Le Mali : de l'indépendance à la dépendance

26 Nov 2012 - 14:42
26 Nov 2012 - 20:00
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Concernant la crise malienne, il semble ces derniers temps  que le mot « négociation »  est sur toutes les lèvres sauf celles des vrais Maliens. On a même l'impression que le Mali est presque sous tutelle. Des politiciens élèvent  la voix  pour dire « Non, non et non ! » à la négociation. Au même moment, Ces rebelles du MNLA, qui nous ont  fourrés dans ce pétrin et mis notre pays si bas, sont accueillis à bras ouverts au Quai d'Orsay. Le Mali  est aujourd’hui réduit au rang de la soumission, dans le giron de la CEDEAO qui se dit préoccupé par son sort. Attribuons quand même la vaillance de ce groupe touareg. Lors de l'affrontement entre le MNLA et le MUJAO, près de Gao, la semaine dernière, ils ont été plus courageux  que notre armée et ils ont  fait preuve de nationalisme devant le monde entier en envoyant « des hommes Azawadiens »  à la boucherie. De véritables  rois de la manipulation ! Qu'est-ce que nous autres Maliens faisons pratiquement pour reconquérir notre territoire ? La « chasse aux sorciers », des coups bas, de l'hypocrisie...Ces actes au quotidien nous détachent  de toute dignité. La réussite de la Transition  dépendait  de la capacité ou non des acteurs à mettre de côté leurs considérations à court terme et à parler d'une même voix pour promouvoir l'intérêt commun. Malheureusement, c’est chose que nous n'avons pas pu réaliser. Le gouvernement de Cheick Modibo Diarra n'est pas parvenu à mettre en place un gouvernement d'union nationale digne de ce nom avec toutes les composantes de la société. Sa faiblesse et sa partialité dans le pouvoir, tout comme sa fidélité au clan, qui prévalent à défaut d'un sentiment national fort, ont rendu le pays ingérable. Tant que nous ne prenons pas  le taureau par les cornes et ne disons pas enfin « Stop, nous pouvons nous assumer ! », nous resterons dans une situation qui ira d'abaissement  en abaissement  et nous serons obligés d'accepter les diktats de Blaise et compagnie. Actuellement, le Mali est devenu un pays politiquement divisé, économiquement dégradé, mentalement brisé et internationalement dénigré. Nous payons ainsi le prix de notre égoïsme et de notre irresponsabilité. Alors, de son côté, le MNLA en profite. Le paradoxe, c'est qu’avec leurs « bourreaux », la communauté internationale planifie le sort malien, mais hors du Mali. La preuve : cette visite de MNLA au Quai d'Orsay.  Mais leur soutien affiché au MNLA peut se retourner contre eux : il lui sera peut-être reproché d'avoir gagné un arrangement  grâce à un appui étranger. Dans ces conditions, il est difficile d'asseoir une légitimité. Que pourrons-nous dire à la France à part : « Vous savez, durant 52 ans d'indépendance, nous n'avons pas pu nous assumer. Alors, notre pays est prêt à redevenir dépendant, et faites-en ce que vous voulez » ? Les Maliens sont bien conscients de l'importance de la paix au Mali, mais ils ne veulent pas d'une paix dans une telle confusion. Et la diplomatie burkinabè doit être consciente de toutes ces failles : « Le pire serait un accord obtenu qui débouchera plus tard sur un échec politique ».  NNC

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