Le président du parti Avenir et développement du Mali (ADM), Madani Amadou Tall était ce week-end à Sokolo, chef-lieu d’une commune située à 75 km de Niono. Ici, le message de l’homme a été on ne peut plus clair : « le Mali aborde des échéances électorales importantes en 2012, notamment la présidentielle, et l’avenir de cette localité dépendra de la qualité du choix de ses populations ».
Madani Amadou Tall, président de l’ADM, en compagnie d’une forte délégation composée, entre autres, du secrétaire général du parti, Boubacar Makanguilé, de la présidente du mouvement des femmes, Mme Diarisso Kadiatou, du président du mouvement des jeunes, Abdoul Karim Ould Oumar ; s’est rendu le dimanche 12 juin 2011 à Sokolo encore appelé « Chouala », chef-lieu de la commune du même nom. Cette visite s’articulait autour de deux objectifs stratégiques : renforcer l’implantation du parti dans cette localité et y mobiliser les troupes dans la perspective des échéances électorales de 2012. Les populations de Sokolo ne l’ont pas trahi dans ces objectifs puisqu’elles sont sorties massivement pour célébrer l’évènement dans la plus grande ferveur politique.
Après les mots de bienvenue du chef de village, Daouda Coulibaly et du maire de la commune, Dakaly Coulibaly, le coordinateur ADM de la Commune de Sokolo, Adama Yalcoué, a fait savoir que le parti se porte bien dans cette localité peuplée de peulhs, Bambaras, Soninkés, maures... Il a expliqué qu’avec les efforts conjugués de Fousseyni Makadji (un sage très engagé pour la cause de l’ADM à Sokolo) 20 permanences (structures locales) ont été mises en place dans cette commune de 17 villages et 10 hameaux avec une population de 21 750 habitants.
Devant le conseiller aux affaires économiques d’ATT, il a demandé à ce que les doléances suivantes soient satisfaites : la construction de la route Diabali-Sokolo longue de 15 km ; la construction d’un lycée public, d’une médersa et de 3 puits à grand diamètre ; l’emploi pour les jeunes ; l’augmentation de l’électrification.
Pour Madani Amadou Tall, à qui le parti demande de se présenter à la présidentielle de 2012, l’ADM est venu se confier aux populations de Sokolo. Il a expliqué à l’assistance que beaucoup se font des illusions en croyant que c’est le pouvoir qui donne le pouvoir. « C’est mal connaître le Mali pour penser de pareilles choses. Ce qui garantit le pouvoir pour quelqu’un, c’est la solidarité, l’amour qu’il manifeste envers ses concitoyens. Et ce sont ces valeurs qui incarnent l’ADM. Des gens comme ATT en 1991 et Soundiata Keïta du Mandé n’ont pas eu le pouvoir par le pouvoir », a indiqué Madani Tall. Il s’est particulièrement adressé aux jeunes et femmes dont les engagements seront déterminants, à l’en croire, pour la promotion de ce jeune parti. « En 2012, si vous ne choisissez pas la bonne graine, votre localité restera comme ça, c'est-à-dire dans la pauvreté », a-t-il signifié avant d’ajouter que « si nous arrivons aux affaires, nous nous consacrerons à la lutte contre la pauvreté, trouver l’emploi pour les jeunes, promouvoir la sécurité et éduquer convenablement les enfants du pays », a-t-il précisé.
Abdoulaye Diakité
Madani Tall à propos du fichier électoral :
« C’est un faux débat, une distraction…On peut trouver l’argent qu’il faut pour que le Ravec soit prêt »
Actualité oblige, le président de l’ADM s’est aussi prononcé à Sokolo sur le fichier électoral. Pour lui le Ravec est le seul moyen de garantir de vraies élections en 2012. « Le débat du fichier électoral est une distraction. Le Race depuis un temps lointain a toujours servi de festival pour les fraudeurs. Sachant cela, ne semons pas depuis maintenant les graines de la contestation des élections de 2012. Je sais que le président de la République a été mal informé sur la question du fichier électoral. En tant que gouvernement de mission, il est tout à fait inconcevable que celui-ci ne parvienne pas à réaliser un fichier électoral sur la base du Ravec. Les ivoiriens en temps de guerre ont réalisé leur Ravec, la Guinée l’a aussi fait. Ces deux pays valent-ils mieux que le Mali ? », s’est interrogé le président Madani Tall. Au cours d’un entretien avec les journalistes, le président de l’ADM qui a visiblement gros sur le cœur dans cette affaire de fichier électoral a indiqué qu’aucun budget n’est de trop pour l’organisation des élections non contestables au Mali.
Pour lui, si l’Etat accepte de mettre les moyens financiers dans l’opération du Ravec, dans trois mois au maximum on n’aura fini avec le fichier. Et le chemin le plus facile, selon Madani Tall, sera de recruter un cabinet international ayant une expertise dans le domaine à travers un appel d’offres alléchant. « Rien ne doit être de trop pour un fichier à base du Ravec. Pensez-vous que des partis politiques comme le Cnid, le Parena, Sadi, RPM, URD…sachant bien que le Race est un facteur de fraude, vont accepter les résultats des élections de 2012 ? Ne semons pas dès à présent les graines de la contestation », averti-t-il. A la question de savoir si le Mali a de tels moyens financiers pour supporter le coût d’une telle opération, le président de l’ADM explique : « qu’on mette la volonté politique...les sous on va les trouver. Moi-même je suis prêt à trouver le tiers du budget qu’il faut pour qu’on puisse obtenir un fichier à base du Ravec. Pensez-vous que le Mali peut manquer de partenaires pour financer des élections aussi importantes que celles de 2012 ? ». Mais à la question de savoir pourquoi en tant que proche collaborateur du président ATT, il ne lui a pas conseillé dans ce sens ? Madani Tall répond : « je ne suis pas son conseiller politique, sinon j’en ai parlé avec le ministre Kafougouna Koné ».
A. Diakité