Pour les prochaines élections, les femmes maliennes envisagent de s’impliquer plus pour relever les défis. A tous les niveaux, elles comptent faire entendre leur voix.
Les femmes veulent accompagner tous les , tous les futurs candidats aux élections de 2013, dont l’objectif vise à apporter un changement positif dans leurs conditions de vie. De la femme leader d’opinion à la ménagère, les Maliennes ne veulent pas rester en marge du processus électoral. Elles s’y attèlent déjà. Pour sa part, la présidente de la Fénacof, Mme Dembélé Oulématou Sow, a déclaré avoir élaboré un document qu’elle appelle mémorandum. Ce mémorandum explique qu’avec un statut juridique des femmes marqué par des dispositions discriminatoires dans les textes de lois, notamment le Code des personnes et de la famille contenant 53 articles discriminatoires au regard de la Constitution malienne et des textes internationaux ratifiés par le Mali, c’est un recul par rapport aux droits des femmes, la non reconnaissance de certains droits des femmes dans les faits, la méconnaissance des droits par les femmes elles-mêmes.
Selon elle, ce document se focalise essentiellement sur une meilleure prise en compte des femmes dans les démarches politiques, stratégies, programmes et projets pour le développement durable. Sur un autre plan, le mémorandum recommande de faciliter l’accès des femmes aux institutions de micro finance et aux banques ; de revoir les taux d’intérêt de ces institutions à la baisse ; d’accélérer la mise en œuvre de la politique nationale genre (PNG) en soutenant les programmes et projets genre ainsi que la mise en place du Conseil national du genre créé auprès du Premier ministre. Il recommande enfin de soutenir les activités génératrices de revenus des femmes à travers la mise à disposition de fonds ; de diversifier les productions agricoles et les exploiter par filière.
Pour Alimatou Ouane, opératrice économique, les différents régimes qui se sont succédé au Mali ont marqué des progrès incontestables en matière de promotion de la femme. Mais il reste beaucoup à faire, et le contexte sociopolitique dans lequel le pays se trouve actuellement requiert une massive participation de la gent féminine aux élections à venir. Fanta Sacko est vendeuse au marché de Lafiabougou. « J’ai 32 ans et je n’ai jamais voté. Mais cette année, je compte accomplir ce devoir citoyen, parce que je crois que les femmes doivent se lever pour que le Mali sorte de ce qu’il traverse. Et cela passe par une grande participation au scrutin », a-t-elle martelé.
Les défis à relever sont aussi importants et variés à la fois. Aussi, plusieurs organisations féminines maliennes se sont décidées à proposer un espace de dialogue et de concertation entre elles et le gouvernement sur toutes les questions nationales et celles relatives à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi-évaluation des politiques, stratégies, projets et programmes nationaux qui prendront en comptent la participation qualitative et quantitative de femmes au processus électoral.
Faut-il le rappeler qu’au Mali, les femmes représentent presque 52, 85% d’une population rurale à 80% et vivant au dessous du seuil de pauvreté à 64,2%. 71,7% des femmes de 15 à 49 ans sont analphabètes; elles ont un faible accès aux instances de prises de décision (15 femmes députés sur 147 hommes à l’Assemblée nationale). Le dernier gouvernement légitime (selon le remaniement du 7 avril 2011) comptait 5 femmes ministres sur 32 membres. Elles sont 3 femmes ministres sur 30 dans le gouvernement actuel.
Rokia Diabaté