ce pays c’est vivre dans un luxe insolent dans une capitale où on crève de soif. Aimer ce pays c’est se promener dans toutes les foires et les kermesses du monde avec une délégation digne de l’expédition d’un Empereur Romain.

    Être patriote c’est préférer la famille à la compétence quand la patrie traverse une crise inédite comme vous l’avez si bien dit ! https://media3.giphy.com/media/l3vRhaxVcQ1i0CZlC/200w_d.gif

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