Trajet Kayes-Bamako : Routes impraticables, train à l’arrêt, les usagers dans l’impasse

Kayes, bastion minier du Mali, est aujourd’hui une ville pratiquement enclavée. Ni les cars de transport, ni les bus, ni les véhicules privés ne parviennent à rallier convenablement cette capitale régionale à partir de Bamako. En cause : l’état de dégradation très avancée de la route nationale reliant les deux villes en cette période d’hivernage, aggravé par des ponts en souffrance et un manque criant d’entretien.
Face à cette double coupure ferroviaire et routière, la population de Kayes souffre. L’acheminement des marchandises est ralenti. Les commerçants comme les voyageurs crient leur détresse, mais leurs appels semblent rester sans écho. Ni le ministère des Transports, ni le gouvernement n’ont, à ce jour, proposé de solution concrète à cette crise logistique majeure.
Pourtant, Kayes n’est pas une ville anodine. Riche de ses nombreuses mines d’or et terre de migration historique, elle contribue de manière significative à l’économie nationale. Que vaut donc cette richesse si ses routes sont impraticables et son train inexistant ?
Le temps est venu pour que les autorités placent la réhabilitation de la route Kayes-Bamako et la relance du train voyageur parmi les priorités absolues du pays. Car au-delà de la question d’infrastructures, c’est le droit fondamental à la mobilité, à l’accès aux services et à la sécurité qui est en jeu. L’enclavement de Kayes est une tragédie évitable. Reste à savoir combien de temps encore les populations devront souffrir avant que des actes concrets ne suivent les promesses.
Mohamed Keita
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