Le ministre Kassoum Tapo: « cette révision constitutionnelle ne concerne nullement la personne d’IBK »

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Projet de révision constitutionnelle : Le Mouvement Trait d’union-Mali met face à face partisans du « OUI» et du «NON»

Le mouvement ‘’Trait d’Union’’ dont la coordinatrice nationale est madame le maire de Goundam, Oumou Sall Seck, se distingue vraiment positivement dans le débat qui entoure la révision constitutionnelle dans notre pays. Ayant fait le choix de n’appartenir à aucun des deux camps (le OUI ou le NON), ce mouvement a choisi de faire comprendre le contenu du projet par le maximum des Maliens pour qu’en toute souveraineté ils sachent le meilleur choix à faire. Pour cela, il multiplie les conférences-débats. La dernière a eu lieu ce jeudi 29 juin 2017 au Grand hôtel de Bamako.

Un débat qui se voulait contradictoire avec des conférenciers comme le ministre Kassoum Tapo, Abdoulaye Niang du mouvement ‘’Joko ni maya’’ qui sont du côté du OUI ; Sidi Aly Ould Bagna de la société civile qui est pour le NON ; et Ben Chérif Diabaté du Recotrade qui épouse aussi une neutralité, mais accuse le gouvernement de n’avoir pas informé suffisamment les citoyens pour qu’ils comprennent de quoi il s’agit. Le principal souci de ce conférencier, c’est plutôt c’est la paix. Une paix qui va permettre à chacun de trouver son compte. Ce qui compte pour lui, c’est l’apaisement du climat, que les gens puissent se comprendre et choisir ce qui est mieux pour le Mali.

La conférence-débats de ce jeudi, qui était en direct sur la Chaine Africable, avait pour thème : « contribution à la compréhension de la loi portant révision de la Constitution de 1992 ».

Pour la coordinatrice du mouvement ‘’Trait d’Union’’, « au-delà de la passion et des fantasmes qui animent la plupart des débatteurs au Mali, quels sont les enjeux réels de ce référendum ? Qu’implique-t-il pour l’avenir du Mali? Quelles sont les positions des différents acteurs politiques ou non politiques,  maliens ou non maliens à l’égard de cette loi ? Et que dit réellement cette loi portant révision de la Constitution, que la majorité d’acteurs et du peuple malien n’ont certainement pas lue ? Il est indéniable  le décalage énorme entre ce que dit le projet de la nouvelle Constitution  et la manière dont cela est présenté dans les médias et aussi  au sein de l’opinion publique. Nous constatons qu’il s’agit plus d’un regard très orienté teinté  qui représente plus les positions et les stratégies des acteurs politiques que celui du peuple malien. Le peuple malien  doit prendre part actif à ce débat et  se faire une idée exacte de ce qu’il considère comme ses aspirations profondes que la nouvelle constitution doit en porter. Le vrai choix pour le peuple malien  ne se fait donc pas sur ces considérations superficielles et dépasse de très loin nos passions. Les Maliens doivent être   amenés à exprimer leur volonté sur  ce cadre constitutionnel permettant une continuité de l’Etat et  une stabilité politique. Laissons la place au débat que je souhaite être  une expression de dialogue pour l’intérêt de nous tous Maliens ».

Pour le principal conférencier, le ministre des Droits de l’homme et de la Réforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo, la présente révision constitutionnelle ne concerne nullement la personne du président Ibrahim Boubacar Kéita puisqu’elle n’aura aucune incidence ni sur la durée du mandat ni sur le nombre de mandats. Me Kassoum Tapo a exprimé tout le respect qu’il doit à la Constitution de 1992 pour avoir été un des acteurs mais, a-t-il dit, nous avons signé un Accord qui impose une révision de la Constitution et non un changement de République. Pour le ministre Tapo, on est même limité par le temps parce que si le référendum n’est pas tenu maintenant, il risque d’être compromis par cette même Constitution qui interdit toute modification à une certaine date d’une échéance électorale. Or, indique le ministre, 2018 est déjà à nos portes. « Pour ce référendum, le gouvernement va tout faire pour apaiser le pays afin que l’élection ait lieu. Déjà le MOC est à Kidal ».

Cette vision des choses n’est pas partagée par le jeune Sidi Aly Ould Bagna qui trouve inopportune une révision constitutionnelle dans le contexte actuel des choses. Quand bien même il apprécie l’Accord pour la paix et la réconciliation, monsieur Bagna pense que ce n’est pas deux ans après la mise en application d’un Accord qu’on doit réviser une Constitution pour ce même accord. Pourquoi réviser la Constitution pour l’Accord alors que le document essentiel qui est la charte pour la paix n’est pas pris en compte ?, s’est interrogé le jeune Bagna.

Le professeur Abdoulaye Niang a surtout dénoncé certaines fausses informations données par les partisans du ‘’Non’’ autour du contenu du nouveau texte.

Selon lui, le nouveau projet de loi portant révision de la Constitution n’est certes pas parfait mais, il vaut mille fois mieux que l’ancien texte. Et pour preuve, l’article 71 de la nouvelle Constitution qui définit la libre administration des collectivités territoriales, permettra aux populations locales de mieux profiter de leurs ressources naturelles.

Pour le professeur Niang, la polémique autour de la création du Sénat est un faux débat. « Nous avons des personnalités culturelles, traditionnelles ou religieuses qui sont plus légitimes que nos hommes politiques. Je ne vois pas de problème à ce qu’on veuille faire représenter ceux-ci dans des instances de décision. Ceux-ci ont bien un rôle à jouer dans la gestion du pouvoir », a souligné monsieur Niang lequel estime que la nomination d’un tiers des membres du Sénat ne fera pas du président de la République un ‘’monarque’’ comme le soutiennent certains détracteurs du nouveau texte.

De toutes les façons, le débat n’est pas épuisé et le mouvement ‘’Trait d’Union’’ en est conscient. C’est pourquoi la coordinatrice dit s’employer pour que les responsables de la Plateforme « An tè son an bana », viennent expliquer leur position un jour. Contact a déjà été pris avec sa présidente Mme Sy Kadiatou Sow.

A.Diakité

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3 COMMENTAIRES

  1. Vous croyez que vous êtes le seul à maitriser le contenu d’une constitution taillée sur mesure, vous vous trompez très cher TAPO. Le contenu de cette constitution permettra à IBK de mettre tout ce qu’il veut dans la constitution prochaine, parce qu’il sera le seul maitre à bord, seul capable de transformer comme il veut cette autre constitution peut-être élaborée dès l’année prochaine, peut-être même directement après celle-là, dans trois mois. Vous considérez vos compatriotes comme des saletés, comme des moins que rien, comme des pestiférés. Il y a des gestes qui suivent éternellement l’homme, ce sera le cas de cette révision constitutionnelle avec comme acteur principal, vous maître TAPO. Cette constitution est gravée en lettre indélébile dans l’histoire de notre très cher Mali avec comme fossoyeur, vous Me TAPO. Vous êtes méchant et très méchant.

  2. Monsieur le ministre, arrêtez d’insulter notre intelligence. Quand est-ce que vous comprendrez que le peuple vous interpelle juste sur la question de l’intégrité du territoire, pour une révision et non sur la seule personne de IBK ? Au fait, pourquoi faire appel à un cabinet français, pour le projet de révision alors qu’il y a des constitutionnalistes très compétents au Mali ou en Afrique ? Vous êtes juste un complexé ! Vous criez partout pour donner des leçons mais vous êtes incapable d’écrire un projet de loi, en concertation avec nos juristes et acteurs concernés ! Marre de cette gestion du Mali. On rentre en politique que pour assouvir ses intérêts ! Vous voilà milliardaire, pouvez vous jurer devant Dieu, que cette richesse émane de votre unique sueur ?? Combien de malades ne peuvent pas se soigner correctement ? Combien de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, l’électricité ? Combien d’enfants sont dehors, mendiant ?? Quelle est la situation de l’emploi pour les jeunes ?? C’est là où on attend les actions gouvernementales ! Nous sommes qu’une République hypocrite ! Et nous n’avons pas les couilles de dégager tous ses vauriens qui continuent de sucer nos maigres ressources ! Que la jeunesse et les bonnes volontés se mobilisent pour dire NON à cette révision et surtout, sanctionner ces dinosaures qui sont au pouvoir depuis Mathusalem et pour le bilan qu’on connaît ! On ne nous respecte nulle part ! Il n’y que l’Africain qui émigrent massivement pour échapper à la misère, pendant ce temps, nos dirigeants vivent royalement, comme des seigneurs, avec la complicité de hauts dignitaires sensés incarner la sagesse ou parole divine…

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