Crise au sommet de l’etat sénégalais : Diomaye / Sonko du duo au duel ?
Il semblerait qu’il y ait des problèmes entre les deux têtes de proue de l’exécutif sénégalais. Les deux complices que rien ne semblait opposer tant leur union était angélique quand ils arrivaient au pouvoir seraient aujourd’hui à hue et à dia.

Le Président de la République sénégalaise Diomaye Diakhar Faye et son premier ministre et mentor politique, Ousmane Sonko seraient à couteau tiré, au grand dam de leur majorité et du peuple sénégalais tout entier. Si cela s’avérait, ce dernier, après les avoir porté au pouvoir avec brio, s’attendait à tout sauf à pareil spectacle digne d’une période révolue. Alors que le Président de la République était en mission aux USA, son premier ministre présidait le Conseil national du parti PASTEF, au cours de laquelle instance qui regroupait la crème du parti il aurait tenu un discours vindicatif à l’encontre du Président de la République. Qu’il aurait accusé ouvertement de n’avoir rien fait pour le défendre et le protéger face aux ennemis du pays. La sortie du premier ministre, à la fois maladroite et humiliante, loin de renforcer la première institution, ne fera que l’affaiblir, et en affaiblissant Diomaye Faye il portera un coup sérieux à la République et déroulera à coup sûr le tapis rouge à l’opposition qui est aux aguets et qui est prête à sauter sur la moindre occasion pour enfoncer le clou. Le PM Ousmane Sonko va-t-il se ressaisir au risque de signer son arrêt de mort politique ? Cet acte confirme-t-il l’adage selon lequel le combat unit, mais le pouvoir divise ?
Il y a juste un an le peuple sénégalais s’est mobilisé comme un seul homme pour porter à la tête de la plus grande démocratie de la sous-région, le Sénégal, le tandem Sonko/ Diomaye pour non seulement sanctionner l’ancien régime celui de Macky Sall, mais aussi pour récompenser deux jeunes cadres qui se sont battus des années durant au prix d’énormes sacrifices, pour leur pays. Comment fort de cette victoire à la soviétique ou nord-coréenne, le premier ministre, président du PASTEF et chef de la majorité aurait pu se donner en spectacle en jetant en pâture le Président de la République. La sortie du PM Sonko ne servira non seulement pas la majorité dont il revendique la paternité, encore moins la République qu’il risque d’affaiblir en voulant affaiblir Diomaye Faye. Il est alors temps avant qu’il ne soit trop tard de revenir à des meilleurs sentiments pour éviter que cette belle espérance ne s’estompe.
Le PM Ousmane Sonko va-t-il se ressaisir au risque de signer son arrêt de mort politique ?
Que le premier ministre se détrompe, car celui qu’il veut affaiblir à savoir le Président de la République Diomaye Faye, arrivé à la tête du pays par le concours des circonstances, n’a absolument rien à perdre, par contre lui a tout à perdre si tant est qu’il ambitionne de gouverner aux destinées du Sénégal un jour. En effet, si la crise perdure et qu’elle arrive à sonner le glas de leur union, le Président de la République pourra user de ses prérogatives pour dissoudre la majorité et organiser des élections législatives anticipées. Il est fort à parier qu’avec le bilan d’un an de gouvernance où les aspirations loin d’être atteintes et les attentes non comblées et surtout au regard de la dissension qui mine déjà la majorité sortante, que le peuple sénégalais puisse renouveler sa confiance au PASTEF. En ce moment on risque d’assister à la première cohabitation au Sénégal quand la majorité changera de camp. Si Ousmane Sonko peut se faire élire député dans son fief ce ne serait pas évident pour les autres candidats du PASTEF ou de leur coalition. En cas de victoire de l’opposition Sonko perdra son poste de premier ministre ce qui sera synonyme de mort politique pour lui, tandis que Diomaye Faye restera à la tête du Sénégal, bien sûr avec très peu de marge de manouvre, mais jusqu’à la fin de son mandat. Dans tous les cas de figure une situation de crise affectera beaucoup plus Sonko que Diomaye Faye. Donc le premier a tout intérêt à faciliter la tâche du second.
Cet acte confirme-t-il l’adage selon lequel le combat unit, mais le pouvoir divise ?
Evidemment, les exemples ne manquent pas même au Sénégal. Le cas le plus emblématique est celui de Senghor et Mamadou Dia et même dans une moindre mesure Macky Sall et son mentor politique Abdoulaye Wade. C’est pourquoi nous avons été le premier à critiquer le choix de Sonko à vouloir occuper le poste de PM c’était pour éviter de mettre tous les œufs dans le même panier. Ainsi les deux leaders du Parti à la tête de l’exécutif, est très risqué et pourrait aboutir à terme à un clash énorme. Tous les grands analystes politiques ont vu venir cette crise et affirment qu’elle sonnerait le glas de l’amour voire de l’union que les deux compagnons de longue date ont scellé. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que c’est grâce à Ousmane Sonko que Diomaye Faye a été élu Président de la République, mais cela ne donne pas le droit à Sonko de continuer à exercer une certaine ascendance sur Diomaye au point de l’humilier. A son corps défendant Diomaye Faye pourra lui aussi mordre et c’est leur union qui va en pâtir. C’est pourquoi il était indiqué pour le PM d’aller à la tête de l’Assemblée Nationale et faire profil bas en restant dans l’ombre et être la carte de rechange en cas de faille ou de manquements aux principes.
En somme il n’est pas encore tard pour redresser la barre au grand bonheur des militants du PASTEF et du peuple sénégalais. Pour se faire Sonko doit faire profil bas en quittant son poste pour celui de l’hémicycle ou rester à la tête du parti en étant l’issue de secours en cas de dérapage.
Youssouf Sissoko
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