Marche de protestation de la presse malienne : L’Intimidation ne passera pas !

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Furieux des agressions, des enlèvements, des interpellations, les hommes et les femmes de médias (publics et privés) ont observé ce mardi 17 juillet 2012, une journée sans presse et ont entrepris une grande marche pacifique de protestation pour dénoncer les actes ignobles à l’endroit des journalistes. La marche est partie du siège du Journal  l’Indépendant à Lafiabougou (ACI 2000) pour se terminer à la primature.


Les journalistes ont engagé une lutte féroce pour la liberté de la presse. Près d’un millier de  personnes ont pris part, dès neuf heures,  à une marche symbolique de protestation pour dénoncer la vague d’expéditions punitives pour les intimider et les distraire de leur travail citoyen d’information, de sensibilisation et de dénonciation des manquements de notre société…

Les protestataires, en grande partie des hommes et femmes de médias, mais aussi des défenseurs des droits l’homme ou de simples citoyens ont parcouru près de cinq kilomètres du trajet jusqu’aux bureaux du premier ministre, Cheikh Modibo Diarra. Il y avait là également des personnalités politiques comme Djiguiba Keïta, Ibrahima N’Diaye, Ousmane Sy ,tous anciens ministres de la République du Mali de même que  Me Mamadou Gakou, avocat , Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée Nationale, Me Mountaga Tall, député à l’Assemblée Nationale, les patrons des organes de presse (publics-privés), les membres de la société civile. Les marcheurs scandaient des slogans du genre :’’Trop c’est trop’’, ‘’Plus jamais ça’’, ‘’Abas les agresseurs et leurs commanditaires’’, ‘’On va le dire’’, ‘’On va l’écrire’’,’’sécurité-liberté-justice’’, ‘’libérer l’Ortm et Africable’’. Sur les banderoles, on pouvait lire « Attention les journalistes sont  en danger», « Plus jamais ça, intimidation, enlèvement, torture, terreur, il ne reste plus qu’un petit pas pour tuer les journalistes », « Silence on tue la presse malienne. Où sont donc le premier ministre, le ministre de la sécurité, le ministre de la justice ? »

Les écriteaux faisaient aussi le bilan de toutes les exactions  de  ces dernier mois  et on pouvait aussi lire : Birama Fall, directeur de publication du Prétoire, interpellé par la sécurité d’État, le 09 mai dernier. Chahana Takiou, directeur de publication du 22 Septembre convoqué par la sécurité militaire le 24 mai 2012. Abdrahamane Keïta, directeur de la rédaction du journal AURORE, enlevé, agressé et pillé le 2 juillet dernier. Saouti Haïdara, enlevé, torturé et laissé pour mort le 12 juillet. Hommage aux journalistes du Mali- les soldats de la démocratie. La liberté d’information n’a pas de prix. Personne ne nous empêchera de nous exprimer. Vive les journalistes. Vive les droits de l’homme. Vive le Mali libre ».

Ils battaient le pavé entourés d’un important dispositif de sécurité composé des éléments de la police, de la garde et de la gendarmerie. La marche a débuté aux environs de 9 heures au siège du journal L’Indépendant sise à Lafiabougou et passa par le monument du  N’Ko, (bougiba) avant de rallier  le monument Kwamé N’Krumah , celui  de la paix pour se terminer vers 12 heures à la primature sise à la cité administrative de Bamako, soit plus de 5 kilomètres. A destination, l’hymne national fut entonné par les manifestants. Puis une délégation, avec à sa tête Makan Koné, président de la maison de la presse du Mali  a remis au Pr Oumar Kanouté, l’ancien secrétaire général des jeunes de l’Udpm  et actuel secrétaire général du MPR devenu depuis peu  Directeur de cabinet du premier ministre, la déclaration de la presse malienne suite à l’agression du doyen Saouti Haïdara, 62 ans , battu et lassé pour mort . Les Associations et organisations professionnelles de la presse du Mali à travers la maison de la presse condamnent avec la dernière énergie les intimidations, enlèvements et agressions dont les journalistes sont l’objet dans l’exercice de leur profession. La maison de la presse dit que trop c’est trop.


Plus jamais ça. Elle interpelle avec insistance les plus hautes autorités du pays pour qu’elles prennent  toutes leurs responsabilités  et  fassent la lumière sur toutes ces agressions sauvages et barbares aux antipodes de la démocratie et de la liberté de la presse. Elle a lancé un appel aux démocrates et défenseurs des droits de l’homme à une mobilisation totale en faveur des journalistes afin de sauvegarder la liberté de la presse. La maison de la presse interpelle ouvertement le gouvernement du Dr. Cheick Modibo Diarra pour  prendre ses responsabilités pour que plus jamais un journaliste ne soit inquiété dans l’exercice de sa profession. A sa sortie d’audience , à la primature, le président de la maison de presse, Makan Koné a tenu à remercier tout le monde, plus particulièrement les doyens et les médias d’État. « Ce n’est pas le combat pour quelqu’un. On se bat pour la profession. Ce n’est pas que la liberté de la presse qui est en danger aujourd’hui mais ce sont  nos vies qui sont en danger. Il est important que nous soyons unis », a-t-il déclaré. Le président Makan Koné a fait savoir que d’autres activités suivront s’il n’y’a pas de garantie de sécurité  dans l’exercice de la profession.

Aguibou Sogodogo

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8 COMMENTAIRES

  1. il fallait faire cela au journaliste pour savoir qu’il n y avait pas de liberté au Mali
    si non certains journalistes ont beaucoup profité de ce soit disant capitaine

  2. Pas de démocratie sans la presse, c’est elle nos yeux et nos oreilles et rien ne pourra la museler.

    • Oui mais une presse responsable et non une presse-mercenaire. Une presse patriote et non une presse-corompue. Une presse moralisée et non une presse-alimentaire. Bref une presse qui respecte la deonthologie de son metier.

  3. ON NE SAIT MEME PLUS DANS CE PAYS QUI EST PARTI POLITIQUE QUI EST ORGANE DE PRESSE OU SI JE COMPREND BIEN LES ORGANES DE PRESSE SON DES DJELI DES PARTI POLITIQUES CES DERNIERS VOLENT DANS LES CAISSES DE L’ETAT ENPOCHE UNE PARTIE ET FAIT VITRE SON DJELI AVEC L’AUTRE PARTIE.ET POURTANT 🙁 CE MALIBA SOUFFRE Dèèèèèèèè

    • Tout ça parceque le peuple (lui-meme) ne connait pas comment fonctionne la presse au Mali. La presse qui n’a aucun respect sur les règles de la deontologie devient une presse de mercenariat.

  4. Tous des hypocrites! Ils étaient oû tous ces soit disant défenseurs de la liberté de presse quand Cheick Oumar Konaré fut tabassé sous Alpha Oumar Konaré, quand Hamidou DIARRA dit « Dragon » était bastonné ou quand Sori de Moti était frappé sous ATT…la liste est longue s’agissant des cas de journalistes agressés en ces temps là! Récemment c’est Radio KAîRA qui a été incendié à Bamako d’abord, puis à Koutiala. Mais on n’a jamais assisté à un tel levé de boucliers! Alors y a-t-il deux poids deux mesures? Je pense à mon avis et en tant que simple lecteur que par là même vous vous décrédibilisez en manifestant ainsi! Et dire que tout ceci est fait pour des soûlards et corrompus en plus! Dans ce pays on sait qui est qui! Foutez nous la paix pour que les honnêtes citoyens travaillent!

  5. Les journalistes sont instrumentalisés par les politiciens qui ont perdu le pouvoir depuis le 22 mars pour s’acharner sur l’Armée toute entière. Au lieu d’accompagner et soutenir moralement comme le fait tous les pays développés (comme les USA, la France, la Russie… en temps de guerre), une grande partie de la presse (payée et entretenu par l’argent volé des cadres-politiens) se sont tromper de combat; au lieu parler des calvaires quotidiens des nos populations du Nord (en effet il faut tjours chercher l’infos à travers des medias internationaux qui ont beaucoup de sympathie voir de complicité avec les rebelles) pour avoir des nouvelles du Nord. Le journaliste malien à tendance à devenir un politicien tout court.

  6. Pourquoi il n y a pas eu de mobilisation aussi impressionnante quand on a tabassé Dragon de kledu et cassé la radio kayra de koutiala; niono et bko n y avait il pas entrave a la liberté de la presse et a la liberté d expression

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