Affaire Boukary Daou C/MP : La liberté provisoire en attendant le procès du 16 avril

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Incarcéré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako depuis le 18 mars 2013 pour «incitation au crime et au délit et diffusion de fausses nouvelles », notre confrère Boukary Daou a recouvré la liberté le mardi dernier.

Boukary Daou
Boukary Daou

Cette décision a été prise par le Tribunal de Première Instance de la Commune IV  du district de Bamako lors de son audience correctionnelle du 02 Avril 2013. Une audience qui fera date dans les annales judiciaires de ce petit tribunal situé en plein cœur de la Commune IV du district de Bamako. Non seulement par la mobilisation extraordinaire de la presse nationale et internationale qui a littéralement envahi la petite salle d’audience, mais aussi et surtout par le nombre d’avocats qui se sont constitués spontanément pour notre confrère. Plus d’une dizaine d’avocats composent en effet le pool constitué autour de Me Lamissa Coulibaly. Il y a, entre autres avocats, l’ancien ministre de la Justice, Me Amidou Diabaté, aujourd’hui député à l’Assemblée nationale du Mali ; le Président de «Avocats sans frontières»,  Me Hamadi Karambé, ainsi qu’un autre membre de ladite Association, Me Seydou Doumbia ;  Me Nématou Maïga ; Mes Malick Djibrilla, Mamadou Camara, Cheick Oumar Konaré, Alassane Diop du Cabinet Abdoulaye Garba Tapo, Seydou Oumar Barry et Ousmane A. Touré.
C’est dire que, côté prévenu, c’était la grande mobilisation. Mais côté Etat ou du moins la partie civile, on se demandait où se trouvaient le contentieux de l’Etat, le Procureur de la République en personne ou le Président du Tribunal de la Commune IV. En vérité, ils ont tous brillé par leur absence au prétoire. Ils étaient en effet représentés par leurs collaborateurs respectifs. Pour le poursuivant dans ladite affaire, c’est-à-dire le Ministère public, son banc était occupé par un substitut, en l’occurrence Idrissa Hamidou Touré. Le Ministère Public étant indivisible, l’absence du Procureur de la République peut trouver une bonne explication. Mais quand même ! Quant à la conduite de l’audience, celui qui en avait la police, c’est-à-dire le Président, s’appelait Seydou Papa Diarra. C’est donc devant ce tribunal légalement constitué que le pool d’avocats de notre confrère a déroulé  sa stratégie de défense.
Au doyen Me Amidou Diabaté de rappeler certains principes de notre Constitution dont la liberté d’opinion, la liberté d’expression et la liberté tout court.  Autant de droits sacrés qui ont été tirés de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1789 et qui ont été repris dans notre Constitution du 25 février 1992 dans son préambule.
A la seule avocate du collectif, Me Nématou Maïga, de plaider devant le Tribunal la demande de liberté de notre confrère. Et au Président du collectif, Me Lamissa Coulibaly, de montrer au Tribunal les garanties de représentativité dont bénéficie Boukary Daou et la garantie de non publication de l’article incriminé, donnée par le prévenu.
Toutes choses qui ont désarmé le Ministère Public qui, dans son réquisitoire, s’est aligné sur la position de la défense. Et autant d’arguments et de garanties qui ont poussé le président du Tribunal, Seydou Papa Diarra, à ordonner par jugement avant dire droit la mise en liberté  de notre confrère, Boukary Daou, s’il n’est détenu pour autre cause.
Il est important de souligner que le Tribunal a renvoyé la cause à l’audience du 16 Avril 2013. C’est dire que si on a gagné aujourd’hui une bataille, la guerre est loin d’être finie. C’est pourquoi, la mobilisation doit continuer car le 16 avril prochain ne sera pas seulement le jugement de Boukary Daou, mais celui de toute la presse malienne.
Bakary SOGODOGO

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