Lutte contre le blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme : Les commandants des brigades de gendarmerie et leurs adjoints renforcent leur capacité

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L’Ecole nationale de la Gendarmerie a abrité, le lundi 22 mars 2021, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de formation sur la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Cette formation est destinée aux commandants de brigades de gendarmerie et leurs adjoints dans leur quête de solutions fiables et pérennes pour endiguer les fléaux qui minent notre pays. Cet atelier de renforcement de capacité est une initiative commune de la Gendarmerie nationale et de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF Mali). Les travaux ont été ouverts par le Secrétaire générale du ministère de la Sécurité et de la protection civile, Oumar Sogoba, en présence du Directeur général de la Gendarmerie, colonel-major Sambou Minkoro Diakoté.

Cette formation est une sollicitation de la Direction générale de la Gendarmerie qui a bénéficié de l’accord de partenariat du  CENTIF pour la tenue de cet atelier qui jette les bases d’un partenariat fécond. Cet atelier intervient dans un contexte sécuritaire difficile que traverse notre pays. Face aux nombreux défis du secteur de la sécurité, la formation demeure un moyen efficace pour la préservation de l’intégrité du territoire national. C’est pourquoi, dans son discours, le Secrétaire générale du ministère de la Sécurité et de la protection civile, Oumar Sogoba, a soutenu que de telles initiatives doivent se multiplier. « Dans notre démarche commune, plusieurs opérations ont été initiées et de nombreuses structures créées. Je veux citer, à cet égard, la FORSAT, le GSIGN, l’Opération Barkhane, la Force du G5 Sahel, l’Opération Takouba, le Bataillon Autonome des Forces Spéciales, entre autres », a détaillé Oumar Sogoba, avant de précisé qu’il faut « reconnaitre qu’aucune de ces entités, à elle seule, ne pourrait véritablement mener cette lutte sans une bonne coordination avec les autres forces. Aussi, des formations adaptées et soutenues sont-elles nécessaires pour plus d’efficacité sur le terrain ».

Oumar Sogoba estime que cette formation constitue un gage de vitalité de nos forces dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée. Aux participants, il leur dira que les différents modules qui leurs seront présentés, leurs permettront d’acquérir les connaissances nécessaires pour détecter et conduire des enquêtes dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive.

Dans un rapport du GAFI, il a été révélé que le Mali est confronté à un risque important de financement du terrorisme par des terroristes locaux financés localement d’une part, et par des terroristes qui ont fait allégeance à des acteurs internationaux. D’autre part, les sources de financement proviennent de la collecte de la Zakat et de certaines organisations à but non lucratif (OBNL). Les sources illégales de financement intègrent, outre les activités criminelles traditionnelles et l’exploitation des ressources naturelles. Selon toujours les résultats dudit rapport, le financement du terrorisme au Mali est facilité par la prédominance de l’argent fiduciaire et l’existence tentaculaire de canaux informels de paiement et de transfert de fonds, tels que les hawala, l’absence d’un mécanisme efficace de contrôle des transferts physiques transfrontaliers en espèces et l’avènement de la téléphonie mobile. C’est pour venir à bout de ce fléau que le président du CENTIF, Marimpha Samoura a insisté sur la forte nécessité de former les acteurs placés en première ligne de la lutte, notamment les éléments des forces de sécurité. « Les autorités d’enquêtes et de poursuites pénales n’utilisent pas de techniques d’enquêtes spéciales et n’incluent pas systématiquement le financement du terrorisme dans leurs enquêtes sur le terrorisme », a-t-il expliqué. C’est fort de ce constat que Marimpha a jugé utile la tenue de cette formation qui répond à un besoin pertinent et partagé à la fois par la hiérarchie au sommet de la Gendarmerie Nationale.

A la fin de la cérémonie d’ouverture, une convention de partenariat a été signée entre la CENTIF et la Direction nationale de la Gendarmerie.

Sidiki Dembélé

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