Prorogation de la Transition de 5 années renouvelables : Après son niet, Me Tall propose 12 mesures pour la concorde nationale
Comme plusieurs anciens responsables des formations politiques au Mali, Me Mountaga Tall s’est opposé à travers une déclaration sur ses réseaux de communication à la décision de prolongation de la Transition de 5 ans renouvelable à partir de 2025.

Une décision prise lors du Conseil des Ministres du mercredi dernier. Ainsi, l’homme politique a déclaré ne pas approuver cette résolution et a proposé 12 mesures pour la concorde nationale.
« Affirmer que la situation sociopolitique au Mali est très difficile serait à la fois une lapalissade et un euphémisme tant les menaces, les agressions, les difficultés, les défis sont nombreux. Malheureusement, les remèdes préconisés ou appliqués s’avèrent pires que le mal. Notre patrie est à la croisée des chemins. La Transition a le choix entre une voie sans issue et la voie de la concorde nationale, du salut pour tout un peuple » est ainsi introduite cette déclaration de Me Tall divulguée le samedi 14 juin dernier. Au sein de laquelle, il a reparti ces mesures pour la concorde nationale en 12 points.
En résumé, il a indiqué que la Transition doit renoncer purement et simplement au mandat de 5 ans renouvelable à partir de 2025 à l’instar des pairs de la Confédération AES et fixer concomitamment, de façon consensuelle et irrévocable une date de fin de la Transition assorti d’un chronogramme électoral, dans le respect de la Charte de la Transition, de la Constitution et des engagements pris devant le Peuple malien.
Que la Transition tâche de libérer tous les prisonniers d’opinion, clôturer leurs dossiers judiciaires et mettre un terme définitif aux enlèvements et arrestations extra-judiciaires et tout en œuvrant à réconcilier les Forces de Défense et de Sécurité avec elles-mêmes en réglant les cas des porteurs d’uniforme détenus pour des raisons autres qu’économiques ou de désertion.
Toujours dans ses 12 mesures pour la concorde nationale, Me Tall a souligné que ce pouvoir doit éviter toute forme d’amalgame entre les autorités étatiques qui exercent des fonctions politiques passagères et les Forces armées nationales (FAMa et Forces de défense et de sécurité), patrimoine national commun, pérenne, en lesquelles se reconnaissent chaque malienne et chaque malien. Puis, qu’elle prenne des mesures concrètes et visibles contre la vie chère, les coupures de courant, le chômage notamment des jeunes et pour la réduction du train de vie de l’Etat, une justice égale pour tous, la recevabilité à tous les niveaux et une lutte implacable contre la corruption.
Dans cette même dynamique, que le Président Goïta et son Gouvernement engagent des négociations avec certains groupes armés dans le strict respect des principes démocratiques et républicains, restaurent les partis politiques pour œuvrer de façon consensuelle à leur rationalisation et à leur moralisation. Ce, au même titre que les organisations de la société civile dissoutes après les corrections des lacunes constatées ou des fautes qui leur sont objectivement reprochées.
Selon lui, la Transition doit lever toutes les mesures attentatoires au libre exercice des libertés individuelles et collectives reconnues et protégées par la Constitution qui doit s’imposer à tous et en toute circonstance et rétablir l’aide publique à la presse. Favoriser le retour des exilés qui ne font pas l’objet de poursuites judiciaires et donner des garanties d’une justice impartiale à ceux qui sont poursuivis. De même que de clôturer le dossier des victimes de la répression par une juste indemnisation et une prise en charge effective par l’Etat. Pour le 12e et dernier point de ces mesures, Me Tall a estimé que le pouvoir transitoire doit normaliser nos relations avec nos voisins et tous les autres pays et organisations internationales dans le respect des trois principes édictés pour guider nos relations de coopération.
« Ces mesures ne constituent ni un aveu de faiblesse, ni des signes de faiblesse. Au contraire, elles attestent d’un amour profond pour la patrie de dirigeants qui sauront se surpasser pour le bien commun » a conclu Me Mountaga Tall.
Mariam Sissoko
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