[caption id="attachment_60782" align="alignleft" width="344" caption="Le ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé (d) le ministre ivoirien de l’intégration africaine Adama Bitogo à la réunion à Ouagadougou, le 15 avril 2012. Photo AFP /"]

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Au Burkina Faso, l’ex-junte et la classe politique malienne, à l’issue de discussions, ont appelé dimanche 14 avril à l’ouverture sans délai de pourparlers entre les autorités de transition et les groupes armés qui contrôlent le nord du pays. Que faut-il retenir de ce huis clos et que faut-il comprendre entre les lignes de la déclaration de Ouagadougou et de ce qui s’est décidé dans la coulisse ?
Cette solution de consensus adoptée
in extremis et
a minima semble satisfaire toute les parties maliennes. Après deux jours de discussions très difficiles, le document final reste volontairement flou et n’a pas été signé. Il s’agit d’une simple déclaration dont chaque article, ou presque, renvoie à l’accord-cadre de remise du pouvoir aux civils, signé par l’ex-junte le 6 avril dernier, c’est-à-dire au point de départ.
La question de la durée de la transition politique n’est pas tranchée. Aucun accord non plus sur l’un des principaux points de blocage : le devenir de Dioncounda Traoré après sa période de présidence intérimaire de 40 jours.
Pourtant à Ouagadougou, les médiateurs burkinabè et ivoirien ont bel et bien aidé la classe politique malienne à avancer sur un point, celle de la nomination du Premier ministre. Selon le ministre des Affaires étrangères burkinabè Djibrill Bassolé et le ministre ivoirien de l’Intégration africaine Adama Bictogo, celle-ci pourrait intervenir dans les prochaines 48 heures. Une short-list de trois personnes aurait déjà été arrêtée.
Le mode de désignation reste très confus et repose sur un accord tacite entre les partis. C’est le CNRDRE, c’est-à-dire l’ex-junte qui proposera son candidat en concertation avec la Cédéao (la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), mais c’est le président intérimaire qui devra valider cette nomination par décret.
Le compromis ménage les susceptibilités des uns et des autres. Chacun a ainsi le sentiment de peser dans la désignation finale. Pour autant, les désaccords de fond sont encore loin d’être résolus.
RFI
Lundi 16 avril 2012